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Folle ambiance à Alger

par Mohamed Mehdi

La ville fantôme se réveille en klaxons et fumigènes. S'il y a bien une journée où il est conseillé de circuler à Alger en voiture, c'est bien le jour d'un match de l'équipe nationale. Hier, la circulation dans le centre de la capitale et même l'accès à partir des quartiers périphériques se faisait avec une facilité déconcertante dès la matinée. Certains automobilistes annonçaient déjà la couleur, en arborant l'emblème national pour présager une victoire.

A mesure qu'on s'approchait de l'heure du match, 13h, les rues se vidaient de plus en plus. Il était possible de conduire de la Grande Poste (centre-ville) à Kouba ou Aïn Naadja, en 15 à 20 minutes tout au plus. Du jamais vu ! A 12h30, c'est quasiment une ville fantôme qui s'offre aux passants. Dans les cafés, on allume les télés, une façon d'attirer plus de clients durant les deux heures que durera le match. Il fallait attendre le premier but, puis le 2e, pour s'assurer qu'il y avait vraiment de la vie dans les immeubles de Didouche Mourad, Meissonnier, les Groupes (Place 1er Mai), Belouizdad... et ailleurs. Les cris de joie fusaient de partout. Ça promet... Mais au sifflet final, c'est l'explosion. Une marée humaine et une nuée de voitures sortent de partout, appuyées par des klaxons et des youyous des balcons. Les cortèges s'organisent. Haut le drapeau algérien. C'est le remake diurne de l'après victoire de l'Algérie contre l'Egypte.

A partir de 15h, pour descendre du haut de la rue Didouche Mourad (au niveau du Jardin de la Liberté) jusqu'à Place Audin, un trajet que l'on fait habituellement en moins de 5 minutes, il a fallu pas moins d'une demi-heure pour le parcourir en cortèges habillés de «vert, rouge et blanc». Les rues d'Alger s'encombrent de nouveau. Mais pour la bonne cause.

Il n'est que 17h. L'ambiance semble s'installer et présage une soirée bien animée. L'équipe de Saâdane confirme sa bonne forme et rassure ses supporteurs qui s'en donnent à coeur joie. Il faut dire que tout le monde avait besoin d'être rassuré que la performance contre les pharaons n'était pas le fait du hasard ou de la «faiblesse» des Egyptiens, comme a tenté de l'expliquer une certaine presse cairote. A la prochaine victoire et que la fête continue.