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Chaque match a ses particularités en fonction bien sûr des données
spécifiques. En venant à bout de la Zambie sur son terrain, l'Algérie a
confirmé son nouveau statut, celui d'un prétendant à la phase finale du Mondial
2010. Il faut reconnaître que Saadane a mis à profit le visionnage des matches
livrés par la Zambie, sachant pertinemment que c'est du côté de cette dernière
que résidait la pression. De fait, et d'une manière générale, les Zambiens sont
tombés dans le piège de la précipitation, car, après quelques mouvements
collectifs dans leur camp et au milieu, ils ont vite cédé à la tentation, il
est vrai très forte, du jeu long et en profondeur. Or, ce qu'ils devaient
savoir, c'est que les défenseurs algériens sont excellents dans le jeu aérien.
Aussitôt, la majorité de leurs essais ont échoué sur la «muraille» commandée de
main de maître par le duo Bougherra-Halliche, admirablement soutenus par Antar
Yahia, Belhadj et les milieux récupérateurs Mansouri, Lamouchia et Matmour.
C'est à partir de cette rassurante «base arrière» que sont partis les contres
rapidement menés, soit par Belhadj et Djebbour sur le flanc gauche, soit par
Ziani et en tous cas, et même si le pourcentage de la possession du ballon
était en faveur des Zambiens, ces Algériens ont démontré un très louable souci
de la construction, gérant la rencontre aisément. Le but de Bougherra a
accentué ces données tactiques, à savoir que les Zambiens ont persisté dans
leur jeu en profondeur et les tirs rageurs dans les décors. On a croisé les
doigts lorsque, tour à tour, Antar Yahia et Halliche ont été touchés.
Heureusement, il y a eu plus de peur que de mal. Après la première demi-heure,
l'équipe nationale s'est ressaisie, mettant plus en évidence les lacunes
zambiennes qui ne parvenaient pas à trouver la faille et se trouvant contraints
de tenter leur chance de loin. Mais Gaouaoui, qui a certainement fourni la
meilleure prestation de sa carrière, veillait au grain. La seconde mi-temps
sera du même tonneau, à savoir que les Algériens, toujours bien en place et, en
tous cas, plus lucides que leurs adversaires, ont contrôlé la rencontre tout en
«acceptant» l'illusion domination zambienne, celle-ci venant s'échouer sur la
défense algérienne. Certes, celle-ci fut mise à rude contribution et c'est là
que Gaouaoui est intervenu avec un sang-froid extraordinaire, redonnant
confiance à ses coéquipiers. Le second but a été qualifié «d'action école» par
les observateurs. Car, alors que le stoppeur Bougherra a renvoyé un ballon qui
prenait le chemin des filets de Gaouaoui, Ziani, en possession du cuir, a répondu
à l'appel de Djebbour. Celui-ci s'est engouffré sur le flanc et a bien vu
l'expérimenté Saïfi dans l'axe. C'était le second but, celui de la délivrance.
Lorsqu'une équipe est menée devant son public, il est difficile pour elle de
rebondir. Et pourtant, les Zambiens ont joué leur va-tout, sacrifiant leur
capitaine (et meilleur élément) Katongo en faveur d'un authentique attaquant,
Mayouba. C'était l'opération coaching entre Saadane et Herbé Renard, le dernier
mot revenant à l'Algérien pour le plus grand bonheur des Algériens. Pour
conclure, on peut dire que cette équipe nationale est en train de confirmer ses
séduisantes potentialités. Il y a d'abord une très solide assise avec des
défenseurs complémentaires, alors que le milieu et les attaquants ont fait montre
d'une solidarité exemplaire. Lorsque la réussite suit, ce sont des victoires et
des lendemains qui chantent. La route du mondial commence à devenir une
réalité. Le mérite revient à tous les sélectionnés et à leur staff technique.
L'EN peut nourrir une ambition désormais légitime, c'est-à-dire être présente
l'année prochaine en Afrique du Sud.