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Secteur industriel: Une nouvelle feuille de route pour les SGP

par Mohamed Mehdi

Le ministre de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement (MIPI), Abdelhamid Temmar, a réuni hier, au siège de l'entreprise nationale «Sider», les responsables des Sociétés de gestion des participations de l'Etat (SGP) du secteur industriel, pour leur annoncer la «nouvelle démarche» en matière de stratégie industrielle. Il s'agit, expliquait le ministre devant les présidents de directoires des SGP et de quelques PDG de compagnies nationales industrielles, de «mettre en place les décisions prises, il y a 18 mois, par le gouvernement», soit, tient-il à préciser, depuis l'époque de Belkhadem et celle de Ouyahia.

Cette approche tient compte, dit-il, de la «nouvelle donne économique internationale» qui ne limite plus l'Etat dans un rôle de régulateur uniquement, mais admet maintenant l'intervention des pouvoirs publics dans la sphère productive. «L'élément nouveau, c'est que nous pensons que l'Etat peut intervenir dans la production», affirme Temmar, qui qualifie le secteur industriel de «véritable moteur de la croissance économique». «Comment permettre aux entreprises publiques de se développer et apporter leur part dans la croissance économique ?», s'interroge Temmar. Le ministre préconise soit un «partenariat» (privatisation partielle où la majorité des parts sera détenue par la partie algérienne), ou bien une «restructuration du secteur public». A propos de cette dernière option, le ministre de l'Industrie informe les responsables des SGP que toutes leurs assemblées générales seront dorénavant «présidées par le ministre (du secteur) concerné».

Les présidents des SGP auront également un «droit de regard» sur la gestion des entreprises de leurs secteurs. Les SGP deviennent (l'ont-ils jamais été ?) les «relais efficaces du ministère» dans le secteur industriel. Les SGP seront en «relation étroite» avec la «direction générale du partenariat» (DGP) du ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'investissement. La DGP est composée des divisions des «grandes entreprises», du «partenariat» et celle du «contentieux». Les SGP continueront de s'occuper de la privatisation et de la mise à niveau, mais elles auront aussi un «rôle de macro-gestion» et de «participation à l'industrialisation du pays». Les responsables de ces sociétés recevront un «document», élaboré par le MIPI, dans lequel ils trouveront une description de la «situation économique internationale» et une vision de «redéploiement du secteur public», a expliqué Temmar.

Sur la base de ce document, les responsables des SGP sont tenus de présenter un «programme de mise à niveau» des entreprises sous leur tutelle, un «plan de partenariat» pour les entreprises qui «doivent partir» et un «plan de développement». En matière de mise à niveau, la nouvelle doctrine du secteur permet à l'Etat d'«assister les entreprises pour renouveler leurs équipements».

Parmi les secteurs jugés «plus importants», Temmar cite l'industrie mécanique, la pharmacie, l'agroalimentaire, et la production de ciment. Pour ce qui est de l'industrie manufacturière, le ministre s'estime convaincu maintenant, à la lumière des expériences tunisiennes et italiennes, que les entreprises de ce secteur «peuvent reprendre une partie du marché national». «Il n'y aura pas d'interdiction de l'importation», avertit-il, mais l'Etat s'emploiera à «inciter et aider les entreprises publiques à être concurrentielles».

En matière d'investissement, les entreprises pourront désormais «s'associer dans des investissements nouveaux», annonce le ministre qui tient à préciser que dans ce domaine, il ne sera fait aucune distinction entre les entreprises publiques ou privées. «Il s'agit d'une vision d'ensemble, d'un seul secteur industriel public et privé», a-t-il conclu la partie ouverte de la réunion d'hier qui devait continuer loin des journalistes.