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Sans surprise, Yousfi Mohamed vient d'être débouté par la justice
algérienne concernant sa demande d'annulation du jugement invalidant son
mariage (religieux) avec la défunte mère de Sophie, Benekrouf Khadidja.
Le verdict est tombé hier en début d'après-midi. La Chambre de statut personnel près la Cour d'Oran a jugé «irrecevable dans la forme» l'appel interjeté par M. Yousfi par l'entremise de son avocat Me Berbedj Rabah. Ainsi, la Cour a-t-elle confirmé la sentence de la première instance. Accueillant avec des grincements de dents cette décision judiciaire «au goût très amer», Me Berbedj a toutefois indiqué au sortir de l'audience qu'il allait se pourvoir en cassation. Côté opposé, le ton était plein de confiance et d'assurance : «la justice ne pouvait se prononcer autrement tant la décision était une évidence qui coulait de source», a dit Me Bouabdellah, le conseil de Jaques Scharbook. D'autant que, selon cet avocat, «la même Cour d'appel avait déjà statué sur ce dossier en opposant une fin de non-recevoir à la même demande de M. Yousfi». «Il ne pouvait être autrement, car sinon, nous serions tombés dans un incroyable cas de polyandrie : une femme avec deux maris», renchérit-il. Rappel bref des péripéties de ce dossier, marquées par une valse de «validation/invalidation» du mariage. En milieu de l'année 2005, Yousfi Mohamed introduit auprès du tribunal d'Oran une demande de validation de son mariage religieux avec la défunte Benekrouf Khadidja - décédée en mars 2005 dans un accident de la route à Arzew, qui n'est autre que son ex-«revenue» de gré à lui après un divorce à l'amiable. Le plaideur obtient gain de cause : la mère de Sophie sera déclarée «post mortem» l'épouse de M. Yousfi. Fin 2005, M. Scharbook exprime officiellement sa désapprobation et formule une «tierce opposition». Se proclamant le mari, acte civil établi en France à l'appui, le Français use de cette voie de recours extraordinaire en mettant en avant, cela s'entend, le fait d'avoir été lésé par l'effet du jugement de validation de mariage prononcé par la juridiction d'Oran en faveur de M. Yousfi. Début 2006, le ressortissant français réussit à provoquer une «volte-face» judiciaire à son profit : le tribunal, celui même qui avait validé le mariage M. Yousfi/Mme. Benekrouf, annule son (propre) jugement, et juge à nouveau que la femme est l'épouse légitime et légale de M. Sharbook. Année 2007, cet arrêt est confirmé en appel. Février 2008, sur la base de ce jugement, la Cour suprême décide que soit confiée la garde de la petite Sophie à son père Jaques Sharbook. Début 2009, M. Yousfi, et toute sa belle-famille derrière, revient à la charge. Les évènements s'accélèrent, les procédures se compliquent, s'enchevêtrent. Mais avec, dans tous les cas et à tous les stades, un alignement immuable du ministère public sur les résolutions de la plus haute instance de la justice, la Cour suprême. Hier, la Cour d'Oran, Chambre de statut personnel, a mis fin au suspens créé par l'une de ces procédures, la validation du mariage en l'occurrence. Mais ce n'est pas pour autant, loin de là, l'épilogue de l'affaire. Le 28 juin, c'est-à-dire dans moins de deux semaines, le palais de Justice d'Oran est au rendez-vous avec une autre bataille judiciaire, que certains qualifient de décisive, à savoir «la filiation». Là, le camp Yousfi parie fort sur les deux rapports d'expertise versés au dossier. Surtout celui de «l'expertise d'identification par comparaison de profils génétiques ADN», établi, le 15 mars 2009, par le département d'identification génétique/ADN du Laboratoire central de la Police scientifique et technique de Châteauneuf (Alger) à partir d'un prélèvement buccal sur Sophie Sharbook, actuellement sous protection légale. |
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