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Les relations entre l'Union
européenne (UE) et l'Algérie ont été formalisées par l'Accord d'association
signé en 2002 et mis en application en 2005. Cet accord vise à renforcer les
liens économiques, politiques, sociaux et culturels entre les deux parties,
avec des engagements réciproques en matière de commerce, d'investissement, et
de coopération.
Contexte de l'accord À l'époque de la signature, l'Algérie sortait d'une décennie de conflit interne et cherchait à se réintégrer dans la Communauté internationale. L'UE, consciente de la position vulnérable de l'Algérie, a pu négocier des termes favorables à ses propres intérêts économiques. Contenu de l'accord L'Accord d'association inclut plusieurs volets : 1. Libéralisation du commerce : Réduction progressive des barrières tarifaires pour les produits industriels, favorisant ainsi les exportations de l'UE vers l'Algérie. 2. Coopération économique et financière : L'UE s'engageait à fournir une assistance technique et financière pour soutenir le développement économique en Algérie. 3. Dialogue politique et réformes institutionnelles : Encouragement des réformes politiques et institutionnelles pour renforcer la gouvernance et les Droits de l'homme en Algérie. 4. Accès aux marchés : Facilitation de l'accès des entreprises européennes au marché algérien, y compris dans des secteurs stratégiques comme l'énergie. Bénéfices pour l'UE L'UE a grandement bénéficié de cet accord pour plusieurs raisons: 1. Accès privilégié au marché algérien : Les entreprises européennes ont pu exporter leurs produits vers l'Algérie à des conditions avantageuses. 2. Investissements : Les entreprises de l'UE ont investi massivement en Algérie, notamment dans le secteur énergétique, bénéficiant ainsi des ressources naturelles du pays. 3. Influence politique et économique : L'accord a permis à l'UE de renforcer son influence en Algérie, en particulier dans le contexte des relations méditerranéennes. Critiques et perceptions algériennes Du côté algérien, l'accord a été perçu par certains comme asymétrique et néocolonial pour plusieurs raisons : 1. Balance commerciale déficitaire : L'Algérie a connu un déficit commercial chronique avec l'UE, les exportations algériennes, principalement des hydrocarbures, étant largement inférieures aux importations de biens manufacturés européens. 2. Faible diversification économique : L'accord n'a pas significativement contribué à diversifier l'économie algérienne, qui reste dépendante des exportations de pétrole et de gaz. 3. Conditions de marché : Les entreprises algériennes ont eu du mal à rivaliser avec les entreprises européennes sur le marché local, entraînant des pertes économiques et sociales. 4. Souveraineté économique : Certains analystes ont critiqué l'accord comme une forme de néocolonialisme économique, où l'UE profite des ressources algériennes tout en imposant des conditions économiques désavantageuses pour l'Algérie. En rétrospective, bien que l'Accord d'association entre l'UE et l'Algérie ait été conçu pour favoriser le partenariat et la coopération, il a indéniablement profité davantage à l'UE, qui a su tirer parti de l'isolement et de la vulnérabilité de l'Algérie à l'époque de la signature. Pour l'Algérie, l'accord a eu des bénéfices mitigés, avec des gains en termes d'intégration internationale et de réformes, mais aussi des défis économiques et commerciaux importants. Depuis plusieurs années, l'UE a effectivement montré une certaine réticence à réviser l'Accord d'association avec l'Algérie, malgré les demandes répétées de cette dernière pour un rééquilibrage plus équitable. Voici une analyse des raisons et des implications de cette situation. Contexte de la demande de révision L'Algérie a exprimé plusieurs préoccupations concernant l'Accord d'association signé en 2002 et mis en application en 2005. Parmi les principales préoccupations algériennes, on trouve: 1. Déficit commercial chronique : L'Algérie continue de souffrir d'un déficit commercial avec l'UE, les importations de produits européens dépassant largement les exportations algériennes. 2. Dépendance économique : L'accord n'a pas favorisé une diversification suffisante de l'économie algérienne, qui reste fortement dépendante des hydrocarbures. 3. Concurrence déloyale : Les entreprises algériennes ont du mal à rivaliser avec les entreprises européennes en raison des différences en termes de technologie, de capital et de soutien institutionnel. Réactions de l'UE L'UE a adopté une approche prudente et parfois dilatoire concernant la révision de l'accord, pour plusieurs raisons : 1. Avantages économiques : Les conditions actuelles de l'accord sont largement favorables à l'UE, offrant un accès privilégié au marché algérien pour les produits européens. 2. Influence stratégique : L'UE bénéficie d'une position stratégique en Algérie, tant sur le plan économique que politique, et toute révision de l'accord pourrait potentiellement réduire cette influence. 3. Complexité des négociations : Une révision de l'accord nécessiterait des négociations complexes et pourrait entraîner des concessions de la part de l'UE, ce qu'elle préfère éviter. Tentatives de renégociation Malgré les réticences de l'UE, l'Algérie a continué à pousser pour une révision de l'accord. En 2017, l'Algérie a soumis un mémorandum à l'UE, soulignant la nécessité d'ajuster les termes de l'accord pour refléter, de manière plus équitable, les intérêts des deux parties. Les points clés de la demande algérienne incluaient : 1. Accès aux marchés : Améliorer l'accès des produits algériens au marché européen, notamment pour les produits agricoles et industriels. 2. Investissements européens : Encourager davantage d'investissements européens en Algérie dans des secteurs non liés aux hydrocarbures pour favoriser la diversification économique. 3. Transfert de technologie : Promouvoir le transfert de technologie et de savoir-faire pour aider à moderniser les infrastructures et l'industrie algériennes. Implications et perspectives L'impasse sur la révision de l'accord a plusieurs implications : 1. Relations bilatérales : La lenteur des progrès dans la révision de l'accord a parfois tendu les relations entre l'Algérie et l'UE, avec des périodes de frustration et de méfiance. 2. Diversification des partenariats : Face à la réticence de l'UE, l'Algérie pourrait chercher à diversifier ses partenariats économiques avec d'autres régions, comme l'Asie ou l'Afrique, pour réduire sa dépendance à l'égard de l'UE. 3. Stabilité économique : La non-révision de l'accord pourrait continuer à peser sur l'économie algérienne, limitant ses perspectives de croissance et de diversification. L'UE, en tergiversant sur la révision de l'Accord d'association avec l'Algérie, a privilégié ses propres intérêts économiques et stratégiques au détriment d'une relation plus équilibrée. Pour l'Algérie, cette situation représente un défi majeur, mais aussi une opportunité de repenser ses stratégies de partenariat et de diversification économique. Une révision équitable de l'accord pourrait potentiellement ouvrir une nouvelle ère de coopération bénéfique pour les deux parties, mais cela nécessite une volonté politique forte de part et d'autre. Le point concernant la circulation des personnes est effectivement l'un des aspects critiques de l'Accord d'association entre l'UE et l'Algérie, et il a suscité des critiques de la part de l'Algérie. Voici une analyse plus détaillée de cette question : Circulation des personnes : un aspect négligé L'Accord d'association de 2002 incluait des dispositions sur la coopération en matière de migration, notamment en ce qui concerne : 1. Facilitation de la mobilité : L'accord prévoyait de faciliter la mobilité des personnes, en particulier pour les étudiants, les chercheurs, les hommes d'affaires et les travailleurs qualifiés. 2. Gestion des flux migratoires : Des mécanismes pour gérer les flux migratoires de manière ordonnée et sûre étaient également inclus, visant à lutter contre l'immigration illégale tout en promouvant les migrations légales. Manque de mise en œuvre Malgré ces engagements, plusieurs problèmes ont été notés dans la mise en œuvre de ces dispositions: 1. Visas et mobilité : Les Algériens continuent de rencontrer des difficultés significatives pour obtenir des visas pour l'UE. Les procédures sont souvent longues, coûteuses et complexes, ce qui limite la mobilité pour les étudiants, les chercheurs et les professionnels algériens. 2. Programmes d'échange et de formation : Les initiatives visant à promouvoir les échanges académiques et professionnels n'ont pas été suffisamment développées ou financées, réduisant les opportunités pour les Algériens de bénéficier de formations et d'expériences en Europe. 3. Coopération en matière de migration : La coopération en matière de gestion des flux migratoires s'est souvent focalisée sur la sécurisation des frontières et le retour des migrants en situation irrégulière, plutôt que sur la facilitation des migrations légales et la protection des droits des migrants. Impact sur les relations bilatérales Le non-respect des dispositions sur la circulation des personnes a plusieurs implications pour les relations entre l'Algérie et l'UE : 1. Frustration et méfiance : L'Algérie ressent une frustration face au manque de mise en œuvre de ces engagements, ce qui nourrit une méfiance vis-à-vis des intentions de l'UE. 2. Déséquilibre perçu : Le déséquilibre entre les avantages économiques accordés à l'UE et les bénéfices limités pour les Algériens en termes de mobilité renforce la perception d'une relation inéquitable et asymétrique. 3. Politiques migratoires : L'Algérie, dans le cadre de sa politique étrangère, a toujours insisté sur le respect des droits des personnes et la facilitation de la mobilité comme éléments clés de tout partenariat. Le non-respect de cet aspect fondamental complique la coopération bilatérale. Position de l'Algérie L'Algérie continue de plaider pour une mise en œuvre effective des dispositions sur la circulation des personnes et insiste sur l'importance de la mobilité dans le cadre de ses relations internationales. L'accent est mis sur : 1. Facilitation des visas : Simplification des procédures de visa pour les Algériens, en particulier pour les étudiants, les chercheurs et les professionnels. 2. Programmes d'échange : Renforcement des programmes d'échange académique et professionnel pour promouvoir la formation et le développement des compétences. 3. Protection des migrants : Une gestion des flux migratoires qui respecte les droits des migrants et favorise les migrations légales et sûres. Le non-respect des dispositions sur la circulation des personnes est un point de contention majeur dans les relations entre l'UE et l'Algérie. Pour que le partenariat soit véritablement équilibré et bénéfique, il est crucial que l'UE prenne des mesures concrètes pour faciliter la mobilité des Algériens, en ligne avec les engagements pris dans l'Accord d'association. Cela contribuerait à renforcer la confiance et à promouvoir une coopération plus harmonieuse et mutuellement avantageuse. |
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