Le marché des transferts bat son plein en cette période d'intersaison.
Les clubs qui, à longueur d'année, se plaignent du manque des finances,
s'arrachent les joueurs à coups de centaines de millions voire de milliards de
centimes. L'anarchie et le manque de transparence qui caractérisent ce marché
font aussi bien l'affaire des joueurs que des dirigeants qui dilapident ainsi
l'argent du contribuable car que ce soit les subventions de l'Etat ou l'argent
du sponsoring, cette manne financière émane du contribuable. Pis encore, des
joueurs n'ayant jamais mis les pieds en équipe nationale alors que d'autres ne
sont pas connus, monnayent leurs transferts à des sommes astronomiques. Il est
inconcevable que l'équipe nationale soit constituée de joueurs émigrés alors
qu'en même temps, des joueurs ayant la cote sur le marché des transferts valent
les yeux de la tête. Une situation anormale quand on sait que l'entraîneur
Rabah Saâdane puise les joueurs dans des équipes des championnats étrangers
pour constituer son effectif, ne faisant pas confiance à des joueurs transférés
d'un club à un autre, au sein du championnat national, à des sommes qui
feraient honte à ceux qui ont vieilli à l'université. Toutefois, cette
situation ne devrait plus se reproduire à partir de la saison prochaine. La
Fédération algérienne de football a, dans un premier temps, interdit le
transfert des joueurs africains, opération qui permettait à des clubs ou plutôt
à certains dirigeants de clubs de se faire de l'argent. Sinon comment expliquer
que de nombreux joueurs africains n'aient pas perçu leur argent, lesquels
saisissent le plus souvent leurs ambassades respectives pour régler le litige à
l'amiable avec les clubs par l'intermédiaire de la FAF. Dans les pires des cas,
c'est la FIFA qui est saisie. En ce sens, c'est l'image du football national et
de l'Algérie qui se trouve ternie par des dirigeants et présidents de club
ignorant ou faisant fi de la réglementation internationale. Aussi, avec
l'obligation faite au club d'aller vers le professionnalisme à compter de la
saison 2011-2012, les transferts anarchiques et douteux ne seront plus
valables. Tout sera régulé et les clubs doivent remplir des conditions
contenues dans un cahier des charges imposé par la FIFA et, par conséquent par
la FAF. Les contrats de joueurs doivent être dûment établis avec des clauses à
respecter. Les joueurs ne percevront plus leur argent dans des sachets dans la
mesure où leurs revenus seront imposés. Les joueurs bénéficieront aussi d'une
couverture sociale. Autrement dit, les clubs seront obligés de disposer d'une
gestion saine et transparente. Une gestion claire où le bricolage et le
traficotage ne seront plus tolérés. Cela devrait influer sur le marché des
transferts qui sera mieux contrôlé. Il n'y aura plus de sommes faramineuses qui
circuleront dans un circuit plutôt informe et échappant totalement au fixe. Ce
mode de gestion sain qui est imposé par la FIFA fera certainement fuir
plusieurs dirigeants habitués à pêcher dans des eaux troubles. A compter de la
saison prochaine, tout club ambitionnant de participer à une compétition
internationale doit justifier une gestion claire. Ainsi, les clubs budgétivores
où l'argent coule à flots et qui font flamber le marché des transferts
n'agiront plus dans l'anarchie dont ils tirent des profits inestimables.