|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
«Nous recevons beaucoup de femmes en détresse, victimes d'injustices dans
le milieu professionnel, mais aussi de harcèlement moral et sexuel, si bien que
du début de l'année et jusqu'à la fin de ce mois de mai, nous avons eu à
enregistrer sept cas de femmes traumatisées par des actions de harcèlement
sexuel, le plus souvent de la part de leur patron».
C'est ce qu'a déclaré une responsable de la Maison Nedjma, lors d'une journée d'information et de sensibilisation organisée hier au siège de l'UGTA sous le thème «Droits de la femme dans la législation du travail en Algérie». Elle précise toutefois «qu'une fois prises en charge, c'est-à-dire orientées vers les différents services psychologiques et autres, elles disparaissent, ne donnant plus signe de vie». La Maison Nedjma et le projet AIDA (Action pour l'intégrité physique, les droits humains et l'autonomie des femmes), se veut un refuge pour «toutes celles victimes de violences économiques, psychologiques, physiques, etc.», comme a tenu à le définir la même responsable. Les femmes sont victimes de toutes sortes de violences, notamment économiques, avec le déni manifeste de certains droits élémentaires en milieu professionnel. Mais comme si cela ne suffisait pas, elles souffrent aussi de pressions inhumaines dans leur lieu de travail. D'où l'idée de tenir cette journée à l'effet de tirer la sonnette d'alarme sur ces phénomènes qui n'arrêtent pas de prendre de l'ampleur, «à telle enseigne que nous accueillons au refuge Nedjma un nombre considérable de ces victimes, dont le seul tort est d'être femme», souligne notre source. Ainsi la femme est écartée, quasiment d'office, de toute promotion à un poste de responsabilité vacant, en dépit de toutes les qualifications requises et dont elle peut se prévaloir, et ce contre la réglementation en vigueur qui met sur un même pied d'égalité les postulants des deux sexes. Ce que n'a pas manqué d'indiquer d'ailleurs l'inspecteur, et avant lui le secrétaire de wilaya du syndicat UGTA, qui fustige les auteurs de ces pratiques. Dans son intervention, maître Zouli Sihem, traitant du phénomène du harcèlement sexuel, sans cependant avancer des chiffres, a indiqué que «le phénomène a été pris en compte par le législateur algérien, même si les preuves demandées sont difficiles à réunir (à l'instar de témoins à présenter, etc.). Mais le hic en la matière réside surtout dans l'application des textes de loi». |
|