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La daïra de Mesra, dans la wilaya de Mostaganem,
a reçu jeudi dernier la visite d'un pied-noir pas comme les autres : le directeur
de l'Ecole de police de Nîmes. Région de grands colons mais aussi de petits
prolétaires à l'époque de la colonisation, Mostaganem, ses caves, ses vignobles
et ses villages sont la destination de préférence de la dernière vague de
pèlerinage des « Français d'Algérie » depuis quelques années.
La mode du retour, pas seulement touristique, a vu défiler des groupes entiers dans les villages de la région et a connu des scènes de retrouvailles souvent très émotionnelles. Pour ce jeudi donc, c'est le directeur de l'Ecole de police de Nîmes, H. Castets, qui a fait un crochet par la daïra de Mesra, autrefois Aboukir, et qu'il avait quitté à l'âge de... 2 ans, à l'Indépendance. Le retour sur les origines était en effet un retour sur les traces du père, habitant du village à cette époque, et du grand-père enterré dans le cimetière chrétien. L'invité sera accompagné par ses pairs algériens, le commissaire principal de Mostaganem, celui de Mesra et le directeur de l'Ecole de police de Sidi Bel-Abbès. H. Castets sera reçu, sur sa demande, dans la propre maison de son père, très vite restaurée par l'APC, qui est habitée aujourd'hui par... un fils de chahid. Une occasion émouvante qui fera fondre le directeur de l'école de Nîmes en larmes, lorsqu'au téléphone, il sera guidé par son père, encore vivant, jusqu'à la chambre où il vint au monde. Invité à un déjeuner traditionnel sur sa demande, H. Castets partagera le repas avec une amie d'enfance de Mesra, aujourd'hui septuagénaire. Puis il visitera avec émotion le cimetière chrétien où est enterré son grand-père. Un cimetière vite restauré là aussi pour effacer les traces du peu d'entretien dont bénéficient ces espaces depuis toujours. Une visite d'une grande intensité pour le concerné, revenu en enfant du village chercher ses propres traces sous les décombres d'une histoire commune. |
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