L'affaire du
projet des 166 logements LSP, à Haï Yasmine, dont le promoteur immobilier est
poursuivi pour escroquerie, a rebondi hier devant la Cour d'appel. Blanchi par
le tribunal de première instance, le 13 janvier, le promoteur devait être
rejugé à la suite d'un double appel interjeté par le parquet et la partie
civile, composée par six souscripteurs. L'affaire a été portée devant la
justice suite à une plainte déposée, en avril 2008, par l'un des souscripteurs
de ce projet de logements sociaux participatifs, reprochant au promoteur la non-remise
du contrat de vente sur plan (VSP), la majoration délibérée du prix du logement
à 10 %, plus 7 % de TVA, et de tergiversations pour fuir ses engagements. Une
information judiciaire avait été ouverte alors par le juge d'instruction près
la 6e Chambre du tribunal d'Oran, au cours de laquelle d'autres souscripteurs
victimes se manifesteront. Le 13 octobre 2008, le magistrat instructeur établit
une ordonnance de renvoi devant le tribunal correctionnel visant le promoteur,
H.Gh, 56 ans, inculpé d'escroquerie conformément à l'article 372 du Code pénal.
Dans le cadre de ce programme LSP, un contrat a été signé entre le promoteur et
les souscripteurs. En dépit du versement de la première tranche, ces derniers
n'ont pas reçu leurs actes, comme le stipule le décret législatif 03/93 du 1er
janvier 1993, selon les dires des plaignants. De son côté, le mis en cause a
déclaré avoir remis à ses clients des promesses de vente mais eux ont refusé
d'honorer le restant du prix malgré maintes mises en demeure. Le promoteur a
soutenu avoir reçu, une semaine plus tard, l'acte de lotissement en attendant
l'acte final qui devait être établi dans les prochains jours, selon lui. Au
procès d'hier, les uns comme les autres ont quasiment réitéré leurs
déclarations lors du premier procès, appelé en janvier dernier. L'avocat de la
partie civile, Me Nouar Mohamed, a mis en avant une correspondance adressée par
le Fonds de garantie de la caution mutuelle de la promotion immobilière, qui a
été saisi par un des acquéreurs, dans laquelle cet organisme a rappelé à
l'ordre le promoteur mis en cause, en lui demandant notamment d'établir des
contrats VSP avec les acquéreurs conformément aux lois en vigueur dans le
domaine de la promotion immobilière, et ce pour éviter les contentieux pouvant
résulter en matière de prix, les modalités de sa révision, la durée de
réalisation, et autres clauses énoncés dans le contrat entre les deux parties.
A propos de ce point, le promoteur a répliqué que les actes étaient, à ce
stade-là, au niveau du notaire et que le Fonds examinait les dossiers en trois
phases. Les acquéreurs ont réaffirmé, hier au procès, avoir versé, en 2005, des
montants entre 30 et 40 millions, représentant la 1e tranche du prix des
logements type F2, F3 et F4, mais n'ont rien vu venir depuis, sinon de simples
attestations de réservation. La défense, représentée par Me Ali Chaouch, a
tenté de vider le dossier du caractère pénal, en remarquant que les éléments du
délit d'escroquerie n'existent pas dans ce cette affaire immobilière, demandant
la confirmation de la première décision, en l'occurrence la relaxe. Le
représentant du ministère public a requis «l'application de la loi». Le verdict
a été mis en délibéré.