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L'émissaire pour le Proche-Orient du président américain
Barack Obama a bouclé sa quatrième tournée dans la région en se rendant à
Beyrouth, au Liban, puis à Damas, la capitale syrienne. En se rendant dans ces
deux capitales, dont les pays sont en situation de conflit avec l'Etat
sioniste, George Mitchell démontre que l'ambition du président américain vise,
en parallèle à un règlement du conflit israélo-palestinien, la recherche d'une
paix globale au Proche-Orient. Beyrouth et surtout Damas sont en effet des
acteurs et des interlocuteurs incontournables dans cette perspective.
L'élargissement de la mission de l'émissaire américain à la recherche d'une paix globale au Proche-Orient plutôt qu'à la seule solution du conflit israélo-palestinien, s'explique par l'urgence que ressent Barack Obama d'obtenir le soutien du monde arabe et celui plus large du monde musulman à la nouvelle stratégie qu'il a choisi de suivre en Irak et en Afghanistan. Pour le président américain, tout le problème qui se posera à lui durant son mandat, c'est celui de dépêtrer son pays de ces deux bourbiers irakien et afghan dont son prédécesseur lui a légué la gestion. C'est l'évidence qu'une réconciliation rapide de l'Amérique avec les mondes musulman et arabe lui faciliterait la tâche. Et c'est à cela donc que vise l'activisme américain sur le dossier du Proche-Orient depuis l'entrée en fonction de Barack Obama. L'intérêt et l'engagement soutenus que manifeste Washington à la résolution rapide du conflit qui les oppose à Israël va dans le sens des attentes qu'ont les Etats arabes. Faut-il encore que le président américain parvienne à convaincre le gouvernement israélien qu'une paix globale au Proche-Orient n'est plus négociable uniquement sous l'angle de la préservation des seuls intérêts nationaux de son pays. Là est l'obstacle qui risque de mettre en échec le plan qu'il veut réaliser. Car si les Palestiniens et les Arabes sont globalement disposés à un accord global avec Israël dont ils ont défini les contours avec le projet de paix saoudien, il n'en est pas de même du côté israélien. Sous réserve de ce que dira sur le sujet le Premier ministre israélien aujourd'hui dans son discours à la Knesset, il ne reste à Barack Obama qu'à intensifier les pressions américaines sur l'allié israélien pour le contraindre à s'inscrire dans un processus de paix au Proche-Orient, dont l'issue conditionnera le succès ou l'échec de la stratégie américaine dans l'arc de cercle asiatique allant de l'Iran à l'Afghanistan et passant par le Pakistan, où Barack Obama jouera malgré lui la partie qui décidera du bilan de son mandat et de ses chances pour un second. L'on comprend ainsi l'insistance que met le président américain à placer pour l'immédiat le dossier du Proche-Orient en tête des priorités auxquelles il a à faire face au plan international. Netanyahu et son équipe ne lui faciliteront certainement pas la tâche, enfermés qu'ils sont dans le concept que la paix dans la région dessert les intérêts vitaux d'Israël. |
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