Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Débat sur le plan d'action du gouvernement à l'APN: En attendant les chiffres et les délais

par M. Aziza

Les députés membres du «groupe du changement» (dissidents du MSP menés par Menasra) ont réclamé, hier, lors du débat consacré au plan d'action du gouvernement, de donner la priorité à la présentation et l'adoption des codes communal et de wilaya. Ces députés ainsi que d'autres estiment que la refonte de ces deux codes est primordiale pour la prise en charge des revendications des citoyens et la concrétisation du plan d'action du gouvernement. Ils réclament un statut spécifique et demandent l'octroi de plus de pouvoirs aux maires. Le député Mustapha Boudraf, a interpellé le 1er ministre et le ministre de l'Intérieur pour leur dire «à quand la revalorisation des élus locaux ?». Les parlementaires ont également exigé la révision de la loi électorale et la révision des lois régissant les partis politiques dans une logique de plus de démocratie et de liberté. Enfin, les députés du groupe de changement ont qualifié, à travers leur intervention, que le plan d'action de mise en oeuvre du programme du président de la République, présenté par le 1er ministre «de complet», mais il manquent, selon eux, de précisions.

Selon Mustapha Boudraf, le plan en question a répondu à toutes les préoccupations de l'heure, mais ses concepteurs n'ont pas donné de chiffres, ni de délais pour la réalisation ou l'achèvement des projets inscrits dans ce plan. «L'absence de chiffres et de délais, mis à part pour quelques projets, ne permet pas aux parlementaires de décortiquer et d'analyser dans le fond ce plan d'action», a-t-il souligné. Et d'ajouter que certains dossiers en suspens demandent des délais très courts pour leur achèvement et doivent être traités en priorité. Et de citer la mise en oeuvre des dispositions de la réconciliation nationale, notamment les dossiers qui suscitent des polémiques tels que l'indemnisation des victimes et le dossier des disparus. «Il ne faut pas consacrer tous ces cinq ans rien que pour la mise en oeuvre des dispositions de la réconciliation nationale alors que beaucoup reste à faire que ce soit sur le plan social ou sur le plan économique», a-t-il encore déclaré.

Le député Mustapha Aïdouni a, pour sa part, dit que le nouveau découpage administratif est un dossier pressant qui ne doit pas attendre. Pour lui, le nouveau découpage administratif peut régler pas mal de problèmes. «Ce découpage nouveau peut garantir aux citoyens vivant dans les régions isolées, l'accès facile aux premières instances administratives, et réduire d'un autre côté la bureaucratie administrative paralysante», a-t-il lancé. Enfin, la question récurrente posée par les députés du groupe de changement est «le choix des hommes». Pour ces députés, il ne faut pas simplement tracer des actions, mais choisir les hommes qualifiés pour la mise en oeuvre de ces actions. «C'est bien de dire qu'on va créer 3 millions de postes de travail, ou de construire 60 hôpitaux et 70 cliniques d'accouchement, mais ces constructions doivent être entretenues et bien gérées loin de la corruption et les abus de pouvoir exercés par les uns et par les autres». Merabet Ali Hamid a interpellé le ministre de l'Intérieur sur le choix des représentants locaux, notamment de la wilaya. Selon le député «les représentants locaux, notamment les walis, doivent répondre aux préoccupations des citoyens et non seulement des directives de l'administration». Il a conclu en mettant en garde les responsables sur une éventuelle émeute dans la ville de Mila à cause d'une affaire de distribution de logements.