La victoire du CR Belouizdad en finale de la coupe d'Algérie vient rappeler, on ne peut mieux, que les grands joueurs ne font pas forcément une grande équipe. Le CRB, avec des jeunes qui étaient pratiquement inconnus au début de cette saison, a pu finir l'exercice avec un titre. D'autres clubs ayant déboursé des milliards de centimes dans le marché des transferts ont eu du mal à assurer leur maintien. Toute la différence est là.

Les dirigeants du CRB ainsi que l'entraîneur n'avaient pas cessé, au début de cette saison, d'affirmer qu'ils disposaient d'une équipe constituée de jeunes joueurs et donc de jeunes inexpérimentés. Autrement dit, ils ont tenté, à maintes reprises, de faire comprendre à leurs exigeants supporters que les jeunes du Chabab ne pouvaient pas rivaliser avec des équipes ayant des joueurs «connus» et transférés lors de l'intersaison à coût de milliards de centimes. Aussi, le CRB est loin d'être un club budgétivore, se contentant d'une enveloppe financière tout juste moyenne. Cependant, dans le football algérien où les normes n'existent pratiquement pas, le CRB a bousculé la hiérarchie établie par certains dirigeants à l'esprit mercantile, qui font ainsi le bonheur de joueurs moyens, lesquels recourent à la surenchère au mercato.

Les jeunes du CRB ont prouvé, une nouvelle fois, que rien ne remplace le travail, le sérieux et la persévérance.

Grâce à leur hargne de vaincre et à leur fougue, ils ont offert une sixième coupe d'Algérie au Chabab. Dans le championnat, le parcours du CRB est plus qu'honorable, compte tenu du début de saison qui était des plus difficiles. C'est dire que les jeunes du CRB, venus des clubs de divisions inférieures, ont fini par gagner en maturité. Ils ont été mis en confiance par un entraîneur qui a été bachelier en 1969. La pédagogie, l'expérience et la compétence de Henkouche ainsi que la jeunesse de l'effectif du CRB ont payé. Malgré cette leçon de jeunesse et de compétences, les clubs n'hésiteront pas à se lancer, dans moins d'un mois, dans la frénésie d'un marché des transferts tout faux. Et les mêmes causes continueront de produire les mêmes effets dans les clubs algériens.