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Souk Ahras: Les chiens, un autre danger

par A. Gatouchi

Les chiens envahissent Souk Ahras ! Pas les chiens errants mais ceux dits racés et élevés (apparemment mal) par leurs maîtres qui les promènent à tout va, même dans les endroits les plus inimaginables qui soient. Ce phénomène jamais connu dans notre société par le passé, du moins dans les proportions qui sont les siennes aujourd'hui, et qui passe aux yeux de beaucoup pour un phénomène de mode, cause énormément de torts à certaines catégories de la population. Notre pensée va droit aux jeunes filles, manifestement les plus exposées à ce danger potentiel car vulnérables et souvent sans défense, qui sont systématiquement et méthodiquement soumises à la férocité du canidé et à l'agressivité caractéristique de son «maître» qui éprouve, tel un sadique impénitent, un malin plaisir à terroriser des filles et des petits garçons, au nom d'une plaisanterie douteuse, au goût amer et aux conséquences, en tout état de cause, insoupçonnées.

Beaucoup de citoyens désabusés dénoncent la tournure prise par cette cynique tendance à user en toute impunité de procédés intimidants et violents par le recours à une arme tout aussi fatale que n'importe quelle arme blanche que sont ces dangereux chiens. Incarnés par les pitbulls qui sont reconnus comme étant potentiellement agressifs, ces chiens d'attaque sèment panique et désarroi. Le risque décuple lorsque le molosse n'est pas, comme c'est souvent le cas, tenu en laisse ou se trouve entre les mains d'un mineur qui ne le maîtrise que fort péniblement, et il arrive même qu'il lui échappe pour aller ensuite terroriser grands et petits.

A ce propos, il est légitime de s'interroger sur l'absence de réaction de la part des autorités compétentes qui se claquemurent pour l'heure dans une insoutenable indifférence. Car, il est pour le moins curieux de constater que leurs propriétaires ne sont soumis à aucune obligation de déclaration des molosses ni tenus de présenter des garanties en cas d'attaques provoquant des dommages aux tiers. Pourtant, il suffit d'un arrêté, et peu importe qu'il soit communal ou wilayal, pour réglementer cette nouvelle et soudaine passion qui s'est emparée de nos citoyens. Ces derniers doivent savoir que leur droit de détenir un canidé aussi dangereux n'est pas absolu, il tombe en désuétude lorsque commence le droit de celui qui demande à être protégé des risques réels que représentent ces hordes de chiens méchants, justement. Faut-il donc attendre la survenue, à Dieu ne plaise, d'un drame qui n'est pas, au rythme où vont les choses, très loin, pour réagir comme souvent, tardivement, après que le ver eut infesté déjà le fruit ?