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La récente loi sur la protection du consommateur, du 5 février 2009, ne
fait pas que des heureux parmi les invités de l'émission hebdomadaire au forum
de la radio locale Cirta FM.
Si elle a soulevé l'ire des commerçants, elle n'a pas manqué d'être applaudie par l'association de protection et de défense du consommateur. Mais par contre et paradoxalement cette loi est complètement ignorée par les citoyens qui sont intervenus sur les ondes de la radio. «C'est dire l'énorme travail de sensibilisation et de vulgarisation qui attend l'association», reconnaîtra, en marge de l'émission, la présidente de la seule association de défense des consommateurs invitée, Sakina Kellil, qui «se réjouit que la nouvelle législation permette, enfin, aux organisations comme la sienne de se constituer partie civile dans les cas d'infraction à la loi». Et de poursuivre «toutefois cette disposition demeure possible à condition que la personne victime de cas d'intoxication ou toute autre infraction porte plainte, ce qui n'est pas souvent admis et fait par les concernés». En début du forum, le directeur de wilaya du commerce, M. Adjroud, et son adjoint chargé de la qualité, M. Ghoumazi, ont présenté les grandes lignes de la nouvelle loi, mettant en exergue ce qu'elle apporte de nouveau par rapport à la précédente. Ainsi, diront-ils, «il y est dit clairement qu'il s'agit de la protection du consommateur et de la lutte contre la fraude et les falsifications avec une définition des produits dangereux, des conditions d'hygiène à respecter, etc.». Concernant le volet des sanctions, ils signalent la disposition nouvelle consistant en une «amende de conciliation», dans le cas où le commerçant fautif préfère une solution à l'amiable contre le recours à la justice. Ce qui a fait réagir le responsable de bureau UGCAA local, Amar Boutamine, qui «déclare que rares seront ceux qui pourront en profiter, parce que la majorité des boulangers et épiciers ne peuvent payer les 30 millions de centimes exigés pour bénéficier de cette disposition». Il ajoute que «si cette loi est appliquée en l'état, c'est beaucoup de commerçants qui vont fermer boutique, et c'est là le sentiment général qui résulte de la dernière réunion de l'union à Alger et à laquelle ont assisté des délégués de 43 wilayas». Les interventions des auditeurs, pour ce qui les concerne, ont tourné surtout autour des problèmes qu'ils rencontrent au quotidien, telle la vente du pain, les oeufs sur le trottoir, la viande en plein air, etc., et ce, au vu et au su des autorités. Un autre auditeur estime que le problème réside dans les moyens de lutte contre la fraude et la tromperie. «On ne peut pas reprocher à un citoyen qui a faim de manger sans se soucier de sa santé. C'est à l'état de contrôler la qualité des produits exposés», dira-t-il. Le directeur du commerce fera savoir dans ce cadre que pour ce qui est des moyens, ses services ont été ces dernières années renforcés par le recrutement de pas moins de 43 ingénieurs d'Etat en tant qu'inspecteurs. D'autres recrutements viendront, mais le problème ne réside pas seulement dans cet aspect, il touche aussi le consommateur en premier, c'est sa santé qui est en jeu en définitive. «Il s'agit également d'éducation et de culture, qu'il faut inculquer», dit-il. |
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