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Quel avenir pour la sous-traitance en Algérie ?

par M. Aziza

Contrairement à l'Espagne, voire le Maroc et la Tunisie, l'Algérie n'arrive toujours pas à développer le secteur de la sous-traitance. Pourtant, le marché est porteur compte tenu du coût de la main-d'oeuvre et de l'énergie. C'est ce qu'a déploré, hier, le président du Conseil national consultatif pour la promotion de la PME, Zaïm Ben Sassi, lors d'une table ronde consacrée au sujet du développement de la sous-traitance industrielle, organisée au centre de presse d'El Moudjahid. Le conférencier a affirmé que l'Algérie importe annuellement une moyenne de 4 à 5 milliards de dollars en pièces de rechange et fournitures dans le secteur des hydrocarbures, alors que la Sonatrach est capable de construire des unités pour la production locale de ces pièces. Ben Sassi a aussi déploré, au même titre que les experts et directeurs d'entreprises ayant participé à cette table ronde, le manque d'adhésion des entreprises et l'absence de politique durable pour la survie des PME, favorisant l'épanouissement de la sous-traitance. Pourtant, est-il soutenu, tout le monde sait que le développement du secteur de la sous-traitance en Algérie est jugé primordial pour la croissance industrielle. Ben Sassi a indiqué qu'au moment où les responsables parlent de patriotisme économique, les donneurs d'ordres font travailler les Espagnols, les Français, les Chinois et les Egyptiens beaucoup plus que les Algériens. Dans le même ordre d'idée, le directeur de l'entreprise HP électronique, Ahmed Benzitouni, a déploré le fait que des marchés soient octroyés à des étrangers en tournant carrément le dos aux produits fabriqués localement. Il a affirmé que son entreprise qui a montré sa capacité à produire des cartes à puce, avec une certification internationale, n'arrive toujours pas à décrocher des marchés sur le sol algérien. «Seule Algérie Poste nous a fait confiance, en faisant une commande de 6 millions de cartes de retrait», a-t-il précisé, en ajoutant que son entreprise et d'autres entreprises algériennes sont capables de produire des cartes à puce électroniques carburants avec la qualité souhaitée.

Plus optimiste, le PDG de la SNVI, Mokhtar Chahboub, a indiqué que son entreprise a réduit considérablement ses importations depuis 1988. «On était à 10 sous-traitants locaux en 1988 et on est aujourd'hui à 500 sous-traitants», a-t-il souligné en ajoutant que le montant des importations est arrivé en 1988 à six milliards de dinars, alors que les produits locaux achetés par la SNVI ne dépassaient pas les 984 millions de dinars à cette époque. Il poursuit pour dire qu'en 2007, les choses ont beaucoup changé, le volume des importations étant de 7,8 milliards de dinars contre 3,4 milliards de dinars de produits achetés localement. Selon le même responsable, les objectifs de la SNVI est d'arriver à acheter 50% de ses besoins localement dans les trois prochaines années.