1.200 km de côtes, des ressources
halieutiques qui font des envieux, un climat clément qui permet la pêche durant
toute l'année, l'Algérie est un pays qui peut offrir une variété inégalable de
poissons à ses habitants, et à des prix assez bas. Pourtant, et c'est
d'ailleurs comme pour les produits agricoles, nous ne trouvons ni la quantité,
ni la qualité, ni les bas prix, en ce qui concerne les produits de la mer. A
commencer par la sardine, considérée comme l'aliment du pauvre, qui coûte
actuellement entre 120 et 200 DA le kilo pas toujours frais, en passant par les
autres poissons bleus dont les prix sont presque les mêmes que la sardine, pour
arriver au poisson blanc qui se vend à plus de 350 DA pour les plus
quelconques, le citoyen algérien est arrivé à un point où il ne fait que
regarder les étals des poissonniers, demander timidement les prix ou, dans un
souffle, acheter un demi-kilo de sardine. Dans certains marchés populaires,
l'anchois est vendu 120 DA le kilo et les pères de famille en achètent une fois
par mois, et en attendant midi pour espérer un abattement, mais il est loin le
temps où, à l'approche de la mi-journée, les poissonniers baissaient leur prix
de moitié ou donnaient ce qui leur restait comme poisson pour rien, juste pour
ne pas le jeter. Actuellement, même vers 16 ou 17h, vous trouverez du poisson
défraîchi, avec les yeux tout rouges, qui vous est proposé par des vendeurs à
l'air renfrogné, pour le même prix que celui de la matinée. Bien entendu, il ne
s'agit surtout pas de leur faire remarquer que leur poisson n'est pas celui de
la soirée, mais qu'il date de près de 24 heures, car ils vous regarderont d'un
air courroucé et vous rétorqueront que vous êtes un ignorant des choses de la
mer et que si cela ne vous plaît pas, laissez les autres se faire arnaquer. Le
constat est vraiment désolant, surtout que les crevettes royales algériennes,
le merlan algérien ou encore le thon algérien sont pêchés à grande échelle par
des étrangers qui nous le revendent congelé, et au prix fort. Quand donc allons-nous
profiter de toutes ces richesses que recèle l'Algérie sans qu'il y ait
quelqu'un qui nous le fasse payer aussi cher ?