L'inauguration hier à Mazouna des journées
poétiques du Kounach dans sa 2ème édition, sous le slogan rimé «Kounach Mazouna
lil qacida melhouna», n'aura pas drainé les grandes foules tout autant que la
soirée musicale organisée à l'hôtel de la Mina de Relizane où le plateau
d'artistes qui se sont produits, les Lamari, Djalti, Maati Hadj, Didi Karoum,
maître Mazouz Bouadjadj, cheikh Nouna et Kouider Berkane, auront certes ravi le
public présent, comptant essentiellement des responsables de l'exécutif et un
personnel politique hétéroclite mais néanmoins éclipsé par les quelques
artistes locaux, spectateurs applaudissant plutôt frustrés, car aucun n'a été
du programme inaugural de la Kheïma où même la présentatrice, cerise sur le
gâteau, était une Mostaganémoise. Ce sont, pour revenir à l'événement poétique,
39 poètes et paroliers venus de 17 wilayas qui viseront le podium des
récompenses finales, quoique la finalité historique de ce grand rendez-vous
était l'assemblage des qacidas en petits recueils pour les plus fertiles et
mieux inspirés parmi ces «fhouls» du «melhoun» ayant vécu dans une société
traditionnelle gagnée par l'oralité, d'où le mot kounach (petit carnet) qui ne
correspond nullement à sa dimension actuelle, du moins financière car des
enveloppes conséquentes ont été affectées et par la tutelle ministérielle et
par celle wilayale pour éterniser cette manifestation qui gagnerait à être plus
authentique.
Le riche patrimoine d'une cité historique
telle que Mazouna ne saurait être miniaturisé en «kounachs» ou même en «diwans»
et se situe à un niveau scientifique plutôt que folklorique.