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257 malades pris en charge au niveau du CHU: La moitié des hémophiles ne sont pas diagnostiqués

par A. Mallem

La convention liant les facultés de médecine de Constantine et de Strasbourg fête aujourd'hui sa 35e année. Ainsi, et dans le cadre de cette convention bilatérale qui permet aux deux facultés d'échanger des connaissance, les dates des 14 et 15 mars ont été retenues pour tenir les «Deuxièmes journées d'enseignement post universitaire Constantine-Strasbourg sur l'hémophilie» à la faculté de médecine Khaled Bensmaïl du Chalet des Pins à Constantine.

Prennent part à cette manifestation plusieurs spécialistes de la question, dont deux du côté français qui ont donné une dizaine de communications et parlé de l'expérience de Constantine dans la prise en charge de cette pathologie. Présidant à l'organisation de la manifestation, le professeur N. Sidi-Mansour, médecin-chef du service d'hématologie du CHU de Constantine, a déclaré que le programme des deux journées a un double objectif: l'enseignement, en ce sens que des professeurs de Strasbourg sont venus parler des nouvelles techniques dans le cadre du transfert de technologie, et le traitement, dans la mesure où cela entre dans le cadre d'une mission initiée par le ministère de la Santé pour la diminution des transferts pour soins à l'étranger.

« Nous avons convoqué des hémophiles de l'Est algérien qui vont être traités par ces professionnels, dira le professeur Sidi-Mansour. Ces spécialistes français initieront nos jeunes médecins aux gestes thérapeutiques pour traiter la maladie de façon à ce que nos médecins prennent immédiatement la relève dès le départ de leurs homologues de Strasbourg ». Ce praticien ajoute que des plateaux technique, biologique et thérapeutique vont être mis en place au CHU de Constantine. Les moyens humains, qui seront à la hauteur de ce qui se fait en Europe, existent chez nous. De plus, de jeunes médecins biologistes et des kinésithérapeutes vont être envoyés en formation à Strasbourg au mois de novembre prochain.

Dans le service qu'il dirige, le professeur Sidi-Mansour affirme suivre quelque 257 hémophiles de l'Est algérien qui sont pris en charge par le CHUC. «Mais, précise-t-il, la moitié des hémophiles algériens ne sont pas diagnostiqués». Dans ce cadre, le ministère de la Santé va initier une autre étape, appelée «screaning », c'est-à-dire une campagne de dépistage pour éviter que ces patients ne finissent comme handicapés moteurs. Le Dr Faradji, responsable d'un centre régional de traitement de l'hémophilie au CHU Hautepierre de Strasbourg, «compte apporter à Constantine la même aide que pour les CHU d'Oran et de Sidi-Bel-Abbès qui sont jumelés avec son centre: formation dans l'hémophilie et les autres maladies hémorragiques pour les jeunes médecins constantinois, contribuer à la mise en place à Constantine d'un centre d'hémophilie en constituant une équipe pluridisciplinaire, en particulier orthopédique, et surtout avancer sur les indications opératoires tout en travaillant avec l'association des hémophiles».

A ce sujet, M. Bendaoud, président de l'association des hémophiles de la wilaya de Constantine, participant à ces journées, s'est déclaré très satisfait de la situation des hémophiles dans la wilaya, où ils bénéficient d'une prise en charge conséquente et de la disponibilité des médicaments. Il a déploré uniquement l'exiguïté du local abritant le service au sein du CHUC et souhaite un autre local plus spacieux pour les patients.