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Comme à
l'accoutumée, à la veille du 08 mars, il règne dans les rues de la ville comme
un parfum de femme. Oran se féminise. La célébration du 08 mars est devenue une
fête à ce point attrayante et commerciale, qu'à peine cette date pointe-elle à
l'horizon que déjà tous les marchands se mettent au parfum, et ornent leurs
étals de tout ce qui est susceptible d'attirer un maximum de clientèle.
Les fleuristes de la ville, principalement ceux de la place Hoche, s'attèlent depuis quelques jours à embellir leurs kiosques, en les ornant de toutes sortes de fleurs.Mais il y a tout de même un petit hic : le prix exorbitant de la fleur ! En effet, il est à signaler que si, un jour ordinaire, la rose se vend à 150 DA, ce qui est déjà excessif, le jour du 08 mars, ce prix se voit carrément doubler, pour que la rose atteigne facilement les 300DA, sinon plus. Un des fleuristes nous a d'ailleurs confié que pour contrer cette hausse faramineuse, beaucoup de gens préféraient acheter leurs fleurs la veille du 08 mars, les mettre à l'eau, et les offrir seulement le lendemain, à leurs « dulcinées ». Cela leur ferait alors quelques économies. Ensuite, il y a également les salons de thé, restaurants et autres fast-foods qui répondent présent à ce rendez-vous. Pour cette fois, les tarifs sont les mêmes que lors d'un jour ordinaire, à ceci près que beaucoup de tables sont susceptibles d'être réservées à l'avance. Il serait alors très difficile d'en dénicher une de libre pour celles et ceux qui ne se seraient pas pris à temps. Un des propriétaires de ses salons de thé nous a confié que si son établissement ferme coutumièrement aux alentours de 20h, le jour du 08 mars, il ne baissera rideau qu'à partir de 22h, voire plus tard. Un autre responsable d'un café-restaurant nous a dit, quant à lui, qu' « hélas ! », il ne pouvait se permettre d'octroyer aux serveuses de son établissement leur après-midi, « surtout pas en ce jour où la clientèle triplait de volume ». Par ailleurs, pour ce qui est des manifestations culturelles, il y a aussi le choix. On trouvera ici et là des conférences, des spectacles, des débats et des projections de films qui auront pour thème la femme et son rôle dans la société. A titre d'exemple, on peut citer le théâtre Abdelkader Alloula, où est à l'affiche, pour cette occasion, un spectacle intitulé « top femmes ». Ou encore la cinémathèque qui a pris l' initiative de faire perdurer le film « Mel Watni » à l'affiche jusqu'au 10 mars, et ce dans le but de faire coïncider sa projection avec la fête de la femme. A cela, il ne faut pas oublier les nombreuses salles de fête que compte la ville, et qui seront, en ce jour, également au rendez-vous. Sauf que là, la politique est autre : ce sont les femmes qui se «cotiseront» entre elles pour louer la salle le temps d'un après-midi, et faire alors la «fête» entre elles. C'est dire si le choix est vaste pour la clientèle. Cette fête est devenue capable de générer de gros sous pour les particuliers ; et pour ceux qui savent s'y prendre, des bénéfices colossaux peuvent être engendrés en l'espace d'un après-midi à peine. Les commerçants en tous genre ont bien saisi cela, et s'attèlent chaque année à répondre présent à cet évènement. On comprend alors mieux l'engouement que portent certains hommes à cette fête. |
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