Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Syndicats autonomes de l'Education: OK pour les heures «sup», mais...

par Sofiane M.

Les récentes déclarations du ministre de l'Education nationale faites dimanche, lors de la conférence nationale sur le suivi de la mise en oeuvre des programmes et du soutien scolaire, ne laissent pas impassibles les syndicats autonomes du secteur.

Le point essentiel qui a fait réagir les syndicalistes n'est autre que l'annonce du ministre de « faire obligation aux enseignants d'aller, en cas de nécessité, au-delà du volume horaire imparti, utiliser les heures creuses et les demi-journées et organiser des séances de rattrapage et de soutien durant les vacances ». L'ensemble des syndicalistes n'est pas contre la généralisation des cours de soutien à tous les cycles de l'enseignement à partir de la prochaine rentrée des classes, cependant, il exige une revalorisation consistante de la rémunération de ces heures supplémentaires. « Les syndicats autonomes ne sont pas contre la généralisation des cours de soutien, mais nous exigeons d'abord une revalorisation de la rétribution de ces heures supplémentaires », lâche Meziane Meriane, coordinateur national du Snapest. La rémunération des heures « sup » estimée aujourd'hui à 180 dinars n'avait pas été revue à la hausse depuis 1984. « 25 ans sans revalorisation des heures supplémentaires c'est une injustice à corriger », affirme le même syndicaliste. Et d'enchaîner : « Avec une révision à la hausse de la rémunération des cours de soutien, l'enseignant aura tout intérêt à rester à l'intérieur de l'établissement au lieu de dispenser des heures supplémentaires à l'extérieur ». Les organisations syndicales défendent une rétribution « juste » de l'heure supplémentaire d'au moins 600 dinars pour assurer, selon leurs propos, un ajustement aux salaires actuels des enseignants. Cette revendication, qui ne date pas d'hier, avait été soulevée durant la dernière rencontre du 15 janvier dernier à la tutelle. « Le ministère acculé avait rejeté la balle à la Chefferie du gouvernement », nous confient des syndicalistes. Concernant les déclarations du ministre sur l'avancement des programmes d'enseignement et la fixation de la date limite du 15 mai prochain pour parachever tous les programmes, ils émettent des doutes quant à l'applicabilité de cette promesse sur le terrain. « Nous sommes à un taux d'avancement de moins 65 %.

A ce rythme, les programmes ne pourront jamais être achevés à échéance », soutient un syndicaliste. Les syndicats autonomes relèvent également la suppression, pour la deuxième année consécutive, de l'approche par compétence des examens de fin de cycles qui démontre un « échec » des réformes initiées en grandes pompes par la tutelle. «     L'approche par compétence est la colonne vertébrale des réformes. Sans cette approche, il n'y aura aucune différence entre l'ancien et l'actuel programme », estiment-t-ils. Questionné sur l'avenir du mouvement de contestation, les syndicalistes précisent que la « lutte va se poursuivre tant que les pouvoirs publics continuent à refuser l'ouverture du dossier du régime indemnitaire ».