Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Algérie-UE: L'investissement, le gaz et le reste

par H. Barti

500 millions d'euros est le coût des projets d'investissement lancés dans le cadre de l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE, signé en septembre 2005, et entré en vigueur en février 2006.

C'est ce qu'a déclaré, hier à Alger, l'ambassadrice, chef de délégation de la Commission européenne en Algérie, Mme Laura Baeza, considérant que «les fruits de ce partenariat (entré en vigueur en février 2006) ne seront, réellement, visibles qu'au terme du démantèlement tarifaire par l'Algérie prévu pour 2016».

«C'est à compter de 2016 que les entreprises européennes seront plus animées à venir investir en Algérie, car elles vont pouvoir importer les équipements (européens) et exporter leurs produits sans payer de droits de douane», a-t-elle soutenu.

«Mais je pense, à titre personnel, qu'on pourrait trouver des moyens pour accélérer la mise en oeuvre de l'accord d'association pour inciter, davantage, les entreprises européennes à investir en Algérie, a-t-elle, par ailleurs, estimé.

Qualifiant l'Algérie de partenaire «essentiel» et «fiable», l'ambassadrice n'a pas manqué, par ailleurs, de soutenir que la coopération entre les deux parties «progresse de façon satisfaisante dans différents domaines à l'instar de la modernisation de l'économie algérienne». Une coopération traduite par un soutien de l'UE au processus de réforme économique, du secteur des finances, des banques et assurances, de l'industrie (PME-PMI), du commerce, du développement des infrastructures notamment économiques, de la poste et télécommunications, et à la gestion des ports en Algérie durant la période 2007-2010. Rien qu'en 2009, a ajouté Mme Baeza, une dizaine de réunions sont programmées dans le but de développer la coopération bilatérale dans les secteurs de l'agriculture, du commerce et de l'énergie.

S'agissant de la coopération bilatérale dans le domaine de l'énergie, elle a relevé l'existence d e «discussions préliminaires visant la conclusion d'un mémorandum d'entente entre les deux parties sur l'énergie», ajoutant que «les négociations (sur cette question) n'ont pas encore été engagées». A une question sur la libéralisation du marché européen du gaz, Mme Baeza a rappelé que l'Algérie et l'UE ont entamé un dialogue «très profond» sur les questions énergétiques, ajoutant que «la réunion qui aura lieu demain (mardi) du sous-comité de l'énergie, du transport et de l'environnement représente une occasion pour trouver des solutions» à ces questions. «Je suis certaine qu'à terme, nous allons trouver le moyen de résoudre les problèmes dans la mesure du possible», a-t-elle estimé.

Pour ce qui est du volet politique, elle a indiqué que le dialogue entre les deux parties est en «plein essor» à l'image de la multiplication des visites officielles qui en est «une preuve», a-t-elle précisé. Au niveau de la coopération régionale, elle a souligné le rôle «important» de l'Algérie dans la réalisation de tous les programmes et initiatives régionales liés à la coopération méditerranéenne, affirmant que la coopération régionale a «un impact stratégique» car elle porte, a-t-elle dit, sur des questions majeures auxquelles sont confrontés tous les partenaires méditerranéens. Elle a relevé, à ce titre, que l'Algérie est un acteur dynamique dans le processus de Barcelone, précisant que grâce à son apport, «l'UE a pu élaborer un plan de conduite de lutte contre le terrorisme».

Elle s'est dite «extrêmement convaincue» du succès du processus de Barcelone, et a précisé qu'il «a apporté ses fruits», malgré son échec dans le processus de paix au Moyen-Orient qui, selon elle, «n'était pas un objectif» de ce processus, ajoutant que son premier objectif était «l'instauration d'un climat de confiance» entre Palestiniens et Israéliens. Concernant l'aide humanitaire, elle a souligné que l'UE représente le premier bailleur de fonds, au niveau mondial, avec une part de 50% du montant total de l'aide publique au développement. A cet effet, Mme Baeza a indiqué qu'en 2008, l'UE a assuré 60% de la totalité des aides attribuées aux Palestiniens, soit 486 millions d'euros.

«De plus, elle a attribué, durant la même période, une aide d'un montant total de 10 millions d'euros aux réfugiés sahraouis, à travers son office d'aide humanitaire (ECHO)», a-t-elle précisé.