
Quand les réflexes néfastes d'un quelconque
système demeurent toujours en amont de l'application de l'outil moderne, censé
combler les failles et apporter plus de souplesse pour plus d'efficacité, cette
dernière est nécessairement vouée à l'échec.
Le système de carte à puce adopté par les
pouvoirs publics pour alléger les contraintes à l'assuré social, optimiser le
capital médicament pour son utilisation efficiente et de même pour parer aux
artifices de tricherie, se voit d'emblée entravé par l'outil de base, en
l'occurrence la feuille de maladie. Cet imprimé, qui sans lui la carte Chiffa
est désuète et l'assuré social ne peut alors initier les formalités qui lui
ouvrent droit à l'acquisition des médicaments, est indisponible dans les
centres de la CNAS. Voilà 15 jours que les malades de la commune de Maghnia
endurent l'absence de ce précieux imprimé dans le principal centre de la CNAS.
L'amertume est apparente chez les assurés sociaux, contraints pratiquement de
quémander cette feuille de maladie et qui sont forcés de patienter avec leur
maladie dans l'espoir d'un probable arrivage du centre de wilaya. L'explication
des agents au niveau de ce principal centre est claire : malgré maint appels
lancés au centre de rattachement, et par lesquels les besoins réels en
imprimés, qui sont en rapport avec les statistiques des assurés sociaux locaux
et des demandes de remboursement et qui tournent mensuellement autour de
20.000, ont été exprimés, un quota dérisoire continue de leur être fourni. Le
climat engendré par l'indisponibilité des feuilles de maladie est des plus
tendus dans ce centre où un va-et-vient incessant des malades en quête de cet
imprimé est constaté et pour lequel le préposé au guichet fait face,
impuissant. «Cette indisponibilité est vécue régulièrement et constamment»,
fait remarquer cet assuré lequel se demande les raisons réelles qui retiennent
les responsables à ne pas se pencher sur ce problème pourtant si simple au vu
des grands efforts et des moyens colossaux consentis pour la carte Chiffa...