
De l'avis des citoyens de Naama, les nouvelles
réformes initiées dans le secteur de la justice ont certes apporté des
améliorations sensibles en matière de traitement des affaires publiques. Des
documents comme, par exemple, le casier judiciaire ou le certificat de
nationalité et même l'extrait de jugement qui, par le passé, mettaient beaucoup
de temps pour parvenir à leurs demandeurs, sont aujourd'hui délivrés en un
temps record grâce notamment à la généralisation de l'outil informatique et la
modernisation des équipements de travail. Les infrastructures judiciaires, de
l'avis de ces mêmes citoyens, ont également été ciblées par les nouvelles
réformes en ce sens que les sièges des tribunaux et autres cours ont
complètement changé de «look», à la faveur des aménagements et autres
équipements dont ils ont bénéficié dans l'unique dessein de garantir aux
citoyens de meilleures conditions d'accueil pendant les audiences. Néanmoins,
pour les citoyen issus des zones reculées de la wilaya de Naama (Sfissifa,
Djenien Bourezg, Kasdir...), l'éloignement du siège de la cour territorialement
compétente (Saïda) par rapport à leurs lieux de résidence est loin d'être une
sinécure. «Les déplacements sont longs et coûteux (près de 400 km), témoigne un
citoyen, et non sans risques des accidents de la route. Parfois, ajoute-t-il,
les procès ne s'ouvriront qu'en fin d'après-midi et à la sortie, les
opportunités de transport pour le retour sont problématiques, sinon rares,
voire inexistantes, contraignant ainsi les citoyens à courir derrière un
problématique hébergement pour la nuit».
Un avocat exerçant au niveau de la même
juridiction soutient l'avis de ce citoyen en disant: l'éloignement du siège de
la cour de Saïda à laquelle sont rattachées les wilayas de Naama et El-Bayadh
est très ressenti par les citoyens de ces localités, notamment ceux des zones
reculées. «Imaginez un peu, fera-t-il constater, un citoyen de Djenien Bourezg
ou celui d'El-Bnoud, localité frontalière avec les wilayas de Béchar et Adrar,
appelé à comparaître devant la cour de Saïda et revenir le même jour. Ça fera
aisément quelque 800 km à parcourir en aller-retour. Et dans bien des cas, les
procès sont reportés à une autre date. Moi, personnellement, je pense que les
nouvelles réformes devront se pencher sur la question de la décentralisation
des circonscriptions juridiques pour mieux asseoir la politique du
rapprochement de la justice au citoyen».