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Ghaza: Quand les écoliers d'Oran s'impliquent

par Ziad Salah

L'agression israélienne contre Ghaza a rendu le nom de cette partie de la Palestine très populaire. Ghaza est sur toutes les bouches des Oranais, y compris des enfants, notamment les scolarisés. Avant-hier, lors de la levée des couleurs nationales dans un CEM du quartier de Sidi El-Bachir (ex-Plateau Saint Michel), les élèves, de leur propre chef, ont observé une minute de silence à la mémoire des victimes de la barbarie sioniste. Par la suite, nous affirme un enseignant de cet établissement, une élève a déclamé un poème et une autre un texte. Notre interlocuteur nous affirme que les élèves ont accueilli avec beaucoup d'émotion les pleurs de leur camarade qui a déclamé le poème.

Dans un autre CEM du quartier Boulanger, un parent nous affirme qu'un enseignant a demandé à la classe de son enfant de réaliser un travail de recherche sur Ghaza. Les petits jeunes doivent au moins se procurer et visionner la carte de cette parcelle de terre enclavée entre la mer Méditerranéenne, l'Egypte et Israël. Dans une école primaire, une enseignante a réclamé exactement la même chose à une classe de la cinquième année. Mais en plus de la carte, les filles ont volontairement opté pour les images immortalisant l'horreur subie notamment par les enfants de Ghaza, nous affirme une parente d'élève. D'ailleurs, un gérant d'un cybercafé reconnaît que, depuis plus de deux semaines, il est débordé par la demande des élèves scolarisés de la carte de Ghaza. D'un autre côté, un enseignant nous affirme que les écoles et CEM ont été destinataires de la part de la direction de l'Education d'une note les incitant à inculquer aux enfants un minimum d'informations sur Ghaza et la question palestinienne d'une manière générale. Mieux, certains élèves d'une école du quartier de l'USTO ont proposé à leur maîtresse de faire une collecte d'argent au profit des enfants de Ghaza, proposition évidemment rejetée par la directrice de l'école. Dans un autre établissement scolaire de la ville, on nous a affirmé que les élèves ont confectionné un drapeau israélien pour le piétiner ensuite. Dans un autre CEM se trouvant dans un quartier périphérique, un élève a reproduit le drapeau palestinien sur le dos de son tablier.

Ce qui n'a pas été apprécié par le directeur de cet établissement qui a renvoyé l'élève et a exigé la présence de son tuteur. Plusieurs sources nous indiquent que les couleurs de la Palestine ont investi les écoles et autres institutions scolaires.

Allant dans ce sens, un enseignant nous dira qu'en l'espace de deux semaines ces drapeaux ont fini par suppléer ceux du MCO et autres clubs de football, très répandus auparavant. Un directeur remarquera qu'une sorte de mode s'est imposée dans son établissement consistant à dessiner l'emblème palestinien sur le revers de la main. Dans un CEM du quartier de Carteaux, une bonne partie des élèves essayent, depuis mardi dernier, d'organiser une marche dans les rues adjacentes. Ce qui a obligé une enseignante à convoquer carrément les parents pour les informer sur les agissements de leurs enfants. Ailleurs, on nous signale que les stades sont devenus des espaces pour les banderoles en faveur de Ghaza. Le public du Mouloudia d'Oran s'est illustré par ses chants en faveur de la cause palestinienne.

Ce week-end, lors de leur déplacement à Chlef, les Hamraouis ont fait des envieux parmi le public adverse, note un observateur sportif. Sur un autre registre, lors d'une émission consacrée à la poésie populaire, sur les ondes de la station El Bahia, les auditeurs ne se sont pas empêchés de soulever la question de Ghaza. Malheureusement, certains d'entre eux ont tenu des propos antisémites, relève un citoyen averti. D'ailleurs, certaines inscriptions murales font l'amalgame entre les juifs, les israélites et les sionistes.

Donc, la vigilance dans ce cadre est recommandée, estime un universitaire. D'autant que les spécialistes en communication à Tel Aviv ont mis en place une cellule de veille pour enregistrer tous les dérapages, notamment verbaux, afin de les exploiter dans leur travail de propagande, ajoute-t-il. Leur dessein est d'atténuer l'image de leur pays ternie par les photos des horreurs commises à Ghaza, ciblant les gosses, qui circulent sur la toile, conclut-il.