« Un visa pour Ghaza! Un visa pour Ghaza!»,
tel était le slogan- phare crié à tue-tête, version foot, par une centaine de
jeunes lors d'une manifestation «spontanée» organisée en signe de soutien à la
population de la bande de Ghaza meurtrie. La marche «martiale» encadrée par des
agents en civil «armés» de talkie walkie s'est ébranlée hier, juste après la
prière du vendredi, depuis l'avenue Pasteur, au niveau du siège de la wilaya
(jouxtant ceux de la sûreté de wilaya et des RG), soit Bab Wahran, en passant
par le boulevard Colonel Lotfi (résidence de la wilaya, 3e sûreté urbaine et
Cour de Tlemcen) pour se disperser sur la place Emir Abdelkader à hauteur de la
Grande mosquée et du siège de la coordination de soutien au programme du
président. Le temps était maussade sinon très froid. Il avait neigé sur les
hauteurs la veille. D'autres slogans fusaient de la foule: «Ya l'ar, ya l'ar,
ba'ou el qods bedolar» (Quel déshonneur! On a vendu El-Qods avec des dollars»),
«Djeich, chaâb, m'aq ya ghaza!» (Armée, peuple, avec toi Ghaza). Les
manifestants portaient surtout l'emblème national mais le drapeau palestinien
flottait lui aussi sur les têtes côtoyant les pittoresques keffieh. Alors qu'un
handicapé à bord d'une voiturette électrique ouvrait la marche, les véhicules
des services de sécurité (sûreté et gendarmerie) suivaient les manifestants. Un
groupe de jeunes filles, probablement des étudiantes, étaient de la partie. Un
officier de la voie publique nous apprendra qu'une marche «officielle»
(entendez autorisée) aura lieu demain, dimanche, à partir du stade Akid Lotfi
(Birouana).