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Madrid: Artistes et intellectuels anti-guerre d'Irak se mobilisent de nouveau

par Madrid : I. Ouenzar

Les artistes et intellectuels espagnols avaient assumé, lors des grandes mobilisations contre la guerre d'Irak, un rôle d'avant-garde. Voilà qu'ils se mobilisent de nouveau pour faire bloc, avec d'autres forces de la société civile, du monde syndical et du monde politique, contre la tragédie vécue par les populations ghazaouies.

A deux jours de la grande manifestation convoquée ce dimanche 11 janvier dans la capitale espagnole, ils étaient venus nombreux, ce vendredi, au Cercle des Beaux-Arts pour apporter leur soutien à la mobilisation contre l'offensive israélienne contre Ghaza, en dépit du froid, de la neige et du cortège de problèmes de la circulation et des interminables bouchons.

La salle de conférences était pleine à craquer, et ceux qui, comme le prix Nobel portugais de littérature José Saramago, le chanteur Miguel Rios, la chanteuse et actrice Ana Belen, l'acteur Javier Bardem, ou encore la journaliste et tout récemment lauréate du prix Nadal de littérature Maruja Torres, n'avaient pas pu être là physiquement, ont tenu à transmettre leur adhésion.

Dans un acte d'une grande sobriété, le président de la Fondation Cultura de Paz et ex-directeur de l'Unesco, Francisco Mayor Zaragoza, et l'actrice Carmen Machi ont lu le texte de la Déclaration des organisations politiques et sociales appelant à «mettre fin à l'agression militaire d'Israël contre Ghaza» et convoquant à la manifestation de ce dimanche 11 janvier.

Parmi les organisations appelant à manifester: la coalition de gauche Izquierda Unida, le Parti socialiste ouvrier espagnol au pouvoir, le Parti communiste espagnol, l'Union générale des travailleurs (UGT), le syndicat Comisiones Obreras, l'association hispano-palestinienne Jérusalem, le Forum international permanent d'artistes et intellectuels, la coordination des ONG pro-Palestine, etc. Plus de 120 associations et groupements - dont certaines retiennent particulièrement l'attention comme Vomade (une association de mères de familles dominicaines), ou encore le Centre euro- argentin. Tous unis dans leur rejet de l'extrême violence déclenchée contre des populations civiles. Tous, avec dans la rétine les terribles images en provenance de Ghaza.



Une déclaration sans faux-fuyants



« Nous condamnons l'injustifiable et inhumaine action militaire d'Israël et exigeons son arrêt immédiat.

Le prétexte allégué par son gouvernement - les attaques menées par le Hamas contre la population israélienne - est inacceptable en relation avec des actions de destruction criminelle, comme châtiment collectif, qui sont en train de causer des milliers de victimes ». Et les signataires de poursuivre: « Nous exigeons du Gouvernement espagnol, des institutions politiques de l'UE et de l'ONU une intervention décidée et urgente pour imposer un cessez-le-feu permanent, organiser un plan d'aide humanitaire qui mette fin à la situation de blocus frontalier (...). Tous les Etats membres de l'ONU ont l'obligation de protéger la population civile contre les multiples violations du droit international humanitaire qui sont en train de se produire ».

Les organisations signataires proclament leur attachement au principe du droit du peuple palestinien à créer un Etat souverain et affirment que c'est là « le fondement nécessaire à toute solution durable permettant la coexistence pacifique des peuples palestinien et israélien.

Suit un appel aux citoyens espagnols à participer à toutes les manifestations et actes publics prévus dans de nombreuses villes d'Espagne pour exprimer leur solidarité avec le peuple palestinien. Et notamment un appel aux Madrilènes à participer à la manifestation du dimanche 11 janvier à midi.