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L'élu, du capitalisme à son paroxysme        

par Saadeddine Kouidri

La politique moderne évolue au rythme de la science, dont le dernier produit est l'intelligence artificielle, qualifiée de technologie la plus disruptive.

Les plus riches la captent à leur profit et ne la mettent aux bénéfices des peuples que lorsqu'ils s'assurent que les idées qu'elle véhicule sont celles du système politique dominant.

La preuve est qu'il arrive souvent qu'une découverte au bénéfice de l'humanité entière soit dévoyée, censurée ou interdite, à l'image de l'évolutionnisme, parce qu'il dément le créationnisme qu'utilisent les idéalistes pour imposer leur diktat sur le monde depuis des siècles. Les champions actuels de cette vision sont les autorités étatsuniennes et leurs électeurs, qui associent les moyens modernes aux idées religieuses et philosophiques de la féodalité et de la bourgeoisie pour asservir les peuples.

Ces derniers sont soumis à un conditionnement permanent via des écrits et des écrans diffusant des images élaborées pour suggérer des idées néfastes, jusqu'à reconfigurer perpétuellement leur mental vers l'irrationnel, annihilant ainsi la raison au profit d'une science sans conscience.

L'histoire nous apprend que la colonisation de peuplement s'est faite à l'ombre de la croix, pour génocider les Amérindiens, qualifiés de païens. Ce crime contre l'humanité n'a pas été condamné par les peuples dits civilisés et son histoire n'a pas été enseignée. Bien au contraire, il a été commis maintes et maintes fois dans le monde depuis une éternité jusqu'à nos jours. Pourquoi, alors, les pouvoirs occidentaux condamnent-ils ceux qui, à l'ombre du croissant et munis de moyens high-tech, tentent de faire de même à une échelle minuscule pour se libérer de la colonisation sioniste, comme le Hamas à Ghaza le 7 octobre 2023 ? La réponse est dans le paragraphe.

Le paradoxe est que tous les rois arabes ne sont sous influence de l'Occident aujourd'hui qu'à cause du créationnisme qui leur est commun. L'accord d'Abraham en est la dernière preuve, car il faut rappeler que le christianisme boostait les armées occidentales depuis les Croisades, non seulement pour planter leur croix sur les territoires conquis, mais aussi pour les dépouiller de leurs richesses et de leur science. La Syrie, au XIII” siècle par exemple, était plus avancée que l'Angleterre en médecine. La preuve en est dans les soins qu'a prodigués le sultan de Syrie et d'Égypte, Salah-Eddine El-Ayoubi (Saladin), au roi Richard 1er d'Angleterre (Cœur de Lion). Voir le témoignage à ce sujet dans le film Saladin de Youssef Chahine, réalisé en 1963.

L'Occident s'accapare du savoir du monde en l'enrobant du principe de la loi du talion, et non de celle de la raison, faisant croire que cette loi du plus fort est naturelle. C'est dans ce but que leur politique culturelle encourage la diffusion des récits qui favorisent les mythes, jusqu'à jeter la suspicion sur la vérité et encourager le mensonge. En parole, il condamne le vol, mais en réalité, il pousse les gens à devenir des voleurs. Sa loi, même si elle condamne l'esclavagisme et le racisme, n'empêche pas de maltraiter sévèrement les plus démunis. Elle condamne le meurtre, mais les plus riches échappent aux verdicts des juges dans la plupart des cas en corrompant la Justice.

Le pouvoir occidental colonise les peuples au nom de la civilisation tout en les massacrant. On peut affirmer que sa politique n'est rien d'autre que l'imposition de la morale du dominant. Toutes leurs lois condamnent la corruption, et pourtant, la majorité de leurs gouvernants sont corrompus.

Il existe deux sortes de politiques et autant de morales : celle des capitalistes et celle des peuples. Le pouvoir, féodal ou capitaliste, au nom des religions et de leurs philosophies idéalistes, veut nous faire croire que l'unique morale est celle du puissant, pour mieux nous berner et nous exploiter.

C'est au moment où le capitalisme arrive à son paroxysme - le génocide de Ghaza n'en est-il pas le dernier annonciateur ? - que son meilleur leader est élu aux États-Unis. Le président ukrainien semble l'ignorer jusqu'à en payer le prix au Bureau ovale, ouvert aux écrans du monde pour cette circonstance exceptionnelle. Ce moment marque à la fois une victoire de la Russie sur tous ceux qui lui livraient la guerre directement ou indirectement, une défaite cuisante de l'Europe et une défaite des États-Unis en Ukraine, que Trump transforme en un show, humiliant le larbin Zelensky. Ce dernier s'est vu demander des comptes sur l'argent qui lui a été versé pendant trois ans pour une victoire et non pour une défaite, le don se transformant alors en emprunt que le président étatsunien veut récupérer pour un investissement dans l'immobilier en Palestine !

Si la bourgeoisie s'est enrichie en s'accaparant des biens des peuples grâce aux guerres de rapine et aux contre-révolutions depuis plus de cinq siècles, pourquoi les oligarques et les élus empêcheraient-ils de faire de même au moment où le conservatisme, la droite et son extrême s'avèrent étroits pour leurs intérêts ? Nicolas Sarkozy, entre autres, ignorant la première règle de sa famille politique, s'est mis, le 7 février 2025, un bracelet électronique de condamné. Une telle pratique est inconcevable aux USA pour un président ou ex-président, où règne le dieu Dollar, allié à la croix, pour le tirer d'affaires, y compris quand il s'attaque à l'État.

Ce n'est pas gratuit de rappeler que la colonisation de peuplement des terres amérindiennes s'est faite par des hommes blancs armés de la Bible et du fusil, qui massacraient les populations au nom du Dieu des religions monothéistes et protégeaient particulièrement les nantis.

L'intérêt des oligarques à la recherche de plus d'espace et de richesses commence par faire tomber la loi de la bourgeoisie, qui risque de restreindre leurs désidératas pour un règne royal. Sauf qu'au XXII” siècle, le royaume n'est plus obligé d'être sanguinaire, puisqu'il dispose de moyens pour neutraliser ses opposants et déporter ceux qui gênent ses intérêts.

C'est le déni du crime contre l'humanité de la colonisation de peuplement qui donne des ailes à l'extrême-droite française, unie pour la première fois par un ex-député à Paris, tout en étant tortionnaire à Alger lors de la guerre de libération de l'Algérie. Ce déni, corrélé au racisme transatlantique, à l'islamophobie, à la russophobie, etc., a permis de qualifier l'autodéfense de la Russie, menacée par l'OTAN, d'agression.

Cette propagande russophobe a engendré trois années de guerre en Ukraine, avec un grand nombre de victimes, et s'avère récemment un acte légitime pour l'ONU, excluant de facto Zelensky et ses mentors européens des négociations sur leur propre avenir, menées par Poutine et Trump.

Ces deux leaders, issus de mondes opposés depuis des lustres, s'accordent pour éviter une guerre nucléaire, que les pouvoirs français et anglais alimentent pour terroriser les peuples.

Pour les Européens et leurs acolytes, Trump est un néo-fasciste. Pourtant, une grande majorité des chefs d'État européens soutiennent le colonialisme de peuplement en Palestine et la colonisation du Sahara Occidental.