À bien décoder l'annonce du 47ème président des États-Unis à vouloir s'approprier à terme Ghaza pour en faire la « Côte d'Azur du Moyen-Orient », après son nettoyage ethnique, il faut savoir que cette pensée démoniaque ne pouvait venir que d'un esprit malsain, saugrenu et affairiste. Cette idée d'avancer brutalement et sans aucun état d'âme, est celle de Jared Kushner, l'homme d'affaires zélé, d'origine juive orthodoxe de Biélorussie et non moins ami très proche du génocidaire, raciste, suprématiste et colonialiste, Netanyahou.

Ce personnage haineux à l'encontre des Arabes n'est autre, que le Haut conseiller de son beau-père, alias le « yankee » gaffeur Donald Trump. Il est bien dans son rôle de courtisan flatteur de ce « président » hystérique, qui tout en cherchant à anéantir le peuple palestinien, effacer son identité et sa culture, s'essaie à se faire par ailleurs, l'image d'un homme de paix en faisant avec extrême promptitude, intrusion dans le conflit russo-ukrainien. Elu par défaut dans une Amérique en perte de toutes ses valeurs positives, ce personnage vaniteux affirme pouvoir mettre fin à la guerre russo-ukrainienne en un temps record. Qu'à cela ne tienne!

Mais ne croyez-vous pas, que ce n'est là qu'une histoire remise subitement sur le tapis, par celui qui se prend pour le maître du Monde, pour faire diversion auprès des pays arabes qui ont rejeté avec force, un nouvel exil des Ghazaouis depuis la Nekba de 1948 ? N'en déplaise à ce monstre sans cœur ni raison, la bande de Ghaza ne doit pas devenir un lieu de villégiature pour touristes fortunés ramenés d'Amérique, d'Europe et de Tel-Aviv ! Car en effet, hormis les dirigeants des monarchies et/ou Emirats du Maroc aux pays du Golfe qui ont accepté la normalisation avec l'entité sioniste, dont ils sont les laquais et fidèles serviteurs consentants, la question palestinienne nous concerne tous, en tant qu'humains épris de justice et fervents défenseurs des valeurs universelles. C'est dire que cela nous oblige au plus haut point!

Et pour revenir au gendre, Jared Kushner, le bien-aimé par son beau-père, disons que pour mieux paraître et assouvir ses grandes ambitions de promoteur immobilier insatiable, il a pris pour épouse Ivanka la fille aînée de son mentor, après lui avoir imposé sous la pression de sa famille, sa conversion au judaïsme. C'est dire que Donald le « vaillant » garde au-dessus de sa tête « ad vitam aeternam », l'épée de Damoclès, dont s'est approprié le Sénat américain majoritairement acquis aux thèses du sionisme international, pour le grand malheur de notre planète et, entre autres, des peuples du Moyen-Orient, Iran compris.

Sous l'influence de ce gendre très proche de l'extrême droite de Tel-Aviv et à qui il prête l'oreille, Donald Trump le collectionneur de bourdes en rajoute encore une couche en nommant aussi, son père Charles Kushner comme ambassadeur des États-Unis en France. C'est là une autre nomination atypique de celui qui a eu des démêlés avec la justice. Pour rappel, ce promoteur immobilier milliardaire, a passé un an dans une prison fédérale pour des malversations fiscales et a été gracié par Donald Trump, vers la fin de son premier mandat à la Maison Blanche.

Quel monde de fripouilles, insatiables et assoiffées d'argent et de pouvoir! Et dire que ça ose donner des leçons de démocratie et de liberté, en s'érigeant sans retenue, « Sheriff planétaire », faisant les gros yeux à ceux qui osent réfuter cette gouvernance intempestive et débridée! Quelle honte pour cette Amérique qui n'est plus celle de John Fitzgerald Kennedy, cet homme d'honneur, dont le discours en faveur de l'indépendance de l'Algérie le 2 juillet 1957 devant le Sénat américain, a fait date. Hélas! Il est bien malheureux d'observer que le Monde a bel et bien régressé sous la houlette de ces voyous, inspirés par l'empire auquel ils sont viscéralement attachés!

Jared Kushner avait tellement investi dans les entreprises qui activent en Cisjordanie occupée et en Israël, qu'il se voit en futur promoteur du projet défendu bec et ongles par son gendre. Comment ne pas y croire, lorsque selon Mediapart, il est devenu : « le pense-bête de Donald Trump, un mémento de l'essentiel de ses préoccupations immédiates et des dossiers que seul, un digne de la haute confiance pourrait se voir confier ». Dans cette horrible et terrible tragédie vécue par les Ghazaouis dans leur chair, qui a fait des dizaines de milliers de morts dont un nombre impressionnant d'enfants, de femmes et de vieillards, le projet macabre d'effacement de l'établissement humain de Ghaza et de la Cisjordanie palestinienne occupée par les extrémistes, appuyés par l'armée de Tsahal, est devenu un « film d'horreur » bien réel.

Son producteur principal agit depuis la Maison Blanche et a comme assistants et associés, certains pays de l'Union européenne vassalisée, assurant sans brancher, le service après-vente. L'entité sioniste de Tel-Aviv en est bien évidemment, le réalisateur et ses relais et diffuseurs propagandistes si dévoués que sont les médias mensonges, ces laquais de la brosse à reluire qui osent nous taxer d'antisémites, à chaque fois que la cruauté de l'entité sioniste est vigoureusement dénoncée. Ils sont surveillés de près par Bernard Henri Lévy, cet autre sioniste qui a montré toute sa toxicité, en prenant part dans la destruction de la Libye, par son ami Sarkozy, qui a déversé plus de deux milliards de $ de bombes sur le peuple de la Jamahiriya, notre voisin.

Ils ont dans cette horrible catastrophe en terre de Palestine, pour mission de faire admettre que les méchants terroristes sont ceux qui sont écrasés chez-eux par les bombes de l'aviation sioniste, livrées par milliers par l'ex-locataire de la Maison Blanche et le Pentagone, Joe Biden le sénile. Et de protéger sans limites, les« gentils » bourreaux, principalement Netanyahou et ses généraux qui dirigent « l'armée la plus morale au monde » et font une drôle de « guerre » contre des enfants, des femmes et des vieillards palestiniens, sans défense, sans soins ni nourriture. Dans cette affaire, à l'exception du peuple palestinien qui est la victime expiatoire et le grand perdant, les autres acteurs sont tous gagnants!

N'est-ce pas que le Sénat américain a accompli son « devoir » à l'endroit de sa communauté sioniste, en approuvant la vente d'armes que l'Administration de Joe Biden lui a destinées ? N'est-ce pas que Netanyahou n'a eu aucune gêne pour démolir Ghaza et la rendre invivable pour ses habitants ? N'est-ce pas que Donald Trump se dit prêt à déporter les Ghazaouis ? N'est-ce pas que le gendre bien dévoué du président de la « grande Amérique » soumise au diktat sioniste, s'apprête à prendre l'immense chantier de reconstruction de Ghaza, sans appels d'offres, ni autres tracasseries administratives ? C'est dire que le monde semble appartenir à ses voyous, sans foi ni loi! Pourquoi donc s'en priver, après tout! Ils oublient, cependant, que comme dit un proverbe bien de chez-nous : «Li yahsebwahdehichitlah» (Celui qui compte que par lui-même, réalise un bon profit).

Ceci étant dit, il importe de souligner que notre problème à nous, peuples arabes, n'est pas et n'a jamais été avec les juifs, mais plutôt, avec les agents et militants du sionisme nationaliste qui ne cessent d'enfumer le monde et de le tromper par leurs mensonges, leur arrogance et leurs projets hégémonistes, particulièrement dans la Région du Moyen-Orient! Oui! Avec ceux qui n'entrevoient leur avenir qu'à travers l'exécution du projet du « Grand Israël » par la voie du génocide et du nettoyage ethnique, bien évidemment. Dans un de mes articles, paru dans le « Quotidien d'Oran » du 11 octobre 2016 », j'avais précisé que ce projet né d'un fantasme sioniste englobe : les territoires de toute la Palestine, l'ensemble du Liban, toute la Jordanie, la moitié de la Syrie, les deux tiers de l'Irak, un tiers de l'Arabie saoudite jusqu'à Médine, la deuxième ville sainte de l'islam et, la moitié du Sinaï égyptien comme indiqué dans la carte ci-dessous.

Ce fantasme est tellement présent dans l'esprit des sionistes qu'il a été imprimé durablement dans une pièce de monnaie de 10 agorot qui montre : le chandelier juif à sept branches sur fond d'une carte incroyable, celle du « Grand Israël ».

Qu'elle infamie pour ce fantomatique Monde arabe qui a perdu toute sa dignité et toute volonté d'assurer sa souveraineté, au point où l'entité sioniste de Tel-Aviv créée artificiellement par l'Occident colonialiste et, actuellement peuplé d'environ dix millions d'habitants (pas tous sionistes faut-il le préciser pour éviter tout amalgame) cherche à le démanteler, quand bien même soutenu par les États-Unis et les pays occidentaux. Ces derniers en acteurs directs ou indirects se culpabilisent de leur attitude face à la Shoah. Cette posture de pays complexés est exploitée à outrance par les sionistes qui ont le sens mercantile et le flair du bon gisement pour leur propagande de peuple mal-aimé… Voyez-vous çà ! Nous sommes-là, en plein dans la morale de ce proverbe algérien qui dit : « Adrabniwab'ka ! Asbakniwacht'ka !» C'est là, toute la mentalité sioniste ainsi résumée !

Cette « paix» en mode Netanyahou, est vous l'aurez bien remarqué, consignée dans cette pièce de monnaie insultante pour tout le Monde arabe! Non! Nous ne sommes pas dupes! Nous manquons seulement d'un peu de courage et de volonté politique pour défendre et restaurer collectivement notre dignité et notre honneur, en tant que peuples de paix! Il s'agit faut-il le noter fortement, de ces dirigeants arabes aussi méprisants les uns que les autres, à l'égard des aspirations et espoirs de leurs peuples et sourds à leurs exigences de liberté, de démocratie et d'aides aux autres peuples opprimés. Par contre, faut-il le rappeler, les peuples du monde arabe de l'Atlantique au Golfe ont été tout au long de leur riche Histoire, faite de plusieurs siècles, acteurs cohabitant avec les juifs. Nous l'avons été, bien avant l'avènement de l'islam ! Nous n'avons jamais songé à les chasser ou à les combattre! Au contraire, celui qui leur avait rouvert les portes de Jérusalem, la ville sacrée pour les trois religions monothéistes, n'est autre que le Grand Salah Eddine El Ayoubi qui a tenu tête aux Croisés après avoir unifié les Musulmans. Leurs dirigeants, ces génocidaires, ces « Chayatine, Nekarin El Khir » nous le rendent bien! N'est-ce pas ? Cette pièce de monnaie est pour ses concepteurs, une manière des plus didactiques que l'entité sioniste a trouvée pour ancrer dans l'imaginaire de sa population d'abord, et celle du reste du Monde ensuite, son obsessionnelle volonté expansionniste fantasmée pour créer l'unité du peuple juif. Elle envisage le faire, autour de ce rêve mythique en utilisant face aux Occidentaux, le chantage de l'antisémitisme et de la haine d'Israël, sans craindre l'overdose. Cela devrait se faire au détriment des intérêts actuels et futurs des peuples arabes du Moyen-Orient devenus des « moutons noirs », déjà avilis par la politique distillée par un certain Lawrence d'Arabie. Celui qui a réussi à leur inculquer le plaisir de la léthargie, de l'immobilisme et du suivisme. Ils sont alors tombés dans un sommeil profond à la limite du coma.

Il nous faut donc sortir de la sidération et agir collectivement, en tant que pays appelant à l'union sacrée du monde arabe pour pouvoir sauver le peuple palestinien courageux et résilient qu'il convient de soutenir avec force et sans aucune contrepartie. Trump ne pourra alors rien faire s'il perçoit clairement que face à ses initiatives appuyées par « l'écurie » de l'Occident hégémoniste et pro-sioniste, la détermination arabe s'exprime avec force et sans aucune arrière-pensée. En déclarant qu'elle pourra tout à fait piloter la reconstruction de Ghaza sans déplacer la population ghazaouie, l'Egypte a déjà fait un premier pas dans ce sens, pour fermer la porte au président américain. Pour persévérer dans cette voie, il lui faudra reconquérir toute sa souveraineté en cherchant à rembourser sa dette, particulièrement celle auprès du FMI. Evaluée à 308 milliards $, elle est la plus élevée de tous les pays arabes. Le rachat de cette dette qui fragilise l'Egypte dans ses prises de décisions en sa qualité d'acteur principal dans le bras de force engagé autour de la question palestinienne, devrait être envisagé par d'autres pays arabes, à l'instar de l'Arabie saoudite qui en plus d'une rente pétrolière conséquente, s'assure annuellement avec le pèlerinage entre 10 à 15 milliards $ par an, auxquels s'ajoutent, 4 à 5 milliards $, au titre de la Omra.

Il est à noter qu'avant le 7 octobre 2023 et au titre des « Accords d'Abraham », l'Arabie Saoudite avait promis d'investir plus de 600 milliards $ aux Etats-Unis, somme que Trump voulait arrondir à 1.000 milliards $. Cela veut dire que si les moyens colossaux de certaines pétromonarchies et la volonté politique des autres pays de la Ligue arabe sont mis à contribution, le Sommet prévu le 27 février 2025 à l'initiative de l'Egypte, pourrait clairement manifester son soutien à la cause palestinienne en créant un Front de refus, contre l'initiative de Trump. Une véritable dynamique de solidarité agissante pourrait alors se déployer et s'installer, après avoir écarté les « taupes » qui peuvent nuire à l'unité recherchée. De la sorte, les conditions seraient alors créées, avec le soutien du Sud global et autres pays du BRICS, pour imposer la mise en place d'un Etat palestinien…

*Professeur