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Il est admis
qu'en politique rien ne se fait au hasard et que l'erreur n'est pas permise.
Proférer des attaques virulentes contre un pays et ses constantes, ses
institutions, son histoire... que rien ne peut justifier, ne relève pas d'un
simple dérapage, un euphémisme qui ne passe pas, ou du fallacieux justificatif
fourre-tout de liberté d'expression.
Aussi les dernières déclarations très suggestives et d'essence néocolonialistes, formulées de manière péremptoire par des personnalités politiques françaises, dont le premier d'entre elles, très largement relayées et développées par des intellectuelles et chroniqueurs zélés de service qui ont pignon sur rue, à travers les différents médias aux ordres, interpellent sérieusement les peuples d'Afrique, anciennement colonisés par la France, qui s'est accaparée de leurs richesses. Tout un chacun sait que ces déclarations n'ont rien à voir avec des logorrhées prononcées dans un moment d'égarement, de perte d'esprit ou d'énervement. Elles sont au contraire, bien élaborées et orientées avec un dénominateur commun : montrer ses muscles, bomber son torse pour essayer de plaire aux électeurs potentiels, et servir la mère patrie, cette France qui ne fait que s'offrir en piètre spectacle, à la face du Monde qui a ressenti chez-elle, comme un vent de panique qu'elle ne peut plus cacher.Pourquoi s'en étonner dès lors que les faits historiques qu'il convient de ne pas perdre de vue, nous enseignent que les pays de notre continent africain ont, de tout temps, été attaqués et utilisés par les pouvoirs politiques français à des fins de politique intérieure franco-française. Comme toujours, le cheval de Troie utilisé par une majorité de la classe politique regroupant les nostalgiques de la période coloniale, les racistes, les suprématistes,... reste, évidemment, l'émigration en provenance des ex colonies françaises. Cette stratégie s'avère payante si l'on juge l'inexorable cheminement idéologique des électeurs français, tels des moutons de Panurge, vers l'extrême droite. Il faut dire que le matraquage que subissent les citoyens français abreuvés continuellement de contres vérités, est d'une intensité telle que la majorité d'entre eux finissent par admettreque leurs problèmes de chômage, d'encombrement des hôpitaux, de la délinquance et plus grave de cherté de la vie et de malnutrition, sont le fait de l'immigration basanée. Il faut tout de même reconnaître, qu'en matière de diversion, de camouflage des vraies raisons de cette immigration, de pressions exercées sur des anciennes colonies pour avoir un accès illimité aux matières premières, obtenir des contrats juteux et d'ouvrir les marchés africains pour les siphonner et y déverser leurs surplus de production, que les néocolonialistes français savent faire et ne s'embarrassent nullement, des questions de mortalités. Le Président Macron fait de la politique, pour asseoir son autorité et améliorer sa popularité pour plaire à son électorat. Pour atteindre ses objectifs il fait feu de tout bois. Et comme dit un adage populaire : « peu importe la couleur du chat, pourvu qu'il attrape les souris »! Pour lui, c'est peu importe la couleur de l'électeur pourvu qu'il lui permet de garder son « trône ». Ceci est d'autant plus vrai, que les personnes qui n'ont pas de principes nobles à défendre, et de surcroît, obnubilées par le pouvoir et la rage de gagner par tous les moyens, ne s'embarrassent pas de scrupules. Pour Macron et son équipe, sachant que l'essentiel de son électorat se situe de plus en plus à l'extrême droite, il fait des discours pour se servir de ces électeurs en guise de marchepieds pour rester au pouvoir. Et ses derniers discours, rédigés par, sûrement, les têtes pensantes de son cabinet présidentiel, sont calibrés pour haranguer les Français qui sont convaincus que les émigrés sont la cause de la situation catastrophique dans laquelle se fourvoie leur pays. Pour se maintenir au pouvoir, coûte que coûte, et éviter le renversement de son gouvernement, il prend la liberté de proférer des insultes à l'endroit des pays africains, anciennement colonisés par la France. Il a certes ses raisons pour le faire, mais il n'a pas raison de le faire, encore moins de s'arroger le droit d'insulter des peuples. Aller jusqu'à traiter de cons le pauvre peuple Haïtien qui ne finit pas de subir les conséquences négatives de la colonisation française, dépasse tout entendement ! Pour ce « comptable » serviteur de la famille suprématiste des Rothschild, Faire du le PEN, cela s'est avéré payant si l'on se réfère au dernier vote de non censure par le RN du gouvernement en place. À ce propos, il me plait de paraphraser un caricaturiste algérien qui avait, d'un trait de crayon, écrit que « LE PEN est le moins hypocrite des Français », pour dire que finalement, Macron dit tout haut ce que pensent tout bas, mis à part les humanistes progressistes qui font honneur à la France des Droits de l'homme, la grande majorité des français des immigrés, originaires des anciennes colonies. C'est sûrement ce climat délétère qui explique, en grande partie, pourquoi le Président Boudiaf et avant lui, le Président Boumediene, avait répondu de manière percutante, directe et cinglante à la question d'un journaliste français qui voulait savoir s'il envisage de se rendre en visite officielle en France, en lui disant :« J'ai d'autres chats à fouetter ici dans mon pays. Et j'ai beaucoup à faire ici ». Sans aller jusqu'à faire le lien avec cette cinglante réponse faite à un média français par un patriote exceptionnel, le Président Boudiaf, fut, hélas, assassiné le 29 juin 1992, soit trois jours après l'entretien. Une immense perte pour l'Algérie, et bien sûr pour l'Afrique ! Une lecture au second degré des derniers discours de Macron reprochant aux peuples des anciennes colonies de ne pas avoir dit à la France «merci» de les avoir colonisées, suggère que la France s'apprête à demander à être indemnisée pour sa longue présence dans ces pays anciennement colonisés. Quand on sait ce que la France impérialiste a fait d'Haïti qui a dû acheter chèrement son indépendance, la facture que préparerait la France sera, à coup sûr, très salée.Cette éventualité n'est pas à écarter d'autant plus qu'elle se situera dans la suite logique de la doctrine du pacte colonial appliquée aux pays d'Afrique anciennement colonisés par la France. Pour rappel, le pacte colonial signé par les pays colonisés avant leur accession à l'indépendance, comporte les 11 points suivants : -Remboursement des dettes coloniales contractées pour réaliser les infrastructures ; - Confiscation de réserves financières qui sont gérées par le trésor de France ; - Priorité absolue pour la fourniture de matières premières à la France; -Priorité absolue dans l'attribution de marchés aux entreprises françaises, même quand leurs offres sont plus élevées ; -Droit exclusif de formation et de fournitures militaires accordé à la France ; - Droit de la France de déployer des militaires pour protéger ses intérêts ; - Le français langue unique de travail et d'enseignement ; - Obligation d'utiliser le franc des colonies françaises d'Afrique ; - Obligation d'envoyer un rapport sur l'état des finances ; -Renoncer à toute alliance militaire sans l'accord de la France ; - Obligation d'alliance, en cas de guerre, pour défendre la France. À chacun de tirer les conclusions ! Bien évidemment, les tenants et défenseurs des biens faits de la colonisation, revigorés par les honteuses déclarations de leur Président, qui ont du grain à moudre pour longtemps, passent sous silence les véritables raisons qui avaient amené la France impérialiste à déferler sur ces contrées lointaines pour les coloniser. Il convient de citer au moins trois raisons : étendre son empire pour se donner des illusions de grandeur, pour s'enrichir et se développer, pour régler des problèmes intérieurs. C'est dans ce sillage qu'un journaliste français s'est offusqué que les Autorités algériennes demandent à la France de décontaminer les sites où se sont déroulés les essais nucléaires français, arguant que cela s'est fait avec l'accord des Autorités algériennes de l'époque. Bien sûr, il se garde de dire que ces essais nucléaires ont commencé durant la colonisation et que la question a été traitée dans le cadre des accords dits d'Evian. Cette façon de faire a un nom : tromperie dans la marchandise vendue à domicile à des auditeurs, et au-delà à l'opinion publique, par un professionnel de l'information. Et dire que son auteur n'ignore pas que lorsqu'on loue même un appartement, les deux parties dressent un PV sur l'état des lieux annexé au contrat, et un constat dès la fin du contrat. À l'évidence, s'il y a dégâts, il y a forcément réparations.C'est certainement ce constat qui amène les Autorités algériennes à demander la décontamination des sites et la réparation des préjudices subis par le pays et les victimes de ses essais nucléaires. C'est ce genre de journalistes qui cachent la partie importante de la vérité qui sont invités par les médias aux ordres.D'où la question lancinante qui m'amène à rédiger cette modeste contribution ! Faut-il encore remercier Macron pour avoir insulté les peuples des ex colonies françaises d'Afrique et des Caraïbes ? Pourtant il est bien placé pour savoir qu'un président, sensé parler au nom du peuple ne doit pas dire ça ! Après mûre réflexion, je suis arrivé à la conclusion que, pour des raisons diamétralement opposées aux attentes de Macron, les peuples des anciennes colonies françaises et tous les panafricains de cœur et de raison doivent, à l'unisson lui adresser leurs vifs remerciements et leur gratitude par voie de la Cour internationale des Droits de l'homme, pour avoir insulté des peuples dans leurs pays. Je m'explique ! Encore une fois, je vais devoir faire appel au bon sens paysan. Un paysan quand une plante de son jardin flétrit, freinée dans sa croissance, il lui apporte des nutriments et l'arrose copieusement pour la réveiller et reprendre le chemin de la croissance. Il appelle cette action le coup de fouet salvateur ! Cette métaphore pour dire que Macron, par ses dernières logorrhées débitées avec un paternalisme condescendant, vient, sans le vouloir, de donner un grand coup de fouet aux peuples africains anesthésiés par le discours paternaliste que dispensent copieusement et généreusement, de manière épisodique, les dirigeants de la France néocolonialiste, depuis plus de 65 ans. Les peuples visés par les insultes et surpris par la violence de ce coup de fouet doivent se réveiller et rester éveillés pour ne plus subir ce genre discours puant le mépris, et s'engager résolument pour construire l'Afrique meurtrie par la surexploitation de ses richesses incommensurables, et de ses enfants. Pour cela, il est nécessaire de combattre de manière pacifique, c'est là une des principales caractéristiques de l'Africain, le néocolonialisme, de s'extraire des serres du pacte colonial, et se débarrasser de l'esprit de colonisé. Remettre au goût du jour, la devise qui a boosté le combat victorieux anticolonial de nos ainés «L'Afrique aux Africains». N'oublions pas l'avertissement lancé à l'adresse des peuples anciennement colonisés par le Généralissime GIAP : «L'impérialisme est un mauvais élève». En clair, les impérialistes que vous faites chasser par la plus petite fenêtre, font tout pour revenir par la grande porte, et si besoin, par effraction. En quittant les anciennes colonies, les dirigeants français ont opéré un repli tactique, et confié le maintien de l'ordre, colonial bien sûr, à des «indigènes» choisis par elle pour faire à sa place le sale boulot, tout en veillant scrupuleusement à l'application du fameux pacte colonial. À moins d'être très subjectif, tout un chacun sait que les peuples africains ne cherchent pas à humilier la France, comme il est galvaudé çà et là, un discours amplifié dans la foulée par une horde de journalistes aux ordres, qui foisonnent dans certains medias dédiés à la propagation des idéologies néocoloniales, racistes, suprématistes véhiculées par l'extrême droite incarnée par le tortionnaire qui vient de passer de vie à trépas. La classe politique et l'élite française sont là pour le faire avec un professionnalisme que les Africains n'ont pas, car ce n'est vraiment pas dans leurs cultures millénaires. Affirmer péremptoirement que les peuples africains cultivent la haine de la France, histoire de justifier les bouillons de culture de la haine anti ex colonisés, est une façon tendancieuse de les faire passer aux yeux de l'opinion publique française, pour ce qu'ils ne sont pas. Ce que l'auteur de cette avalanche de déclarations méprisantes indignes d'un chef d'État, doit savoir, au minimum, surtout qu'il est entouré d'une armée de conseillers, c'est que les peuples africains considèrent que la haine est un péché. Mieux encore, ils la rejettent et la combattent, car elle est tout bonnement contraire aux croyances et valeurs intrinsèques qu'ils défendent viscéralement. Pour conclure cette modeste contribution quoi de mieux que faire, encore une fois, appel au bon sens paysan qui nous enseigne ceci : «Ne jamais oublier que la personne que vous avez humiliée publiquement cherchera à se venger, tôt ou tard ! Il faut s'en méfier et bien rester vigilant. Et si par le fait d'une force majeure vous devez faire un bout de chemin ensemble, il faut la mettre devant ou à défaut sur le côté et garder des distances de sécurité». Les colonialistes français, administration et armée, humiliés par des « indigènes », n'oublient pas et semblent, si l'on juge à travers les déclarations de l'actuel président de la République française, et pas que, pas prêts d'oublier. C'est pourquoi cette sagesse que nous ont léguée nos aïeux, est plus que jamais d'actualité et doit être observée dans nos relations avec l'ex puissance coloniale. Ne dit-on pas à toute chose malheur est bon ! Les déclarations du président de la République française doivent nous interpeler et nous inciter à rester vigilants et unis pour signifier clairement aux nostalgiques de l'Afrique française que nous sommes, les anciens « indigènes », longuement opprimés, exploités, des peuples résilients. Je reste persuadé que les déclarations intempestives et autres provocations, auxquelles il faut ajouter toutes celles qui ne sont pas rendues publiques, qui ont heurté profondément les patriotes attachés à leurs indépendances très chèrement acquises, produiront un effet contraire à celui attendu par leurs auteurs. *Agronome |
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