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Macron : un homme politique qui ignore le sens des mots se déshonore lui-même

par Nourredine Belmouhoub*

M. Emmanuel Macron, votre déclaration incongrue, lors d'une conférence avec vos ambassadeurs ce lundi 06 janvier 2025,vous dites, je cite : «L'Algérie entre dans une histoire qui la déshonore».

Vous m'avez permis de découvrir votre ignorance béante de ce dont signifie le déshonneur, alors laissez-moi vous instruire et vous apprendre que votre pays est très mal placé pour donner des leçons dans ce domaine précis où tous les murs de votre France ne sauraient suffire pour écrire tous les déshonneurs qui ternissent votre pays. Ils sont si odieusement nombreux que j'ai l'embarras par où commencer. Durant les 132 ans d'un colonialisme génocidaire sans égal, jonché de tortures effroyables, d'enfumades impitoyables qui blessent la raison, de meurtres d'une sauvagerie indescriptible, d'une indélébile oppression, d'une violation systématique de tous les droits reconnus à la personne humaine, de spoliations des biens, de pillages des ressources, d'une forme d'esclavagisme dissimulée, d'une destruction massive de villages et de bourgades, de déplacements de populations, d'internements, d'emprisonnements hors de tout cadre légal, de viols, de vols de cranes des victimes... La liste déshonorante de la colonisation étant trop longue, au point où je m'essouffle en l'énumérant, alors, je m'arrête ici au sujet d'une déshumanisation, où le peuple français n'est pas responsable. M. Macron dois-je vous rappeler qu'un homme politique qui ignore le sens des mots, se déshonore lui-même M. Macron.

N'est-ce pas pour détourner l'attention des Françaises et des Français, que vous jouez au pompier, sachant que l'heure est au gravissime, que le constat de votre faillite est attristant, que la duperie ne passe pas, et que le Macronistan est bel et bien une république bananière dirigée d'une main de fer depuis sept ans par le Président-sultan que vous êtes, sorte de monarque sinistrement célèbre par ses dérives dictatoriales et machiavéliques qui se répètent en boucle, vous voilà une sorte de Pinochet ayant la singularité de haïr son peuple, allant jusqu'à l'amputer et à l'éborgner à coups de Bdl, et accessoirement réussi grâce à vos manœuvres dilatoires et diaboliques, à faire de la France des droits de l'homme et des libertés fondamentales un Etat de non-droit, voir un No man's land que de nombreux français fuient. Jamais de mémoire d'homme, aucun régime français n'a autant excellé dans le gangstérisme d'Etat, et cerise sur le gâteau, vous continuez à promettre le chaos au peuple français, qui dans toute sa majoritaire diversité, -exceptée une frange de fascistes -, attend autre chose que cette abusive immixtion dans les affaires internes de mon pays.

A quoi jouez-vous en vous indignant au sujet de Boualem Sansal, qui, avant d'être français, est d'abord algérien ? Dites-moi, la vie humaine peut-elle être tant hiérarchisée ? Peut-on froidement, prétendre que :

- l'existence de Georges Ibrahim Abdallah, militant marxiste pro-palestinien, âgé de soixante-quatorze ans comme Boualem Sansal, est le plus vieux détenu politique d'Europe, incarcéré en France pendant quarante ans, et qui selon le droit français est libérable depuis 1999 – ce qui n'est pas le cas pour plaire aux Etats-Unis et à Israël -, serait-elle moins importante que celle de Boualem Sansal, dont l'affaire a fait l'objet d'une sur-médiatisation exaltée, et de déclarations venimeuses de la part de vos courtisanes et courtisans tous autant enflammés, pour entretenir une insupportable récupération politique envenimée ;

- et que les judicieux échelons de cette odieuse récupération compensent par leur subtilité passionnelle, la valeur inégale de compassion imposée différemment d'une personne à une autre ?

Alors, pourquoi cette indignation sélective, si ce n'est pas une récupération politicienne, et une inadmissible immixtion dans les affaires internes de la République algérienne. Voilà pourquoi je ne risque absolument rien, en mettant au bout de ma présente contribution deux points, celui de l'interrogation ? Et celui de l'exclamation ! Pour que je sache et enfin comprendre, de quoi est faite la moralité au Macronistan.

M. Macron un État se déshonore lorsque :

- il regarde et laisse faire un génocide,

- il justifie et encourage des crimes de guerre contre des civils, des femmes et des enfants, des journalistes, des malades et des personnels hospitaliers,

- il ferme les yeux sur les assassinats des personnels humanitaires des ONG,

- il soutient et reçoit avec les honneurs des criminels,

- il affirme qu'il garantit l'impunité à des génocidaires recherchés par la CPI,

- il fournit armes et munitions aux génocidaires.

- il se tait quand ses gendarmes sont arrêtés, publiquement humiliés et menottés face contre terre sans réagir.

Macron a brisé les codes de la diplomatie « feutrée » entre l'Algérie et la France, en portant une attaque d'une virulence inédite contre l'Algérie, en déclarant : « L'Algérie entre dans une histoire qui la déshonore », lors de la conférence annuelle des ambassadeurs. Manu Don Chiotte a ainsi rompu délibérément avec des décennies de pratique diplomatique. Comment cet incontestable complice d'un génocide, peut-il seulement parler de déshonneur, alors que sa conscience lourde, et ses mains tachées du sang des enfants innocents de Gaza, sont là pour montrer clairement où se situe le déshonneur. Non satisfait du mal qu'il a causé à la France et aux Français qui l'ont vomi, jusqu'au point où sa popularité lors de ses déplacements dans l'Hexagone, nécessitent 150 cars de CRS, 50 gardes du corps, 1.500 policiers, 10 drones et 20 tireurs d'élite, ce qui n'a pas empêché qu'il soit publiquement giflé.

Macron, apprenez d'abord à respecter le choix populaire démocratiquement exprimé des Français, venez ensuite jouer à Mère Theresa. Au revoir et à la prochaine.

*Défenseur des droits de l'homme