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C'est
plus qu'une brouille diplomatique. L'on s'installe dans une campagne de semence
médiatico-politique qu'alimentent les grains de la
haine.
L'on ne sait plus, sinon pas assez, ce qui anime rageusement la propagande officielle anti-algérienne qui sévit dans une France institutionnelle. Toutes les classes ont fait monter d'un cran l'animosité que l'on croyait ne survenir que lors de joutes électorales. Des ministres de surcroît intérimaires, des plateaux viscéralement connus, un ex-ambassadeur-espion, des faiseurs d'opinion à la Charlie hebdo ne s'empêchent pas de tirer à bout portant. L'on n'est plus dans un débat de discorde, mais bel et bien en pleine campagne de semence des grains de la haine. Boualem, un alibi mesquin : Pourquoi, tout ça ? Pour Boualem Sansal ? Le pauvre, il ne sait plus ce qu'il débite et ne mesure pas la houle que son «cas» a provoquée. En plus il n'a pas l'épaisseur nécessaire pour pouvoir constituer un os aussi dur et conséquent, coincé dans la gorge des relations franco-algériennes. Pensez-vous que toute cette campagne canine, à qui il ne manquait qu'un ordre de mobilisation générale, soit levée uniquement pour un «écrivain» algérien, devenu fraîchement citoyen français? L'on n'a pas vu cela se faire au profit des trois ressortissants totalement et uniquement français détenus depuis plusieurs années en Iran. Juste des condamnations usuelles, des formules queteuses de leur libération de moindre arrogance que celles pour le nouveau franco-algérien. Le pauvre Boualem n'aurait été qu'un vieux morceau apparent d'une grosse machine qui cherche à atteindre autre chose. Il a servi une cause qui sied à ceux qui sont derrière son billet d'embarquement. Va-t-on lui faire porter une autre affaire d'éventail ? Il n'est pas l'épée de l'Emir, ni son crâne ou l'un de ceux qui sont figés au musée. On ne va pas faire la guerre en son Sens sale pour un Boualem. Lui, fait de la peine, elle, elle ne l'en vaut pas. Derrière Sansal il y a d'autres petits Boualem : Les cors qui hurlent au scandale trouvent aussi un terreau fertile et un écho perfide chez certaines personnes de mauvaise souche algérienne. Celles, retournées, aigries, revanchardes qui exacerbent le conflit et vouent une rancune génétique envers tout ce qui sent l'Algérie, l'islam, l'arabe. Les autres, qu'ils soient des Kamel, Hichem, Larbi, Anouar ou quiconque, c'est dans la même engeance qu'ils se rencontrent, chacun dans son propre registre d'invectives. Ils sont peu ici et nombreux ailleurs à se mettre en robe d'avocat agréé pour plaider l'affaire de l'homme qui n'avait pas bonne étoffe pour l'être. Comme une sonde, le bonhomme a été envoyé après avoir proféré des propos qui n'allaient pas plaire à l'Algérie. «Ils» le savaient et voulaient tester la réaction et le cas échéant, accroître la production du venin. Ces nouveaux «français» par naturalisation qui se complaisent avec leur fafa, qui par voie littéraire ou journalistique, qui par intention indépendantiste, ne cherchent en somme qu'un infime jet de lumière dans l'obscurité qui les enveloppe. Ils n'ont jamais tenu l'infime mot pour la Palestine et le génocide qui s'y commet ou condamner l'horrible initiateur Neten-yahu. Bien au contraire, ils se solidarisent, pour plaire aux parrains, avec ce qui est anti-arabe. Pour cela, courber l'échine, se renier et prêter sa voix et sa plume à des centres dominants est une vile offre de service pour «combattre» le terrorisme, l'islamisme et le sentiment de haine antifrançais ou antisémite. Ceux qui se sont rangés dans l'optique de la laïcité, qui se prêtent à la colonisabilité, qui chargent les leurs, révoquent l'ancestralité en convoquant le libre choix, sont indignement choyés et même pour certains, Gancourisés. Le double prisme de vue: Si l'on blâme l'Algérie indépendante de poursuivre judiciairement ses citoyens pour avoir jeté l'opprobre sur son intégrité territoriale, diffamé sa mémoire, pourquoi cette France, alors poursuit-elle des «étrangers» dits influenceurs pour atteinte à son ordre public ? Le principe de la territorialité de la loi est identique à toutes les règles de Droit. Chacun exerce sa pleine souveraineté sur son espace. Alors venir dicter un comportement passif vis-à-vis d'une infraction, en plus commise par un national, dépasse l'ingérence. Chaque juridiction est libre dans ses arrêts et ses procédures et n'obéit qu'à la législation. C'est aux portes du juge que commence vraiment l'Etat de droit. Et non pas à la décision administrative d'un préfet en mal de lisibilité d'expulser arbitrairement un homme, fût-il «influenceur», faisant fi de ses droits à se défendre et au mépris des règles de renvoi. Les faux-cons de la liberté d'expression : Ils s'accordent à soutenir, que tout est permis en son nom. Qu'il n'y a pas de sujets tabous ni de limites quand toute opinion s'apprête à surgir. Que chacun est libre de dire, d'écrire n'importe quoi. Seulement, ce droit permissif n'est pas égal à tous les locuteurs ou scribouillards. Il s'articule bien dans l'option voulue par les tenants du pouvoir. Caricaturer le prophète (QSSL), jeter l'opprobre sur l'arabe reste une figure d'expression à protéger. Soulever le génocide de Ghaza, l'atrocité des sionistes est à classer comme acte antisémite, un crime qu'il faudrait punir. La liberté d'expression ne peut se valoir unilatéralement. Elle suppose un avis et son contraire. Si les autres, de l'autre rive, s'acharnent à bras-le-corps et tambour battant à soutenir que Boualem est une victime d'un régime militaro-dictatorial, que son arrestation est une violation des droits humains, que l'Algérie s'en est «déshonorée», que la possibilité nous soit donnée d'exprimer ce qui nous fait mal, sans être traités de sbires du système, de chiyet ou de valets à la solde d'une présumée junte militaire. On s'exprime au nom du même droit que vous vous accordez. L'avenir des pays n'est pas le destin d'un homme : Personne n'a pensé à amadouer la température de l'hostilité. Seules quelques voix françaises, de surcroît plus proches de la raison, n'ont pas eu à partager la folie de la désinformation qu'entretient le cercle officiel. Elles pensent qu'il y a autre chose, plus ancrée dans le sérieux, plus orientée vers une lueur d'avenir. Que cette siono-droite cesse de mettre à jour les haines destinées à l'oubli et de rapatrier les sales œuvres inachevées. Vouloir raviver l'esprit d'une coopération chroniquement fiévreuse ou bien apaiser les mémoires ne passe pas nécessairement par la hausse d'une offensive indécente d'une diplomatie, censée flexible et tolérante. Encore faut-il s'éloigner des arcanes de la manigance en sourdine. En plus qu'il n'y a rien à gratter tant que l'Algérie est hermétiquement prémunie et s'étant entièrement affranchie de toute dépendance néocoloniale. L'homme n'est pas une histoire commune pour le prendre comme socle pour une autre à redéfinir. Cet homme par qui l'on voudrait que la rupture dangereuse arrive, ne peut avoir l'envergure substantielle pour que l'avenir des deux pays en soit lourdement hypothéqué. Son destin n'est que dans ses propos. La riposte et le fameux visa : En termes de sanctions, chacun possède l'attitude en ce qu'il voit rentable. Chacun y va de ses propres atouts, chacun a ses propres leviers. L'octroi ou le refus d'un visa est aussi une attribution congénitalement souveraine dont jouit tout Etat. Néanmoins par principe orthodoxe de la philosophie régissant la circulation des personnes, il reste plus proche du domaine consulaire que de la diplomatie centrale. Il régente la mobilité des citoyens qui sont loin de la consistance des relations interétatiques. En annonçant la manipulation du «levier» des visas comme mesure de «sanction», les ministres français proposant cela ne semblent pas évaluer le résultat négatif et inutile de l'acte envisagé. On a bien réduit à plus de la moitié leur octroi, sans que cela n'ait pu toutefois améliorer le climat tensionnel. Les crises ne se résolvent pas par la sanction. Elles les durcissent. Atténuer l'effervescence démoniaque des groupes de pression, ceux qui veulent la confusion, la confrontation, la fermeture, demeure une position à caractère responsable et visionnaire. Il est impossible naturellement de couper les ponts et de rompre les amarres. On peut réduire leur passage. C'est l'histoire et la géographie qui condamnent ce couple passionnel un temps et maudit un autre à se mouvoir tantôt dans la friction, tantôt dans la distinction. |
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