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En France,
c'est le temps des prières pour préserver le pays, le peuple et ses
institutions de la République. Des prières qui reflètent une situation grave
vécue par le peuple et ses institutions républicaines. 150
imams affiliés à la Grande mosquée de Paris ont été destinataires d'une
correspondance signée par le recteur Chems Eddine
Hafiz leur demandant d'introduire à l'issue du prêche de chaque vendredi des
invocations en arabe et en français, priant Dieu «de préserver la France, son
peuple et les institutions de la République, de faire de la France un pays
prospère, sûr et paisible, où la communauté nationale, dans sa diversité, ses
différentes religions, ses convictions et ses croyances, cohabitent dans la
sécurité et la paix», comme le propose le courrier en question. Le
recteur, qui dit «accorder une importance particulière à l'exécution de cette
demande», souligne que la démarche s'inscrit «dans le cadre de la mise en œuvre
de l'adaptation du discours religieux musulman dans la société française initié
par la Grande mosquée de Paris». Non sans rappeler que certains imams avaient
commencé à introduire une invocation pour la France après l'assassinat du
professeur Samuel Paty en 2020
La France est en mauvaise passe, et ses responsables, à défaut de trouver des solutions aux problèmes qui se posent avec acuité tant sur le plan politique qu'économique, tentent de focaliser l'attention de l'opinion sur le bouc émissaire, l'émigré, particulièrement, algérien, ainsi que ces pays africains qu'on ne trouve plus assez docile pour accepter le néocolonialisme (dans son discours lors de la rencontre à l'Elysée avec les ambassadeurs, le président français a laissé entendre qu'il en voulait aux pays du Sahel de ne pas avoir dit merci à la France pour son engagement dans la lutte antiterroriste). L'Afrique, l'Algérie, l'immigration, l'étranger sont-ils la source des déboires politiques et économiques de la France ? Bien sûr que non, et une partie de la classe politique française le comprend bien et entend ne pas suivre ces appels à la provocation. Certains comprennent bien qu'on tente de rassembler les fragments d'une classe politique disloquée autour d'un discours qui plaît à l'extrême-droite, et qui a toujours retenu l'attention de l'opinion d'une manière générale. Avec une visée bien précise, éviter la chute du gouvernement par une seconde motion de censure des parlementaires. Dans ce contexte, il faut bien s'attendre à la surenchère pour cheviller le débat sur cette Algérie qui «cherche à humilier la France», selon le ministre français de l'Intérieur, et d'autres appels incitant la France à «riposter». En tout cas, le changement est radical dans la politique du président Macron qui avait adopté avant et après son investiture un discours totalement opposé, faisant de la réconciliation des mémoires et de la refondation des relations de la France avec l'Afrique un axe principal de la politique extérieure lors de ses deux mandats. |
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