Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Dans une revue
française Politique étrangère', la « Stratégie américaine et Stratégie soviétique
en Extrême-Orient », en 1951, le général français Jean Marchand donne une
analyse très édifiante sur la situation d'après-guerre. « L'Extrême-Orient est,
actuellement, la zone la plus « névralgique » de l'univers.
Les États-Unis d'Amérique et l'Union des Républiques soviétiques s'y trouvent en contact. Dans l'Extrême Nord, ils s'accrochent au pont aéronaval du détroit de Bering et semblent se mesurer dans un tête-à-tête menaçant ; au Centre et au Sud, ils sont séparés par l'immensité de l'océan, mais la frontière du littoral, reportée par les Américains de Californie à la rive opposée du Pacifique, court d'îles en îles, le long du continent asiatique de la façade russe. Les deux blocs y sont aux prises dans une guerre froide, comme en Europe; mais, de plus, engagés dans une lutte péninsulaire dont l'enjeu pour les Occidentaux est représenté par la conservation des têtes de pont établies au flanc de la Chine ; et, pour les Soviétiques, par la prise de bases de départ vers le Japon ou le Sud-Est asiatique, nouvelles étapes vers l'hégémonie mondiale. Dans le camp occidental, près d'un million d'hommes participent à cette lutte ou occupent, pour faire face éventuellement à un conflit généralisé, des positions de repli ou de départ échelonnées dans le Pacifique. De leur côté, les Russes, les Chinois et leurs satellites mettent en jeu une asse considérable, supérieure à deux millions de combattants et les aires de défense. Les Anglo-Saxons restent, en outre, menacés par la volonté d'expansion d'une humanité jaune très prolifique qui, depuis un demi-siècle, préoccupe les peuples de race blanche établis en bordure de l'océan Pacifique. Mais les Anglo-Saxons demeurent, à des degrés divers, intéressés à l'important marché économique de cette humanité. » Ce que développe le général français Jean Marchand, des stratégies du bloc occidental et du bloc communiste montre que la situation, à l'époque, n'était pas seulement tendue, ou extrêmement dangereuse, mais plus une question de survie pour chaque système politique, en lien à l'ossature que l'Histoire leur a conférée. Ce n'est pas seulement une méfiance qui s'est instaurée à la fin de la guerre, en 1945, entre les deux grandes puissances ; mais par le fait que les États-Unis et l'URSS sont sorties victorieuses de la guerre, la situation conflictuelle, générée par l'essence inconciliable même du capitalisme avec le communisme est restée en l'état, comme elle a été avant la guerre ; chaque puissance cherchait par tous les moyens, à détruire l'autre. On peut même comprendre que l'avènement de l'Allemagne hitlérienne doit beaucoup à cette opposition États-Unis-URSS ; l'Allemagne post-1918 a été beaucoup aidée par les États-Unis ; toutes les Réparations ont été réglées pratiquement par les États-Unis ; au titre des Réparations, l'Allemagne recevait les montants qu'elles remettaient aux puissances européennes. Après la Guerre, Hitler dans sa folie guerrière ne savait pas qu'il travaillait pour la bonne cause ; l'Histoire l'utilisait. Si elle pouvait parler, l'Histoire aurait dit : « Oui, j'ai mis en conflit les puissances européennes dans un conflit mondial atroce ; ce conflit, je l'ai étendu au monde, en 1941 ; le 7 décembre 1941, j'ai provoqué l'attaque surprise de Pearl Harbor qui a été menée par les forces aéronavales japonaises contre la base navale américaine de Pearl Harbor ; mais, six mois auparavant, j'ai commencé par le continent européen, en insufflant dans le cerveau d'Hitler, la pensée guerrière que je lui ai défini sous le nom de code « opération Barbarossa », ce fut un déchaînement de violence ; « en 200 jours, des combats particulièrement sanglants provoquent la mort de 5 millions de personnes. » Mais pourquoi l'Histoire a utilisé les puissances, les poussant les unes contre les autres ? L'Histoire avait un but : le « Développement du monde. » Au début du XXe siècle, plus de deux-tiers de l'humanité étaient colonisés ou dominés. L'émergence de deux puissances mondiales devait coexister dans une guerre froide ; une Troisième Guerre mondiale, l'Histoire le leur a interdit ; et si la Deuxième Guerre mondiale s'est terminée par deux explosions apocalyptiques à Hiroshima et Nagasaki, l'Histoire en fait a signifié aux puissances les limites de leur pouvoir. Et une guerre froide a l'avantage de n'être pas apocalyptique pour les êtres humains. Quant aux 50 ou 70.000 morts ou plus à Hiroshima, comme au nombre de morts à Nagasaki, qui se sont évaporés, du fait d'une température de l'explosion nucléaire, et qu'ils ont disparu de la surface de la terre, en fait, ils ont disparu, ils sont morts seulement pour les humains, mais dans la réalité absolue qui dépasse la réalité terrestre, ils ne sont pas morts ; ils sont vivants dans quelque contrée de l'univers. N'oublions pas que tout être humain n'a un corps réel sur terre et qu'il vit sur terre, ne l'est que par la pensée dont il ne sait rien. En clair, il vit c'est vrai, il vit de lui-même, c'est vrai, mais ce vrai lui est donné par son cerveau qui est mû par ce que l'humain ne sait pas. C'est ainsi, l'essence par laquelle est la réalité humaine. Quant aux dizaines de millions de morts, entre les deux Guerres mondiales, un nombre qui n'est pas loin de 100 millions de morts, ils sont aussi quelque part dans l'univers. Ils sont des martyrs de l'Histoire ; les peuples n'y sont pour rien dans la guerre ; ils doivent passer par la guerre s'il y a guerre. Et qu'entend-on par Histoire ? Et qu'il est dit que les peuples doivent passer par la guerre s'il y a guerre ? C'est simplement que l'Histoire en fait c'est l'Histoire de l'humanité entière comme de tout l'Univers comme il a été créé et qu'il évolue dans l'éternité ; en clair, l'Histoire est le fait de Dieu, le Créateur des mondes. » Et si l'être humain est mortel, c'est qu'il doit mourir quelle que soit la cause de sa mort ; son corps meurt mais son âme impossible, elle ne peut ni ne pourra mourir ; l'âme et l'esprit vivant en elle appartiennent à l'être humain parce que pour être, pour exister, pour vivre il l'est par cet attribut pensant ; mais quand il meurt, il rejoint d'où il est venu. Et d'où il est venu ? N'est-ce pas ce ciel lumineux de l'univers qui n'est pas notre ciel terrestre ; il y ressemble dans un certain sens pour peu que l'être humain le pense ou lui a été entrevu de le voir, ce qui n'est pas le cas pour tous les êtres humains. On peut même dire que rares sont les humains qui l'ont été. Et que l'on croit ou non à ce qui est dit dans ces mots n'a pas beaucoup d'importance ; c'est ainsi et point barre comme dit toute pensée humaine si elle le peut, par elle-même, et en absolu, si cette pensée l'étend au monde. Un point cependant à préciser, un martyr n'est pas seulement un martyr par les mots ; il est de ceux qui rejoignent ce ciel lumineux ; et c'est tout là le sens métaphysique de ceux qui combattent pour le bien ; ce qui n'est pas compris dans les affrontements entre peuples. On comprend donc ce qui se passe dans cet affrontement entre les États-Unis et les Soviétiques ; ces derniers étaient assurés, par leurs pensées, et il faut le préciser « par leurs pensées » : « Qu'ils étaient, qu'ils se trouvaient dans la bonne cause. » Pour eux, le communisme était la bonne réponse pour les peuples, pour libérer les peuples de la domination occidentale. Et c'est ce qui s'est passé. En 1947, se libéraient l'Inde et le Pakistan de la tutelle impériale britannique. En 1948, se créait l'État d'Israël ; les Juifs ont chassé plus de 500.000 Palestiniens de leur terre. Pour les deux premiers pays, l'Histoire a poussé le peuple hindou de se libérer ; le message de libération leur était soufflé dans leurs pensées et en particulier dans les cerveaux de leurs leaders. La libération était à portée de main ; tout a été fait pour que ces peuples qui ont enduré une colonisation, une soumission de deux siècles, de secouer leurs épaules du joug de la colonisation. Quant à la séparation de l'Inde en deux peuples de confessions différentes, ce partage de cette terre devait s'opérer pour le bien de tous. Le Créateur du monde est Un pour tous les peuples de la Terre ; mais si le Créateur a octroyé des confessions différentes, cela relève des Desseins de la Création ; et les buts du Créateur sont lisibles pour peu que l'être humain cherche à comprendre et à se comprendre ce qu'il est dans la Création. Évidemment, il n'a pas la confirmation absolue de la vérité de ce que lui donnent sa pensée et sa raison, mais dès lors qu'il y a la réalité vraie qui existe par la création de deux États, l'Inde et le Pakistan, c'est que ce partage relève des « Nécessités de l'Histoire ». En clair, cela devrait être ; et les confessions de l'Inde et du Pakistan étant différentes parce que toute chose qui surgit sur terre ne surgit pas d'elle-même, mais de l'Essence ; et surtout que ces deux confessions hindouistes et musulmane se complètent et donnent sens aux deux peuples. Pensons si l'humanité entière était chrétienne, que serait le monde humain ? Ou hindouiste ? Ou bouddhiste ? Ou toute autre religion mais commune à tous les êtres humains sur terre ? Il y aurait une pensée religieuse qui est unique et pour tous ? Que serait le soi de l'humain et le soi de l'autre humain et le monde ? La réponse parle d'elle-même ; un monde animé par une seule religion ne serait pas un monde réellement humain qui pense une existence religieuse unique ? Alors que l'humain pour être réellement humain et ce qui lui a été donné pour l'être a besoin de penser son existence avec l'autre qui est tout en étant lui mais se distinguant de lui. Quant à l'État d'Israël, il a été créé sur fond de guerre avec les Palestiniens et les pays arabes, en 1948 ; si l'Histoire pouvait parler, la réponse aurait été : « Cela devrait être ainsi. » Donc l'État d'Israël devait être créé ; que les Juifs aient été aidés par les États-Unis, l'Union soviétique et les pays d'Europe, cela devait être ainsi. Le seul problème pour l'État juif, contrairement à la séparation de l'Inde et du Pakistan, où chaque peuple a rejoint le camp dont il se sentait appartenir, et la paix revenait même s'il restait des litiges entre les deux pays, ils ne mettaient pas en danger la paix, c'est que pour Israël et pour l'Occident qui l'a aidé, il restait la situation des Palestiniens qui ont été chassés et ceux qui sont restés en Palestine et qui ont perdu leur terre et ont été englobés par l'État d'Israël. Dès lors que les Juifs ont gardé pour eux la Palestine, et ont voulu en faire un foyer national, alors que cela ne pouvait marcher un État-foyer national pour la bonne raison que les institutions internationales avaient tranché sur le partage de la Palestine d'une part, et de l'autre, le peuple palestinien s'est trouvé chassé par un autre peuple, avec le soutien des grandes puissances, ce qui est une injustice flagrante envers un peuple « humain », et ça ne pouvait pas marcher, la lutte, le combat pour le peuple palestinien sera omniprésent. La solution des deux États adopté par l'ONU, en novembre 1947, représentait la seule perspective de règlement durable du conflit israélo-palestinien. Ce que refusait les Juifs israéliens qui, il faut rappeler, étaient à l'époque, en position de force, bien armés, et soutenus massivement par les États-Unis et l'URSS. D'autre part, si les deux grandes puissances les avaient soutenus ; c'est qu'elles avaient des intérêts dans cette région centrale du monde par les grands gisements de pétrole qu'elle recelait. Hitler, lors de la Deuxième Guerre mondiale, avait envoyé Rommel et ses troupes en Afrique du Nord pour conquérir cette région ; les troupes allemandes ont essuyé une défaite. De nouveau, cette région est devenue une région convoitée par toutes les puissances du monde. Néanmoins, au-delà des enjeux entre les puissances, une grande puissance ne peut soutenir un peuple contre un peuple combien même elle a des intérêts à gagner dans cette région. De même pour les Juifs d'Israël, ils étaient éparpillés à travers le monde, errants pendant 2000 ans, et ils se trouvent, après avoir créé leur État, à coloniser tout un peuple, uniquement pour avoir toute la terre de Palestine pour eux. Est-ce normal ? L'Histoire accepterait-elle qu'un peuple soumet un autre peuple pour son intérêt propre ? Mais alors et les deux Guerres mondiales, qu'ont-elles enseigné ? Mais l'être humain est humain, il est ce qu'il est ; il peut ignorer même ce qu'il est lui-même. Durant près de huit décennies, la guerre n'a pas cessé dans cette région centrale du monde. Israël est devenu un « État en état de guerre permanent » ; le peuple palestinien est devenu, avec ses alliés, comme les alliés d'Israël, un « peuple en guerre permanente ». L'Histoire soutient la cause juste ; pour elle tous les peuples se valent ; mais la cause juste reste toujours la cause juste ; mais sans cause injuste, il ne peut y avoir de cause juste ; et c'est le paradoxe. Comme sans le mal, il ne peut y avoir de bien ; comme sans la guerre, il ne peut y avoir la paix. Et c'est ainsi que ses 76 années d'histoire se sont déroulées ; de guerre en guerre, et c'est toujours l'Histoire qui a tracé l'histoire de l'humanité. Tout ce que les États-Unis ont fomenté dans cette région centrale pour maintenir leur emprise devait s'opérer ainsi ; de même Israël qui était un bras essentiel dans cette emprise US devait opérer ainsi ; et cela relevait des Nécessités de l'Histoire. Comme on l'a dit supra, « cela devrait être ainsi, puisque telle a été la réalité du monde durant ce temps passé » ; mais l'histoire de l'humanité ne fait pas du surplace, elle évolue et elle évolue toujours positivement nonobstant des guerres et des malheurs par lesquels passent les peuples. Le peuple palestinien, s'il souffrait, il souffrait pour une cause juste qui lui a été octroyée par l'Histoire. Le peuple palestinien aurait pu ne pas souffrir si l'Histoire en avait décidé autrement ; mais l'enjeu de cette région du monde était trop important et le peuple palestinien étant au centre dans cette région centrale du monde, tout le poids passait par lui. Mais si l'Occident et Israël avait pour eux la puissance, le peuple palestinien avait pour lui la lutte, la patience dans son combat, ses sacrifices et surtout sa résilience que l'Histoire mettait en lui. Il était accompagné par l'Histoire, à chaque mètre qu'il faisait le rapprochait au but tracé par l'histoire. Il en va de même pour l'Occident et Israël, ils étaient accompagnés aussi par l'Histoire, à chaque mètre qu'ils faisaient les rapprochaient au but tracé par l'histoire. Sauf que l'Occident et Israël déclinaient, ils ne pouvaient continuer à asservir un peuple ; ils devaient se réajuster à la nouvelle évolution du monde. Donc le but de l'Histoire, c'est l'ascension face à un déclin déjà « visé, scellé » par l'Histoire. Comme naguère, les empires européens ont asservi le monde ; ils ne pouvaient indéfiniment dominer le monde ; sinon l'humanité telle qu'elle a été créée et qu'elle soit ainsi ne serait pas une humanité. Une planète de singes qui commanderaient à des singes inférieurs, ce qui ne peut être une humanité pensante et créatrice, à l'Idée du « Dessein du Créateur de l'Univers dans la création de l'Humain sur terre. » On comprend dès lors la destinée du peuple palestinien et du peuple israélien et de leurs alliés respectifs ; la marche de l'Histoire est inéluctable dans ses principes comme dans ses opérations passées, en cours et à venir, sauf que ni les puissances ni leurs protégés n'en prennent conscience. Et, combien même ils en prennent conscience, ils restent poussés par leurs pensées et leurs consciences qu'ils ne commandent pas. Tantôt positives tantôt négatives, toutes ces pensées et consciences sont en fait concentrées dans la marche de l'histoire, et c'est l'Histoire qui en est garante de sa propre histoire. Chercheur* |
|