Envoyer à un ami | Version à imprimer | Version en PDF

Guelma: 11 décembre 1960, la haute voix du peuple

par Mohammed Menani

Le 11 décembre 1960, nous étions encore dans la nuit coloniale, sous la pesante pression du colonialisme français qui traçait ses territoires de Dunkerque à Tamanrasset, déniant le droit d'existence de tout un peuple, tentant à le déraciner de sa culture, de sa langue, de sa religion et de ses coutumes ancestrales.

Il y a 64 ans, le peuple oppressé s'était dressé, dans un défi à se positionner au cœur de son combat et dans l'aura universelle, pour remettre les axiomes de l'histoire à leur juste valeur, la journée du 11 décembre, hautement symbolique, n'est qu'une page de l'histoire, dans le long combat mené par le peuple algérien contre l'entreprise criminelle coloniale. Elle ravive la mémoire sur les légendaires images de cette marée humaine qui s'était insurgée par ses seules forces de mobilisation et de discipline, derrière son élite combattante, rugissant à la face du monde sa foi dans la patrie et la volonté de se libérer de l'oppression séculaire, brutale et criminelle d'un colonialisme spoliateur de tous ses droits, qui voulait extirper jusqu'à sa mémoire pour lui dénier toute identité.

En élevant la voix à l'unisson le 11 décembre 1960, le peuple algérien avait provoqué une gigantesque nébuleuse qui allait traverser les monts et les océans, parvenant à faire vibrer le palais de verre de Manhattan, imposant au concert des nations d'écouter la juste cause de la Nation algérienne. Dans les strates de l'Histoire, nous relevons que neuf jours après, soit le 20 décembre 1960, l'ONU décida d'instruire la question algérienne en tant qu'acte de décolonisation d'un peuple épris de liberté et d'émancipation dans la paix, au grand dam de la délégation française qui essuya un cinglant revers diplomatique.

Le 11 décembre 1960,la voix du peuple avait glacé le sang dans les veines de tout le collège des idiots thuriféraires de l'ordre colonial, les derviches hurleurs de l'assimilation qui vont se convertir plus tard en recruteurs des récipiendaires aux garnisons de la cinquième colonne et les contingents des cellules dormantes, volant aussi au secours de leurs amis revanchards sionistes qui digèrent mal leur incommensurable «syndrome d'El Adabia» depuis Suez 1973 où 900 dépouilles ont été ramassées sans linceul.

Dans sa longue résistance, le peuple avait fini par arracher son indépendance et récupérer sa souveraineté. Hier c'était le même peuple qui avait construit dans le sang, le mur de sauvegarde de la nation contre l'obscurantisme et le terrorisme aveugle. Aujourd'hui, c'est toujours le même peuple qui remet de l'ordre dans ses tiroirs à travers la réhabilitation de ses représentants dans les organes de contrôle populaire et la gestion des affaires publiques, pour exprimer toute la mesure de sa souveraineté inaliénable. C'est aussi le même peuple qui a décidé de renvoyer tout son personnel politique pour résultats non probants tout en le soumettant à l'audit général. Une grande partie des gangs mafieux qui ont mis en coupe réglée la destruction de notre pays pour le vendre à la criée, sont graduellement neutralisés pour répondre de tous leurs méfaits. La grande lessive continuera sous les yeux du Peuple et n'en déplaise aux irréductibles fossoyeurs de l'espérance des peuples qui avancent. N'en déplaise aux racistes «illuminés», renégats, mercenaires, féministes des loges maçonniques sadomasochistes et autres faux dévots qui gravitent dans le giron des laboratoires de l'internationale sioniste, ainsi que les apprentis-sorciers et les valets du néocolonialisme, qui grenouillent dans le bocal parlementaire des extrémistes occidentaux véreux et aux mauvais perdants, revanchards nostalgiques frappés de cécité devant les évidences de la réalité.

Il fallait réveiller en outre-tombe Massinissa et Jugurtha pour rappeler à l'ordre tout cet hémisphère nord qui s'encanaille ostensiblement à mener un combat contre Allah le Tout-Puissant, avec le darwinisme arrogant et le suranné paternalisme déshumanisant envers les peuples des autres civilisations du Sud qui rejettent solidairement l'étendard de l'empire du mal tentant d'asservir encore toute l'Humanité. L'imposture du faux livre céleste intitulé «talmud de Babel» ou le mensonge du «peuple élu» ne font plus recette devant le réveil unanime des consciences universelles qui constatent l'agonie de la mascarade de ce ramassis d'invétérés bannis de la Grâce Divine et condamnés à l'errance éternelle jusqu'au Grand Châtiment.

En commémorant une date aussi prestigieuse qui symbolise le retentissement de la voix du peuple, l'on ne va pas se suffire des rituelles cérémonies de recueillement et de reconnaissance à nos braves aînés, pour que la mémoire se ravive. Ceci reste un devoir de mémoire pour que nul n'oublie.

Dans cette dimension, l'on se doit de marquer une halte en ces temps difficiles, dans l'adversité et la contrariété économique, pour mesurer le chemin parcouru par notre peuple sur l'échiquier du développement et du progrès. L'on se doit de réajuster sa projection dans l'avenir sans hypothéquer les droits des générations futures, ni dévier du sens de l'histoire, en évitant de végéter dans les arcanes de la pauvreté et du sous-développement, de la dépendance et menacés par des incertitudes des lendemains périlleux.

Dans notre for intérieur, le mois de décembre reste un symbole universel avec la déclaration des droits de l'homme, la proclamation onusienne de prévention et de lutte contre la corruption planétaire, les manifestations populaires algériennes contre le colonialisme, les conférences mondiales sur l'environnement, mais aussi l'ultime étape calendaire dans un exercice comptable où l'on donne lecture des comptes et des résultats.

Ainsi, l'année 2024 tire à sa fin et les indicateurs de notre plage économique présagent déjà les prémices de la maigre récolte. La consommation des crédits au titre de l'année en cours va inéluctablement dégager une ration de faible consistance par rapport aux objectifs assignés, mettant sous les feux de la rampe la grande faiblesse de nos moyens de réalisation et l'absence de la synchronisation des actions qui génèrent l'inadmissible incurie qui règne dans divers segments du développement local.

La dangereuse pente de l'insouciance a bien ralenti notre évolution sociétale générale mais ne justifie pas la résultante qui soutient que nous avons pris le pli de fonctionner en dessous de nos capacités, paradoxalement aux efforts consentis par les pouvoirs publics, à travers la mobilisation des moyens financiers colossaux et les actions de consolidation d'assainissement et de modernisation de toute l'administration publique, pour la rendre plus performante dans tous ses compartiments de proximité avec le citoyen.

La stagnation reste le fait de l'individu désinvolte et plusieurs niches de poussières sous le tapis sont mises à nu. Tous les intervenants sont tenus de tirer vers le haut leurs prestations dans la cohérence et la visibilité des mécanismes liant l'efficacité et la cohésion sociale pour une bonne gouvernance dans la gestion des affaires de la collectivité.

En cette fin d'exercice 2024, nous venons de parachever l'installation de toutes nos institutions républicaines, pour se consacrer à la relance industrielle dans une finalité d'optimiser notre croissance économique durablement adossée aux irréversibles vecteurs de la transition numérique et la transition énergétique.

Dans ce sens notre grand schéma directeur hiérarchisant les priorités s'articule sur une mutation interne soutenue par l'instauration des hauts concepts de la démocratie économique, sociale et politique, où il n'y aura pas de place pour les aventuriers, les canards boiteux et les effrontés et gonflés saltimbanques des foires et autres créneaux stériles de la manipulation pour déstabiliser les nations, amplifiés par les réseaux sociaux aux «streaming» douteux et malveillants, enrobant des desseins sataniques.

L'on ne doit pas trop s'attarder sur certains plumitifs et autres pantins-parias se constituant en cordes vocales sur les nuages d'une maison d'édition nazie et des mixtures de son poulailler sioniste qui ne cessent de verser leur fiel tentant de diaboliser notre pays, dès lors qu'il s'attelle avec haute résilience à préserver sa mémoire et sa souveraineté.

Les barbouzes qui projetaient de violenter nos stèles, nos phares symboliques, nos repères historiques et nos Mosquées, ne font que confirmer qu'ils font la guerre au Dieu Tout-Puissant. Dans la Grande Mosquée d'El Mohammadia se récite le Saint Coran nuit et jour et c'est dans cette osmose islamique envoûtante qu'un simple clic a pu vous mettre à nu en déjouant votre acte subversif inspiré d'un canasson gaulois concurrent supplanté par un promoteur chinois ayant le Haut Minaret qui veille sur la baie d'Alger.

L'heure est à la sacralisation du labeur, de la sueur et de l'effort sur des vecteurs rationnels. A l'évidence, l'on ne peut que se définir justement entre «l'acte d'aller travailler» et «l'acte de se rendre au travail», soit se départir des sièges de l'expectative et par bon sens, se remettre à travailler aussi sérieusement et sans malice.

Demain le peuple embrassera son timonier pour aller de l'avant sur une nouvelle donne républicaine puisant dans toutes ses forces en vue de se positionner avec résilience dans l'inéluctable et proche reconfiguration mondiale, en clouant le bec à tous les méchants jaseurs de la discorde, la subversion et la diversion. Pour peu aussi que l'on retrousse les manches dans la pleine cohésion, sans aucune désinvolture perfide et croire dur comme fer que nous n'avons pas un autre pays de rechange.