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Des bombardements et des faux prétextes

par Abdou BENABBOU

Plus de 300 raids aériens de l'armée israélienne ont bombardé la Syrie ces dernières heures et se sont étendus jusqu'à Damas. Le faux prétexte invoqué était de détruire les armes chimiques laissées par les forces militaires de Bachar El Assad. De plus, les bombardements israéliens s'accompagnent en même temps d'attaques aériennes américaines continuelles au motif de neutraliser des poches jihadistes.

La destruction de l'anodin laboratoire médical lundi par les bombes à Damas sous prétexte qu'il abritait la confection d'armes chimiques est basée sur une piètre excuse. De telles armes ont les faveurs de la circulation libre et peuvent être acquises au marché mondial des considérations politiques secrètes. De plus, on se demande en quoi la marine syrienne détruite lundi par des attaques aériennes inattendues représentait un danger alors que le monde entier se disait satisfait de l'éventualité d'un retour à la démocratie.

La vérité est que chacun la définit et l'interprète selon des convenances et des intérêts.

Ainsi, la Syrie est bien loin de s'attendre à l'espérance d'un dessein paisible que lui accordent les observations imparfaites et précipitées. La mise en branle des aviations militaires sioniste et américaine concomitante avec la chute du régime syrien est la parfaite démonstration d'une large stratégie qui ne s'arrête pas seulement à provoquer la fuite d'un chef d'Etat déchu.

La Syrie est bel et bien rentrée dans une profonde tourmente car il est utopique de croire que toutes les forces armées divergentes syriennes, de surcroît d'évidence manipulées par des puissances étrangères au nom d'intérêts divergents soient un gage de paix pour le peuple syrien.

Il est tout de même étonnant que le Premier ministre de Bachar El Assad poursuive sa charge à la tête du gouvernement comme si de rien n'était alors que la liste rouge des fidèles du président fuyard a été ouverte. Sans doute est-ce là un signe indiquant que les chants et les danses de joie et d'allégresse de la population ne seront qu'éphémères.