|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
La
lointaine Australie vient de s'attaquer à l'addiction des adolescents aux
réseaux sociaux. Son parlement a adopté une loi interdisant aux moins de 16 ans
d'y accéder. Il est fort douteux que la mesure soit un jeu d'enfant et que son
application soit d'une simplicité assurée. Elle n'aura probablement que le
mérite de souligner et de confirmer l'étendue dangereuse et mondialement
généralisée d'un phénomène social devenu effarant n'épargnant aucune société.
Avant les parlementaires australiens, d'autres législateurs de pays différents avaient déjà statué sur le sujet pour prémunir les populations adolescentes des dangers multiples que génère le nouveau règne de l'internet. Sa dominance a de multiples effets outrageants et ne s'arrêtent pas à une histoire de sécurisation de la jeunesse contre des maux sociaux et les mauvaises mœurs connus qui entravent sa bonne éducation. Pour peu que la conclusion des mesures législatives s'avère heureuse, le mal est plus large quand on observe souvent avec désappointement la profonde reconfiguration des rapports sociaux. L'addiction fait un tabac et ne concerne pas uniquement les adolescents. De 7 à 77 ans, le monde entier, à quelques réduites exceptions, s'est soumis avec outrance à la dictature du smartphone dans une obligeance qui a totalement transfiguré les sociétés. Le «portable» est si identifiant que l'identité humaine a été sérieusement défigurée. Le téléphone est l'ennemi et l'ami en même temps. Il est époux et amant, voisin, accompagnant de café et de bureau, autorité libérant l'absence et la présence pour que les proximités familiales et celles amicales ne soient que des ombres fantomatiques. Il est tout aussi abri pour se réfugier et tribune pour étaler sans retenue la nudité de l'esprit. Il fait croire parfois par son addiction à la liberté de s'adresser aux autres alors qu'en réalité elle engage à interpeller son égo. Sans doute, il y a là un besoin d'alléger l'existence du lourd poids sur le dos. Auquel cas, aucune loi ni législation n'arrêtera sa profusion. |
|