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Livres
Gaza. Essais de la Revue d'études et de critiques sociales Naqd. Alger, octobre 2024, Hors série, n°8,198 pages en français et en anglais et 71 pages en arabe, 1.000 dinars. Il est dit et écrit que toute lutte de libération nationale ne connaît d'essor réel qu'à la suite d'un événement majeur bouleversant le cours d'une histoire qui, au fil des ans, des silences complices et des «accords», commençait à être totalement oubliée. C'est ce qui se passait pour la résistance palestinienne qui dure depuis 1948 mais qui, ces dernières années, était en train d'être étouffée : accords dits «d'Abraham», installation de colonies sionistes en Cisjordanie déjà occupée, encerclement de Gaza... L'opération «Tawfan Al Aksa» du 7 octobre 2023 menée avec succès - en plein territoire «israélien» - par le mouvement Hamas a propulsé la dialectique de la violence et de la contre-violence entre le pouvoir colonial d'Israël et la résistance palestinienne à un niveau inégalé dans l'histoire des confrontations. La suite est connue avec la réaction sauvage, génocidaire du pouvoir sioniste. Gaza totalement détruite par les bombardements aveugles... élargis au Sud Liban (et contre le mouvement Hezbollah)... et des provocations meurtrières contre l'Iran. Une répression encore beaucoup plus élargie en Cisjordanie occupée...Tout cela avec le soutien des pouvoirs politiques et médiatiques des pays occidentaux pro-sionistes. Heureusement, dans la foulée, on a vu apparaître et ou se développer, face aux nouvelles formes de la domination coloniale, de solidarités international(ist)es, tiers-mondistes ou tricontinentales, engagées dans une perspective politique historique de rupture qui s'assume en acte transformatif et de critique radicale. C'est cet esprit-là que ce numéro Hors-série cherche à honorer. Les Auteurs : Daho Djerbal/ Fourate Chahal/ Zukiswa Wanner/Noha Khalaf/Abdulla Moaswes/Ranabir Samaddar/Muhammad Jihad Ismael/ Ropae : Review of African Political Economy/Imad Sayrafi Greg Thoma/ Umeyya Abu Hana/ Maisan Hamdan Sommaire : Présentation (Daho Djerbal)/ Vivre et mourir à Gaza/ Alliances et complicité génocidaire/ Critique du discours dominant/Résistances solidarités. Révolutionnaires et fronts de lutte/Ecrits/ Annexes (Nous vous avons donné Noël... Poèmes) Extraits : «La manière dont un peuple qui a historiquement reçu des Nazis la marque de l'Etoile de David peut faire de même avec un autre peuple est quelque chose qui doit être disséqué et analysé par des psychiatres et des psychologues» (Zukiswa Wanner, p 33), «Aux Etats-Unis, c'est à partir du début des années 1980, durant l'administration Reagan (1981-1989), que le revirement idéologique vers une droite fondamentaliste a commencé. Composée de néoconservateurs et d'un mouvement évangéliste de droite, cette tendance parfois nommée «les sionistes chrétiens», aboutissait à un phénomène devenu typique de la droite «reaganienne républicaine» (Noha Khalaf, p 55), «Selon certains auteurs, il n'est plus exagéré d'estimer qu'il y a, aux Etats-Unis, une quarantaine de millions de chrétiens sionistes, pour la plupart évangéliques et fondamentalistes» (Noha Khalaf, 60), «Depuis l'élection de 2016, les faits confirment que les Think tanks continuent d 'exercer une influence sur l'administration, notamment en termes de politique étrangère et migratoire» (Noha Khalaf, p 66), «Il est clair depuis longtemps que la stratégie israélienne de longue date est d'opérer une épuration ethnique des populations palestiniennes. L'élimination du Hamas et la libération des otages israéliens du 7 octobre sont devenus l'excuse mensongère par excellence pour perpétuer une épuration ethnique se terminant en génocide dans une des régions les plus peuplées du monde» (Noha Khalaf, p 79), «IL faut limiter le pouvoir dur -politique, économique, militaire - des nations riches. Mais il faut aussi que le Sud global s'améliore de manière significative dans le domaine du soft power, dans les arts, la culture et les médias, afin de faire évoluer les récits et les perspectives mondiaux en faveur d'une humanité commune et d'un ordre mondial plus équitable et plus juste, et qui soit également reflété dans les structures multilatérales mondiales» (Groupe de travail. Document de discussion, Pacsoc, p 186). Avis - Une revue qui respecte sa ligne éditoriale de toujours. La défense des solidarités international (ist)es, tiers-mondistes ou tricontinentales... sans perdre sa vison critique et autocritique. Etude à signaler et à ne pas rater : Celle de Noha Khalaf : «Usa-Israël. Convergences géostratégiques et connivences idéologiques» (p54 à 80) Citations : «Racisme et apartheid sont maintenant au cœur de la démocratie occidentale» (Ranabir Samaddar, p 97), «Les fondements de l'économie israélienne reposent sur le rôle politique et militaire particulier que le sionisme remplit, à l'époque et aujourd'hui, pour l'impérialisme occidental» (Salim Vally/Revue Roape, p 127), «C'est l'hégémonie culturelle blanche et occidentale qui façonne encore et toujours les droits de l'homme, qui leur donne la priorité et les instrumentalise dans la poursuite de leurs agendas politiques , économiques et sécuritaires» (Groupe de travail. Document de discussion, Pacsoc, p 181). La Maison du Neguev. Une histoire palestinienne. Un recueil de souvenirs de Suzanne El Farrah El Kenz. Apic Editions, Alger 2009, 159 pages, 400 dinars Née à Ghazza, dix années après la naqba. Et, puis, ce fut l'itinéraire habituel des exils forcés, exils ou fuites acceptés par certains, rejetés par d'autres, exilés ou fuyards obligés de (re-)partir juste au moment où l'on croyait (enfin) pouvoir se reposer, le bonheur retrouvé, et entamer une nouvelle vie. L'Egypte, l'Arabie Saoudite, l'Algérie, La Tunisie, La France... avec le secret espoir de se fixer définitivement quelque part auprès de l'homme aimé (lui aussi, un moment traqué et obligé de fuir les barbares) et les enfants... encore qu'au fond de soi demeure cette flamme, petite certes mais toujours là, portant la chaleur du pays perdu. C'est là, en fait tout le drame de l'auteure. Elle est obsédée par sa Ghazza. Ghazza «palpite en elle et elle ne l'a jamais quittée»(...) Plusieurs années après, elle veut revoir sa Ghazza, sa maison familiale... en emmenant (entraînant ?) cette fois-ci, avec elle, son encore jeune garçon. Un pèlerinage douloureux d'autant que l'occupation israélienne a fait tache d'huile et a bloqué toutes les issues, balayant presque tous les passés (...) Réaliste et dramatique comme épilogue. La cause profonde : peut-être ces premiers départs au lieu de rester et de résister. Mais à qui la faute ? Aux Palestiniens eux-mêmes ? A leurs dirigeants ? Aux pays arabes ? A certains dirigeants de certains pays arabes ? Au terrorisme... et à l'argent sionistes ? Aux pressions des grandes puissances ? Avis - Un livre superbement écrit. Avec le cœur. Avec les tripes. Avec les larmes au fond des yeux. Un livre qui se lit avec facilité. Qui vous fera aimer encore plus la Palestine. Qui vous fera mieux comprendre la douleur des Palestiniens, première et deuxième générations de l'exil. Un livre douloureux, mais beau ! A lire abssssssss sssssolument. Phrase à méditer : «Je l'ai abandonnée (la Palestine) à son sort et elle m'a rendu le mien». (Fiche de lecture déjà publiée en juin 2020. Extraits pour rappel. Fiche complète in www.almanach-dz.com/relations internationales/bibliothèque d'almanach) |
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