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Livres
LES FRONDEUSES. Recueil de nouvelles de Saliha Kaci. Dar El Qobia Editions, Alger, 180 pages, 1.100 dinars 16 nouvelles. Toutes basées sur les vies et les cris de femmes algériennes. Jeunes filles, étudiantes, travailleuses, femmes au foyer, femmes abandonnées ou célibataires, avec ou sans enfants... presque toutes non pas totalement malheureuses mais souhaitant un autre sort que celui qui leur semblait tracé d'avance dans une société encore pas totalement ouverte à l'émancipation de la femme. Société des campagnes ou des villes... celle des jeunes ou des moins jeunes, celle des exclues du système éducatif ou celle des «cadres» formées sur les bancs de l'Université. «Rien, ni personne n'est épargné, même avec affection ou affliction» (J. Brenot, préface) 16 nouvelles écrites avec engagement et passion, ce qui nuit quelque peu au style. Mais qu'importe le flacon pourvu qu'il y ait du sens. Et, il y en a : On a la redécouverte de la personnalité, passant de la femme soumise à la femme révoltée. On a la jeune fille et sœur souffre-douleur en symbiose avec rien qui s'oppose à l'incompréhension des hommes de son environnement. On a le désir d'indépendance et les retrouvailles d'un amour abandonné. On a la liberté et le mal-être. On a la révolte d'une femme «rangée». On a l'histoire d'une femme qui perd la vue mais, qui retrouve la «vérité». On a la revanche de la femme «divorcée». On a... On a... Toutes des personnages qui bousculent, qui happent, qui peuvent faire grincer les dents, mais qui, parfois directement et même brutalement et à grands cris, disent leurs quatre vérités sur leur vie. L'Auteure : Enseignante, prof' de français au lycée (Tizi Ouzou) Extraits : «Elle peine à garder un travail stable. Jeune, encore désirable et seule ! Ingrédients parfaits pour être une proie facile ; des prédateurs masculins lui ont fait fuir d'alléchantes occasions d'emploi. Une femme seule, c'est la putain qui cherche à plaire à tous les coins de rue» (p 30), «Une mère sans wali, sans tuteur masculin, non, non, ça ne se fait pas, c'est même dangereux ! Un monde dédié au culte d'une suprématie soigneusement construite» (p 31), «Je vis dans ce pays enlisé dans la vase de la prospérité rentière... des humains se tuent à construire un rideau de fer bien cimenté séparant les genres. Un peu comme dans cette cité sans majuscule où j'évolue, une ville en mal de reconnaissance» (p 76), «L'un se devait d'être performant physiquement et l'autre de fournir la preuve de sa chasteté, de sa pureté, de son honneur ! Tous les deux en mission...» (p 131), «Ironie du sort, un prénom d'une reine berbère (Tinhinan) qui ne m'a pas porté chance... j'avais tout fait sauf régner sur ma vie ! Une vie de réquisition...» (p 145). Avis - Une vie de femme en Algérie ? Pas facile ! Libre dans son enfermement, enfermée dans sa liberté. Des nouvelles qui font le tour de la question. Qui découragent et encouragent en même temps. Citations : «On a beau s'éloigner de chez soi, on finit toujours par revenir et reposer les pieds là où tout a commencé» (p 45), «Les anciens nous ont légué ce précieux trait tant vanté par nos contemporains : il ne faut pas parler pour ne rien dire, il faut aller dans la discussion vers l'essentiel ! Éviter tous les excès. L'essentiel, la dignité humaine ! Donner sans rien attendre. Epuisée...» (p 50), «C'est beau, un homme qui pleure» (p 73), «On nous bassinait avec un passé glorieux qui nous empêchait de nous projeter ! Résultat des courses ? Un passé constamment réchauffé, un présent sacrifié et un futur fantasmé !» (p 78), «Un attrait physique féminin au plus haut point peut disparaître et laisser place à un basculement dans le néant» (p 105), «La rupture est la bienvenue lorsqu'elle autorise la lumière intérieure à s'allumer» (p 115) La femme algérienne, citoyenne au cœur de la nation. Essai de Allaoua Bendif, Editions El Qobia, Alger 2023, 165 pages, 800 dinars C'est un fait connu et reconnu, les Algériennes ont toujours été fidèles et très engagées lors des grands rendez-vous de l'Histoire du pays. Déjà, bien avant le déclenchement de la guerre de libération nationale, les noms lumineux et éclairés de combattantes existent en grand nombre. Durant la révolution armée, sans attendre un quelconque décret ou une fatwa, elles ont participé, par millions, activement à la révolte populaire en tant que soutien ou en tant que combattante, les armes à la main... tout en préservant la plupart du temps la famille et l'honneur... et ce, sans «flouter» leur visage. Durant la décennie noire, elles ont, par centaines de milliers, activement et résolument dénoncé l'obscurantisme quitte à le payer de leurs vies... et ce, sans «flouter» leur visage. Hélas, une fois la souveraineté nationale restaurée et une fois la barbarie terroriste vaincue, elles se sont retrouvées face à une régression notoire et irrationnelle par rapport aux acquis que l'on croyait pérennes et exemplaires. Pourquoi ? La voie pour s'en sortir ? une éducation transversale à la citoyenneté et de la formation de l'Homme algérien... au dialogue et au débat. L'Auteur : Né à Skikda le 17 mars 1953. Docteur en psychologie clinique (Constantine et Lille 3/France). Déjà auteur d'un ouvrage : «Violences algériennes», chez Koukou Editions 2019. Table des matières : Introduction/Première partie : L'Algérienne dans la citoyenneté : Entre la volonté officielle et la réalité, analyse des chiffres/ Deuxième partie : L'Algérienne hors des droits citoyens, la question sensible du code de la famille à l'origine de la référence juridique duelle en Algérie/ Troisième partie : La citoyenneté pleine et entière des Algériens est au cœur de la problématique de la modernisation, de la société, de la construction de l'Etat national démocratique et citoyen et du développement national/ Conclusion Extraits : «Depuis le début des années quatre-vingt, un nouveau discours religieux a fait irruption dans la société algérienne et y a pris une place très importante. Ce n'est plus du tout la religiosité cultuelle traditionnelle de nos aïeux, c'est un discours religieux extrêmement politisé structurant une vision sociétale quasi totalement dominée par la pensée religieuse» (p 64), (...) «La société algérienne est livrée, depuis au moins trois décennies, à la lutte entre les courants du modernisme occidentaliste et universaliste, ceux de l'islamo-nationalisme et ceux de l'islahisme politico-religieux supranational, «Oummiste»...» (p139), (...) Avis - Un essai réussi. Des vérités sur la société algérienne, défense et illustration de la femme algérienne. Citations : «L'âge d'or du statut social des Algériennes est incontestablement la guerre de libération nationale» (p 29), (...),«La problématique de la femme en Algérie est fondamentalement sociétale» (p 129), «L'homme algérien est coincé dans une posture mentalement perverse, structurée dans l'incohérence» (p131), (...) (Extraits pour rappel. Fiche de lecture complète in www.almanach-dz.com/bibliotheque dalmanach-dz.com/population. Publiée le 21 novembre 2013). |
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