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Il y a de cela soixante
dix ans, que le peuple algérien, derrière des leaders incomparables, s'engageait
dans une révolution qui allait bouleverser tous les avenirs.
La France coloniale, pensait à une simple insurrection d'indigènes en quête de nourriture. Elle croyait avoir affaire à des bandits de chemins, des rebelles, hors la loi, mais pas à une haute prise de conscience nationale vers l'accomplissement d'un idéal d'indépendance. Loin dans les méandres de la douleur algérienne, le soleil ne brillait que par touches d'espoir rattaché au bout d'un fusil ou d'un mauser subtilisé voire d'un poing nu mais décidé à briser à jamais le joug colonial. Dans les rues, dans les campagnes, les monts et les douars ; l'heure n'était qu'une question d'hommes, de circonstance et de farouche volonté. Ce novembre avait été, le recouvrement de la liberté le prouve ; un assaut final à toute les péripéties du mouvement nationaliste qui sans symbiose unitaire retardait la résolution finale d'en terminer à jamais la souffrance contraignante qui s'abattait sur le peuple. Avant, durant et peu après ce versant décisif de l'épopée nationale ; la solidarité ne se limitait pas dans la gestion de diar errahma, ou maïdat ramadan. L'un fut le frère de l'autre. Le lien sanguin ou parental ne donnait pas aussi l'identité familiale. Tout fut une famille. La misère les unissait dans le sens du partage. Il ne s'agissait pas d'une exception ou d'un excès de soutien de l'un vers l'autre. L'on pouvait partager un rien. Pourvu que l'on ait ce désir ardent de pouvoir et d'accepter de l'effectuer sans coup férir. Les qualités intrinsèques dont jouissait la population ponctuelle d'alors provenaient justement du besoin commun entretenu dans la structure mentale de chaque « citoyen ». Il n'y avait que des citoyens français, sans toutefois l'être. Puis franco-algériens ou musulmans. Sans savoir, sans culture sans instruction, avec toute une niaiserie, des espoirs et de fortes sensations, cette population aimait, sans la connaître la liberté, adorait sans l'avoir exercée l'indépendance. Pour rendre apte aux étapes d'une concrétisation, l'ensemble des aspirations enfouies mais consensuelles, la providence devait dégager des hommes, un commando de choc, la révolte, Ce furent l'OS, les six, les vingt deux, le CRUA, le CNRA, le GPRA, la RADP. C'est dans ce long et ardu processus que le parcours historique d'une nation s'est tissé dans l'atrocité des jours et des nuits. A linsrar de ce qui se passe en Palestine actuellement. On ne cherchait nullement à écrire l'histoire, on voudrait la vivre dignement. Dans la vie des nations, la référence matricielle demeure celle évidemment relative à l'attache ancestrale au même titre que l'individu. Ce jour là, l'Algérie venait à rassembler ses différents éléments en faisant taire tous les différends. Ce fut une réincarnation de l'âme nationale, restée longtemps, amorphe dans un corps qui n'avait pas pu s'affranchir définitivement. Novembre était un éclair foudroyant qui allait illuminer le ciel d'une nation,obscurci depuis un siècle et plus. Annonçant la gravité de l'heure ; « l'équipe de jeunes responsables et militants conscients, » rédigeant l'appel de Novembre engageait déjà sa ferme décision pour aller au devant d'une situation compliquée par la zaimisme et leadership. Ces « jeunes » affirmaient alors « Nous tenons à cet effet à préciser que nous sommes indépendants des deux clans qui se disputent le pouvoir » la bipolarité dans le pouvoir, l'esprit de clanisme ne sont pas donc une nouveauté. Ils s'élançaient surs et déterminés pour exprimer leurs buts « La restauration de l'Etat algérien souverain, démocratique et social dans le cadre des principes islamiques » en sommes-nous là ? Plus loin, l'appel garantit « l'Assainissement politique par l'anéantissement de tous les vestiges de corruption et de réformisme, cause de notre régression actuelle » étions-nous dans un constat prémonitoire ? Ce premier novembre chez nous est-il exclusivement une date particulière, une journée chômée et payée que les gouvernants tentent à chaque échéance d'en donner le maximum d'éclats par des manifestations culturelles, sportives et autres ? Ou serai-t-il un arrêt mémorial que l'on devait observer chacun à sa façon mais tous par la même intonation intérieure? Ainsi dans nos boulevards, nos quartiers et nos villes, un premiers novembre s'annonce par les couleurs des fanions et autres guirlandes que la mairie le plus souvent sous l'impulsion traditionaliste du wali tend à mettre en exergue. Il leur est un programme. Fêter et faire fêter le premier novembre ou toute autre « fête » nationale par sa population est devenu une mission tout aussi banale que celle d'attrouper les éternels constants invités en la circonstance. Alors qu'à une certaine époque ; à l'orée de l'indépendance, dans chaque maison, chaumière ou gourbi ; l'emblème national « nedjma ou hlel » en constituait le principal décor domestique. On le faisait brandir à chaque occasion nationale. Ces drapeaux fusaient de partout lors des fêtes. Nous n'avions pas encore, en ce temps d'équipes sportives enivrantes. La seule, en était l'Algérie libre et indépendante ! Même dans les écoles l'ensemble des travaux scolaires manuels étaient conçus pour faire des calots, des insignes et tous ce qui peut signifier clairement des signaux forts du nationalisme. En ces temps-ci, cet étendard semble devenir une exclusivité de l'équipe nationale, d'un stade de foot et de l'Etat et de ses collectivités. Le nationalisme n'est pas une profession de foi ni un engagement dressé par devant étude notariale. A la limite de la foi il n'est non plus un droit de détention d'un bout d'une CNI ou d'une attestation de participation. C'est un comportement, un esprit, une pieuse pensée et une profonde réflexion. Novembre à l'instar de tant d'attributs historiques nationaux doit être remis à qui de droit. Véritable ayant-droit, la population en ces multiples facettes de représentativité devrait récupérer la solennité des hauts faits de la nation. Novembre n'est pas une affaire uniquement de l'administration, et heureusement quelle est toujours a la rescousse, c'est une affaire nationale. Pour plus d'enracinement des valeurs patriotiques, tout doit être mis en œuvre afin de réinventer chez nos jeunes cette passion à leur attachement, au lieu de voir leur ardeur, au péril de leur vie, à quitter ce pays. Cette commémoration, gagnerait à s'inscrire en journée de célébration, de souvenance, de médiation et de communion, où l'on pourra bâtir une stèle pour chaque chahid dans le cœur de chaque algérien. Où l'on pourra attiser davantage l'amour que l'on doit à ce pays malgré les couacs, les contretemps et le désengagement de certains. Il faudrait savoir tracer les frontières entre le pays et les hommes de circonstance. L'Etat est pérenne, les régimes sont aléatoires malgré leur succession. Et la meilleure des commémorations restera celle de pouvoir tirer du sacrifice de celles et ceux qui ont donné leur vie, une fierté impérissable pour celles et ceux qui vivent l'indépendance de ce noble pays. Cette fierté est imprimée entre autre, dans le passeport de chaque algérien voyageur, lorsque à l'étranger, on sent se lui dire « Ah , l'Algérie! La terre des martyrs ». Enfin, je réitère mon vœu émis il y a des années, pour dire et si jamais à la veille d'un premier novembre, à minuit, la levée des couleurs serait organisée sur la grande esplanade du palais du gouvernement ? N'était-ce pas d'ici que le général de Gaule avait lancé son célèbre « je vous ai compris » « Algérie française ». L'on y verra tout les ministres, les moudjahidines , un échantillon de jeunes, veillant et honorant une Algérie algérienne, indépendante et souveraine marquant une minute de silence à la mémoire des martyrs et entonnant à l'unisson l'hymne national. L'on exportera ainsi Novembre sur touscles écrans et en toutes ses couleurs . Gloire à nos martyrs ! |
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