Lorsque
nous tombons en désaccord avec quelqu'un ou que notre point de vue est contesté
par d'autres, pourquoi c'est nous, obligatoirement, qui devrions
être dans le vrai et les autres dans l'erreur, et pas le contraire ? Avant
d'entreprendre une action ou émettre une opinion, l'être humain intègre
rarement, au préalable, le fait qu'il puisse se tromper ou manquer de lucidité.
Certes une personne qui a acquis un savoir dans un domaine quelconque est plus
habilitée qu'un néophyte à livrer un avis autorisé qui concerne sa spécialité,
mais pas plus ! Dans le vaste et disparate champ de la vie, nous sommes tous
des éternels apprenants et gagnons toujours à vérifier si nos vérités du moment
sont bien reçues comme telles par les autres et, surtout, si elles sont confortées
dans la durée. Il est très rare qu'un individu puisse avoir raison seul contre
tous - par exemple en soutenant que telle chose est de couleur blanche alors
que tout le monde la voit grise- mais cela peut arriver !
« E pur si
muove !» (« Et pourtant elle tourne !») aurait
marmonné, il y a plus de quatre siècles, Galilée contraint de se rallier à une
opinion majoritaire mais pourtant fausse qui niait le fait que la terre
tournait autour du soleil, alors que c'était lui qui avait vu juste.