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Le silence des détracteurs

par Mustapha Aggoun

L'adhésion de l'Algérie au BRICS est un sujet complexe qui reflète non seulement la dynamique interne du pays, mais aussi les jeux d'influence à l'échelle internationale. Lors de la dernière réunion du BRICS, la demande d'adhésion de l'Algérie n'a pas été immédiatement acceptée, suscitant une vague de critiques de la part de ceux qui, pour diverses raisons, cherchent à affaiblir la position de l'Algérie sur la scène mondiale. Ces critiques se sont principalement concentrées sur la situation économique du pays, cherchant à dépeindre l'Algérie comme un acteur faible et peu fiable, incapable de remplir les exigences d'une organisation aussi influente que le BRICS.

Il est important de replacer ces critiques dans leur contexte global et d'analyser les motivations réelles derrière ces attaques. Les opposants à l'Algérie ont souvent recours à la critique de l'économie comme une arme facile, visant à miner la confiance internationale dans le potentiel du pays. Pourtant, cette stratégie de dénigrement ignore les réalités plus nuancées de la situation économique algérienne, qui, malgré les défis, reste dotée de ressources considérables et d'un potentiel de croissance significatif.

La décision du BRICS de ne pas accepter immédiatement l'Algérie ne doit pas être vue comme un rejet définitif, mais plutôt comme une étape dans un processus complexe d'intégration. Le BRICS, composé de certaines des économies émergentes les plus importantes du monde, a ses propres critères et considérations stratégiques à prendre en compte. Chaque nouvelle adhésion nécessite un examen minutieux pour s'assurer que l'élargissement renforcera l'organisation plutôt que de la fragiliser.

Aujourd'hui, alors que l'adhésion de l'Algérie au BRICS semble de plus en plus probable, ceux qui critiquaient le pays pour sa demande d'adhésion ont changé de ton. On observe maintenant un silence frappant de leur part, un silence qui traduit non seulement une reconnaissance tacite de l'évolution positive de la situation, mais aussi une incapacité à maintenir leurs attaques face à une réalité qui dément leurs accusations.

Pire encore, ces mêmes détracteurs se tournent désormais vers la critique de l'organisation elle-même, suggérant que le BRICS, en accueillant de nouveaux membres comme l'Algérie, diluerait son influence ou compromettrait ses objectifs.

Cette volte-face est révélatrice des vérita-bles intentions de ces critiques. Ce n'est pas l'économie algérienne qui les préoccupait réellement, mais plutôt l'influence croissante de l'Algérie sur la scène internationale et la possibilité qu'elle rejoigne un bloc économique et politique capable de contrebalancer l'hégémonie occidentale. L'entrée de l'Algérie dans le BRICS représenterait un renforcement de la position du Sud global dans les affaires internationales, ce qui est précisément ce que ces critiques souhaitent éviter. Le BRICS, en tant qu'organisation, est fondé sur des principes de coopération, de respect mutuel et de promotion d'un ordre mondial plus juste. En accueillant de nouveaux membres, y compris l'Algérie, il cherche à consolider un front uni de nations prêtes à collaborer pour un développement équitable et durable. Critiquer cette approche sous prétexte que l'élargissement affaiblirait le BRICS est non seulement infondé, mais montre une incompréhension ou un refus délibéré de reconnaître la nature évolutive de l'organisation.

L'Algérie, pour sa part, continue de travailler sur ses réformes économiques et de renforcer ses partenariats internationaux. L'éventuelle adhésion au BRICS ne serait pas seulement une reconnaissance de ses progrès, mais aussi une opportunité pour le pays de contribuer activement à une plateforme mondiale influente.

En rejoignant le BRICS, l'Algérie pourrait non seulement bénéficier de nouvelles opportunités de coopération économique, mais aussi jouer un rôle plus significatif dans les discussions globales sur les politiques de développement et la réforme de la gouvernance mondiale.

En conclusion, les critiques qui ont cherché à miner la demande d'adhésion de l'Algérie au BRICS sont motivées par des intérêts géopolitiques plutôt que par une véritable analyse de la situation économique. Le silence actuel de ces détracteurs, alors que le BRICS s'apprête à accepter l'Algérie, révèle l'absence de fondement de leurs accusations et souligne la justesse de la voie empruntée par l'Algérie. Le BRICS, en intégrant de nouveaux membres comme l'Algérie, renforce non seulement sa propre cohésion, mais aussi l'idée d'un monde multipolaire, plus équitable et plus respectueux des aspirations de tous les peuples.