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Fête de l'Indépendance de l'Algérie: Célébration de la souveraineté et du progrès

par Salah Lakoues

L'Algérie a accédé à l'indépendance le 5 juillet 1962, marquant la fin de plus de 130 ans de colonisation française et une guerre de libération de 8 ans. L'ambiance à ce moment historique était chargée d'émotion et de fierté.

1. Célébrations dans les rues :

Les villes et villages à travers le pays étaient animés par des scènes de joie et d'allégresse. Les rues étaient remplies de foules chantant, dansant et brandissant des drapeaux algériens.

Les feux d'artifice illuminaient le ciel dans de nombreuses régions, symbolisant la victoire et la liberté retrouvée.

2. Discours et déclarations :

Les leaders du Front de Libération Nationale (FLN), qui avaient conduit la lutte pour l'indépendance, prononçaient des discours inspirants. Ils exprimaient leur gratitude envers le peuple algérien pour leur courage et leur détermination, tout en rendant hommage à ceux qui avaient sacrifié leur vie pour la Cause.

3. Symboles de liberté :

Le drapeau algérien, vert et blanc avec un croissant et une étoile rouges, était omniprésent. Il était affiché fièrement sur les bâtiments, les maisons, et les véhicules. Les chants patriotiques et les slogans pour la liberté résonnaient partout.

4. Réactions internationales :

La nouvelle de l'indépendance de l'Algérie était largement couverte par les médias internationaux, et de nombreux pays envoyaient des messages de félicitations. L'indépendance algérienne était vue comme une victoire non seulement pour l'Algérie, mais aussi pour les mouvements de décolonisation à travers le monde.

5. Fêtes et rituels traditionnels :

Dans les communautés locales, des célébrations traditionnelles avaient lieu. Des repas festifs, des danses folkloriques et des cérémonies religieuses marquaient ce moment historique, renforçant le sentiment d'unité nationale.

6. Renouveau national :

L'indépendance n'était pas seulement célébrée comme une victoire politique, mais aussi comme un renouveau culturel et social. Il y avait un sentiment de fierté nationale et un désir de reconstruire le pays sur des bases nouvelles et indépendantes.

7. Mémoire et hommage :

De nombreux Algériens rendaient hommage aux martyrs de la guerre de libération. Des monuments et des mémoriaux étaient érigés pour honorer ceux qui avaient perdu la vie dans la lutte pour l'indépendance.

Ces festivités et célébrations reflétaient, non seulement, la joie de la liberté retrouvée, mais aussi l'aspiration à un avenir meilleur, construit sur les sacrifices et le courage de tout un peuple.

La guerre d'Algérie (1954-1962) reste une période marquante et controversée dans l'histoire contemporaine de la France et de l'Algérie. La victoire du Front de Libération Nationale (FLN) a conduit à l'indépendance de l'Algérie, mais les séquelles de ce conflit sont encore perceptibles aujourd'hui, en particulier dans le discours politique et médiatique français. Voici une analyse des raisons pour lesquelles cette guerre n'est pas pleinement acceptée en France et comment elle influence encore la classe politique française.

1- Mémoire et Histoire

Mémoire Traumatique : La guerre d'Algérie a laissé des cicatrices profondes dans la société française. Pour la France, ce conflit a été une guerre coloniale, marquée par des violences extrêmes, des tortures, et des crimes de guerre. Pour beaucoup de Français, notamment ceux ayant vécu cette période, la guerre représente une période de division et de honte nationale.

Refus de reconnaissance

La France a longtemps hésité à reconnaître officiellement la guerre d'Algérie comme une véritable guerre, préférant utiliser des termes tels que « événements d'Algérie » jusqu'à ce que le terme « guerre » soit officiellement adopté en 1999. Ce refus de reconnaissance a contribué à un sentiment de déni et de non-acceptation des réalités de ce conflit.

2. Utilisation politique de la Mémoire

Rente Mémorielle : La classe politique française utilise souvent la mémoire de la guerre d'Algérie comme un outil dans le débat politique. Cette « rente mémorielle » est utilisée pour mobiliser des électorats spécifiques, notamment les Pieds-noirs, les harkis, leurs descendants et des racistes, qui représentent des groupes de pression influents.

Instrumentalisation électorale

Lors des campagnes électorales, la mémoire de la guerre d'Algérie est souvent ravivée pour des gains politiques. Les candidats peuvent utiliser cette mémoire pour évoquer des thèmes de patriotisme, de souveraineté nationale, ou pour critiquer leurs adversaires. Par exemple, des politiciens peuvent jouer sur le ressentiment des Pieds-noirs, des harkis et des racistes pour obtenir des voix, tout en évitant de confronter les aspects les plus sombres du conflit.

3. Persistance du racisme et de l'islamophobie

Racisme hérité du colonialisme :

Le refus de pleinement accepter la défaite en Algérie est souvent lié à un racisme hérité du colonialisme. La déshumanisation des Algériens pendant la période coloniale continue d'affecter les perceptions contemporaines, alimentant des attitudes racistes et islamophobes en France. Cette dimension raciale du conflit et de ses séquelles est rarement abordée, de manière ouverte, dans le discours public.

Immigration et Stigmatisation

La présence de communautés d'origine algérienne en France est également liée à cette histoire coloniale. Les tensions autour de l'immigration, de l'identité nationale, et de l'Islam en France sont souvent imprégnées des souvenirs de la guerre d'Algérie. La stigmatisation des Français d'origine algérienne peut être vue comme une extension des attitudes colonialistes et une continuation des hostilités du passé.

4. Impact Culturel et Médiatique

Films et Littérature : La guerre d'Algérie est un sujet fréquent dans les films, la littérature, et les documentaires, mais ces représentations sont souvent controversées. Des œuvres comme « La Bataille d'Alger » ou « Hors-la-loi » suscitent des débats passionnés et révèlent les tensions persistantes autour de cette mémoire.

Débat Public

Les médias français jouent un rôle clé dans la manière dont la guerre d'Algérie est perçue et discutée. Des émissions de télévision, des articles de presse et des débats publics abordent régulièrement la question, souvent en lien avec les discussions sur l'identité nationale, la justice historique, et la réconciliation.

Il faut souligner un point crucial concernant la façon dont certains médias et historiens français abordent la mémoire de la colonisation française en Algérie. Voici une analyse approfondie de ces aspects :

1. Déni des Crimes Coloniaux

Narrative Malhonnête

Certains médias et historiens en France continuent, en effet, à minimiser ou à nier les crimes coloniaux commis en Algérie. Cette attitude reflète souvent une réticence à confronter le passé colonial et ses implications, ainsi qu'une volonté de maintenir une image favorable de la colonisation française.

Comparaisons Trompeuses

Il est fréquent que des comparaisons soient faites entre la période coloniale et les défis rencontrés par l'Algérie post-indépendance. Cependant, ces comparaisons omettent souvent de reconnaître le lourd héritage de la guerre d'Algérie sur la société et l'économie algériennes, influencé par la destruction massive, la répression, et les traumatismes infligés pendant la période coloniale.

2. Conséquences de la Guerre d'Algérie

Impact humanitaire

La guerre d'Algérie a eu des conséquences humanitaires dévastatrices pour la population algérienne. Les pratiques telles que la torture, les disparitions forcées, les exécutions sommaires, les centres de regroupement, les camps de concentration, les mines antipersonnel et les conditions inhumaines dans les prisons ont laissé des cicatrices profondes.

Essais nucléaires et autres atrocités

En plus des violences directes, la France a effectué des essais nucléaires dans le Sahara algérien, exposant les populations locales à des risques environnementaux et sanitaires graves. Ces actions ont eu un impact, à long terme, sur la santé et l'environnement dans la région.

3. Héritage post-indépendance

Défis structurels et institutionnels

À l'indépendance, l'Algérie a hérité d'un pays ravagé par la guerre et d'une infrastructure sous-développée. La transition vers l'indépendance a été complexe, exacerbée par la nécessité de reconstruire un État fonctionnel tout en faisant face aux défis économiques et sociaux.

Persistances postcoloniales

Les vestiges du colonialisme français, telles que la domination économique, les relations de pouvoir asymétriques, et les attitudes paternalistes, ont continué d'influencer les relations franco-algériennes et la perception de l'Algérie dans les médias français.

L'analyse des médias et des historiens français révèle une résistance persistante à reconnaître pleinement les crimes coloniaux commis en Algérie, ainsi que leurs conséquences à long terme. Cette attitude contribue à perpétuer un récit biaisé qui minimise les souffrances infligées pendant la période coloniale et qui peut influencer négativement la compréhension publique de l'histoire franco-algérienne. Une révision honnête et critique de cette histoire est essentielle pour une réconciliation authentique et pour construire des relations basées sur la vérité et la justice historique.

Il faut souligner des points essentiels sur la perception et la réception de l'Algérie indépendante par l'état profond français et les médias influencés par les perspectives néocoloniales. Voici une analyse approfondie de ces éléments :

1. Réussites de l'Algérie indépendante

Progrès sociaux et économiques

Depuis son indépendance en 1962, l'Algérie a réalisé plusieurs avancées significatives dans divers secteurs :

Éducation et santé : L'Algérie a investi massivement dans l'Education et les soins de santé, améliorant l'accès à l'Education primaire, secondaire et supérieure ainsi qu'aux services de santé pour sa population.

Infrastructures : Des efforts importants ont été faits pour développer les infrastructures, y compris les routes, les réseaux d'eau potable, et l'électrification des zones rurales.

Reboisement et environnement : Des programmes de reboisement ont été mis en place pour lutter contre la désertification et préserver les ressources naturelles.

Logement social : La construction de logements sociaux a permis d'améliorer les conditions de vie des citoyens, bien que des défis persistent.

Nationalisation des Ressources : L'Algérie a nationalisé ses ressources naturelles, notamment les hydrocarbures, visant à maximiser les bénéfices pour le développement national.

2. Réception par l'État profond français et les médias

Hostilité et réserve

Malgré ces réussites, l'Etat profond français et certains médias continuent souvent à minimiser ou à ignorer les progrès réalisés par l'Algérie indépendante. Cela s'explique par plusieurs facteurs:

Intérêts néocoloniaux : Certains secteurs de l'establishment français ont des intérêts économiques et géopolitiques en Algérie, ce qui peut influencer leur attitude critique envers les politiques nationales algériennes.

Mémoire coloniale : La mémoire de la guerre d'Algérie et de la période coloniale continue de colorer les perceptions françaises, souvent en limitant la reconnaissance des avancées post-indépendance.

3. Ahmed Ben Bella et le Changement politique

Choc pour les médias et les forces néocoloniales

L'élection d'Ahmed Ben Bella comme premier président de l'Algérie en 1963 a représenté un défi significatif pour les forces néocoloniales et pour certains médias français :

Symbole de souveraineté et d'indépendance : Ben Bella, en tant que figure emblématique de la lutte pour l'indépendance, incarnait la volonté de l'Algérie de se libérer du colonialisme et de prendre en mains son destin.

Réactions négatives : Son élection a suscité des réactions hostiles et de la méfiance parmi les cercles conservateurs en France, reflétant les craintes de perturbation des intérêts économiques et politiques établis.

Il faut mettre en lumière un aspect crucial de l'histoire post-indépendance de l'Algérie : la transformation de l'Armée de Libération Nationale (ALN) en Armée Nationale Populaire (ANP) et son rôle crucial dans la stabilité du pays. Voici une analyse approfondie de ces éléments :

1. Transformation de l'ALN en ANP

Contexte historique

L'Armée de Libération Nationale (ALN) était la force armée principale pendant la guerre d'indépendance contre la France. Après l'indépendance en 1962, elle a été réorganisée et est devenue l'Armée Nationale Populaire (ANP), chargée de la défense nationale et de la sécurité intérieure de l'Algérie.

Rôle dans la stabilité post-indépendance

L'ANP a joué un rôle crucial dans la consolidation de la souveraineté algérienne et dans la stabilisation du pays après la guerre d'indépendance. Elle a contribué à éviter une guerre civile potentielle, notamment en contrecarrant les tentatives de déstabilisation menées par l'Organisation de l'Armée Secrète (OAS) et d'autres groupes partisans de l'Algérie française et en mettant en échec l'agression du Maroc en 1963.

2. Critiques contre l'ANP

Origines des critiques

Malgré son rôle stabilisateur, l'ANP a fait face à des critiques internes et externes pour plusieurs raisons :

Politique et gouvernance : Certains critiques en Algérie et à l'étranger ont remis en question son rôle dans la politique intérieure et son influence sur la gouvernance nationale.

3. Puissance régionale de l'ANP

Évolution militaire

Au fil des décennies, l'ANP est devenue l'une des armées les plus puissantes de la région, non seulement en termes de capacités militaires mais aussi en tant qu'acteur stratégique régional.

Sécurité et stabilité régionales : L'ANP a joué un rôle clé dans la sécurité et la stabilité de l'Algérie, ainsi que dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent dans la région du Sahel et au-delà.

Diplomatie militaire : Ses relations avec d'autres armées nationales et organisations régionales renforcent son influence et sa capacité à jouer un rôle de médiation et de stabilisation dans les conflits régionaux.

Les défis économiques et politiques actuels de l'Algérie, tels qu'exprimés par le Président Abdelmadjid Tebboune, sont d'une importance cruciale pour l'avenir du pays. Voici une analyse de ces défis et des objectifs à atteindre :

1. Diversification économique

Réduction de la dépendance aux Hydrocarbures

L'Economie algérienne est fortement dépendante des hydrocarbures, qui représentent une part importante des revenus de l'État et des exportations. Le Président Tebboune a mis en avant la nécessité de diversifier l'économie pour réduire cette dépendance :

Développement de secteurs non-pétroliers : L'accent est mis sur le développement de secteurs comme l'Agriculture, le Tourisme, les Energies renouvelables et l'Industrie manufacturière pour créer de nouvelles sources de revenus et d'emplois.

Innovation et technologie : Investir dans l'innovation, la recherche et le développement technologique est essentiel pour moderniser l'économie et encourager l'entrepreneuriat.

Reformes Structurelles

Pour réussir cette diversification, des réformes structurelles sont nécessaires :

Amélioration du climat des affaires : Faciliter la création et la croissance des entreprises en réduisant la bureaucratie, en augmentant la transparence et en renforçant la protection des investisseurs.

Infrastructures modernes : Développer des infrastructures modernes et efficaces pour soutenir le Commerce et l'Industrie, y compris les réseaux de Transport et de Communication.

2. Doctrine de Non-alignement

Non-Alignement revisité

L'Algérie a une longue tradition de non-alignement, héritée de sa lutte pour l'indépendance et de sa position géopolitique. Le Président Tebboune vise à renforcer cette doctrine en l'adaptant aux réalités contemporaines :

Indépendance diplomatique : Maintenir une politique étrangère indépendante, basée sur la souveraineté nationale et le refus de l'ingérence étrangère, tout en cherchant à jouer un rôle de médiateur dans les conflits régionaux et internationaux.

Coopération internationale : Promouvoir la coopération Sud-Sud et renforcer les relations avec les pays africains, asiatiques et latino-américains pour diversifier les partenariats économiques et politiques.

3. Émergence d'un Etat démocratique et social

Déclaration du Premier Novembre 1954

La Déclaration du Premier Novembre 1954, qui a marqué le début de la lutte pour l'indépendance de l'Algérie, prônait l'établissement d'un État démocratique et social. Pour réaliser cette vision, plusieurs étapes sont nécessaires :

Réformes politiques : Renforcer les institutions démocratiques, assurer la transparence électorale, et promouvoir la participation citoyenne. Cela inclut la lutte contre la corruption et l'amélioration de la gouvernance.

Justice sociale : Mettre en place des politiques visant à réduire les inégalités et à garantir l'accès aux services de base pour tous les citoyens, y compris l'Education, la Santé et le logement.

État de droit : Garantir le respect des Droits de l'homme, de la liberté d'expression et de la presse, et assurer une justice indépendante et équitable.

Conclusion

Les défis actuels de l'Algérie sous la direction du Président Tebboune sont vastes et complexes, mais ils sont essentiels pour l'avenir du pays. La diversification économique, le renforcement de la doctrine de non-alignement et l'émergence d'un État démocratique et social sont des objectifs ambitieux mais réalisables, ancrés dans les aspirations historiques et les besoins contemporains de l'Algérie. Le succès de ces initiatives dépendra de la volonté politique, de l'engagement citoyen, et de la capacité à mettre en œuvre des réformes profondes et durables.