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Une barbarie sans précédent

par Mustapha Aggoun

Le massacre de Ghaza, une tragédie à laquelle le monde assiste avec une indifférence glaçante, est l'incarnation de l'inhumanité portée à son paroxysme. Les sionistes ont choisi de recourir à une « solution finale », une stratégie brutale qui vise à effacer un peuple, à réduire en cendres ses rêves et son espoir. Au nord de Ghaza, les exécutions de masse se poursuivent, frappant sans distinction les enfants, ces innocentes victimes de la barbarie, et même les femmes enceintes, porteuses d'une vie encore fragile et pure. L'atrocité de cette agression dépasse tout ce que l'histoire des conflits humains a pu connaître. Jamais, dans l'obscurité de la guerre, un tel niveau de cruauté n'a été atteint. Les rues de Ghazane sont plus qu'un champ de mort, où chaque bombe sème la désolation, où chaque cri s'éteint dans l'indifférence des puissants. Les images sont insoutenables, mais le monde regarde ailleurs.

Et pendant que les bombes tombent, que les corps s'entassent, que les mères pleurent leurs enfants, à quelques centaines de kilomètres, des chanteurs en Égypte, aux Émirats et en Arabie Saoudite, rassemblent des foules immenses pour des spectacles de danse. Les chants résonnent, les pieds frappent le sol en cadence, comme si de rien n'était. C'est une danse macabre, une trahison des âmes. La joie feinte de ces festivités contraste cruellement avec le sang versé à Ghaza. Ils dansent sur les décombres, ignorent les pleurs, ferment les yeux sur l'horreur qui se déroule sous leurs regards. En 2024, l'humanité tout entière est mise à l'épreuve. Comment pourrait-on dire que l'on ne savait pas ? Comment prétendre à l'ignorance, alors que les images de dévastation envahissent nos écrans à chaque instant ? Les cris des victimes résonnent dans nos maisons, nos cafés, dans l'intimité de nos vies, traversant la barrière froide de nos téléphones, télévisions et ordinateurs. Nous sommes témoins. Chaque instant, chaque son, chaque visage marqué par l'horreur nous rappelle que ce qui se passe à Ghaza est plus qu'un conflit : c'est une tragédie humaine. Pourtant, dans ce tumulte, certains choisissent de détourner les yeux. Le silence de certains est assourdissant. Ce silence n'est pas anodin, il n'est pas neutre. Il est complice. Car l'indifférence tue autant que les bombes. Elle est une arme invisible, insidieuse, qui légitime l'horreur par sa passivité. Chaque instant de silence, chaque sourire dans un moment de danse insouciante, chaque célébration dans l'aveuglement contribue à une extermination lente, méthodique, presque invisible pour ceux qui ne veulent pas voir. C'est la solution finale qui se dessine, une ombre noire qui s'étend, avec pour seul écho les pleurs étouffés des opprimés. Mais comment pourrions-nous rester muets face à cela ? Comment pourrions-nous nous contenter d'observer ? La vie d'un enfant à Ghaza a autant de valeur que celle de n'importe quel autre enfant, ici ou ailleurs. Chaque vie arrachée, chaque innocent fauché est un rêve anéanti, une promesse d'avenir effacée. C'est une étoile qui s'éteint dans le ciel de l'humanité. Nous ne pouvons plus fermer les yeux, car dans ce sang et ces larmes, c'est l'humanité tout entière qui est en train de se noyer. Chaque goutte de sang versé est une part de nous qui disparaît, un morceau de notre humanité qui s'effondre. En restant inactifs, nous risquons de perdre ce qui fait de nous des êtres capables de compassion, d'empathie et de justice. Il est temps de lever nos voix, de refuser ce silence meurtrier, de faire entendre un cri de solidarité qui dépasse les frontières et les divisions. Car la souffrance n'a pas de couleur, de nationalité ou de religion. Elle est universelle. Ce sont nos frères, nos sœurs, nos enfants qui souffrent à Ghaza, et leur douleur devrait être la nôtre, refuser d'agir, c'est trahir l'essence même de notre humanité... Quant à la fraternité nous n'y comptons plus.