Les effets
du dérèglement climatique, de plus en plus fréquents et dévastateurs,
n'épargnent aucune région dans le monde. Les pays industrialisés, qui figurent
parmi les plus grandes économies du monde, dont la plus grande majorité est
située dans l'hémisphère nord de la planète, et qui sont les plus impliqués
dans les émissions des gaz à effet de serre, se croyaient à l'abri des
catastrophes naturelles dues au changement climatique, qui ne concernaient
jusque-là que les pays du Sud, les plus pauvres. Au mois de septembre dernier,
le Sahara algérien, a enregistré dans certains endroits des cumuls
pluviométriques de 1.000% de plus que la normale, soit l'équivalent d'un à cinq
ans de pluie en à peine 15 jours, et les pluies torrentielles ont concerné une
surface archi aride qui part de l'océan Atlantique jusqu'à la mer Rouge, sur
5.000 km, s'étalant sur une dizaine de pays, dont l'Algérie. Près d'un mois et
demi après ce phénomène, c'est l'Espagne qui est frappée, ces derniers jours,
par les inondations suite à des pluies torrentielles, qui ont fait des dégâts
dramatiques dans les régions du sud-est. Une situation sans précédent, selon
les témoignages des habitants des zones sinistrées. Le sud de la France a
également enregistré, une dizaine de jours avant ces pluies diluviennes qui se
sont abattues sur l'Espagne, des précipitations exceptionnelles, « du jamais vu
de mémoire d'homme », selon les témoignages des habitants, qui ont provoqué des
inondations dans plusieurs zones, allant de la zone méditerranéenne jusqu'en
vallée du Rhône. Dans les deux cas, les spécialistes sont unanimes, « ces
phénomènes s'expliquent par le changement climatique». Est-ce que cela va
pousser les pays industrialisés, situés dans l'hémisphère nord de la planète,
particulièrement la Chine, les Etats-Unis, l'Inde et l'Union Européenne, qui
portent la plus grande responsabilité dans le réchauffement climatique, à
prendre conscience des dégâts provoqués par le changement climatique ? Notons
que les pays du Sud ont longtemps revendiqué aux pays du Nord de payer une
compensation financière ou la « dette écologique », l'équivalent de 100
milliards/an, afin de leur permettre de faire face aux pertes liées aux
évènements climatiques, sans jamais obtenir gain de cause. Peut
être qu'à travers ces catastrophes naturelles dues au changement
climatique qui touchent les pays nordiques, les plus situés au Sud, pour le
moment, on va prendre conscience de la menace climatique et commencer à songer
sérieusement comment y faire face. La revendication des pays du Sud d'exiger des
compensations financières pour faire face aux pertes liées au dérèglement
climatiques est légitime, mais il y a plus encore à attendre des ces pays. Le mieux serait qu'ils engagent concrètement
et rapidement des politiques économiques favorables à la réduction des gaz à
effet de serre. Le peuvent-ils ? Certains pensent que cela n'est pas possible
dans l'immédiat, parce que l'adoption de politiques économiques qui réduisent
les gaz à effet de serre provoquera l'effondrement du modèle économique des
pays responsables des émissions de gaz à effet de serre. D'où l'importance du
respect, au moins, des engagements pris, dans ce sens, lors des COP, et qui
s'étale sur plusieurs années pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2038.