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La semaine
dernière, la mort à Paris d'un cycliste qui a été tué par un automobiliste
après que ce dernier lui ait coupé la route alors qu'il se trouvait sur une
piste cyclable, a engendré un grand émoi dans la population et dans les médias
locaux. Ce genre de fait divers malheureux, dû d'abord au non-respect du code
de la route, n'est pas non plus un cas rare dans notre pays, même s'il ne prend
pas toujours, Dieu merci, cette tournure dramatique.
En particulier, la cohabitation en bonne intelligence, à l'intérieur de nos villes, entre automobilistes et piétons laisse à désirer et sa violation nuit à la tranquillité générale. Pourtant, sur le papier, les choses sont claires : aux conducteurs de voitures sont réservées les chaussées et aux piétons appartiennent les trottoirs. Mais dans la réalité, c'est une autre affaire. En Algérie (et certainement dans d'autres pays) les automobilistes accusent régulièrement les piétons d'être des personnes indisciplinées qui se déplacent comme des somnambules, la tête dans les nuages et qui, lorsqu'ils traversent une rue, le font de manière anarchique, souvent en dehors des passages cloutés (appelés aussi passages-piétons), tandis qu'en face, les piétons accusent les conducteurs de voitures d'être carrément des cinglés au volant, des bombes-sur-quatre-roues, des délinquants en puissance. Qui croire alors ? De toute évidence, ces deux sortes d'usagers des routes algériennes intra-muros ne sont pas exempts de tout reproche et empiètent volontiers les uns sur le terrain des autres. Dans une société apaisée et policée, l'autodiscipline, le respect de l'autre, la courtoisie même (comme céder le passage aux femmes ou aux personnes âgées) devraient régenter la mobilité des citoyens bien avant la peur de l'agent de l'ordre et son éventuelle sanction. Et si notre façon de tenir le volant ou d'emprunter un trottoir ne rendait-elle pas compte finalement de notre type de relation à autrui et d'au moins une partie de notre personnalité ? |