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Du pouvoir de la commune

par Abdelkrim Zerzouri

Le ministère des Travaux publics et des Infrastructures de base prépare de nouveaux décrets pour lutter contre le creusement anarchique des routes et la prolifération des ‘ralentisseurs', a annoncé, jeudi dernier, le premier responsable du secteur devant les députés, lors d'une séance plénière consacrée aux questions orales à l'Assemblée populaire nationale.

Dans le cadre de la lutte contre ces deux fléaux qui défigurent les routes et causent d'énormes désagréments pour les automobilistes, le ministère élabore un projet de décret exécutif fixant les conditions et modalités de dépôt et de paiement d'une caution de garantie pour la remise en état initial des biens publics routiers et une circulaire interministérielle, concernant les départements de l'Intérieur et des Travaux publics, relatives aux procédures de conformité pour l'installation des ‘ralentisseurs' sur le réseau routier. Peut-on s'attendre à ce que ces mesures normalisent la situation sur ce terrain miné par les comportements chaotiques ? Ce n'est pas la première fois que les pouvoirs publics se penchent sur ces questions, qui ont marqué l'actualité tout au long de ces dernières années, sans parvenir à des résultats positifs. Rappelons qu'on a entendu parler, en 2017, de la préparation d'un décret obligeant les opérateurs à déposer à l'APC un cautionnement avant d'entamer des travaux de creusement sur la voie publique, lequel cautionnement sera utilisé pour financer les travaux sur la chaussée, dont la remise en l'état n'a pas été faite. Aussi, durant ces dernières années, on a vainement tout essayé, ou presque, pour régler la problématique des ralentisseurs anarchiques.

Sur quels obstacles butent ces tentatives initiées par les autorités afin de régler des problèmes, somme toute, terre à terre ? Peut être bien que l'intervention des autorités centrales dans des affaires de proximité, qui nécessitent une action coordonnée au niveau local, est à l'origine de l'échec des efforts pour venir à bout des routes défigurées par les travaux et les ‘ralentisseurs' anarchiques. Une intervention énergique du président de l'Assemblée populaire communale (P/APC) pourrait mettre fin à l'anarchie qui règne dans ce secteur. Bien sûr, tant que le P/APC aura le plein pouvoir d'agir dans sa commune, en faveur de l'amélioration du cadre de vie de ses électeurs.

Le tout s'articule, donc, autour des missions de la commune, à laquelle on doit rendre toute sa dimension avec cette révision en gestation des codes de la commune et de la wilaya. On peut élaborer décret sur décret pour éliminer les ‘ralentisseurs' anarchiques et remettre en l'état la route après des travaux engagés par des sociétés, sans parvenir au résultat escompté, tant que les sociétés en question et les poseurs de ralentisseurs anarchiques auront à l'esprit une commune limitée dans son pouvoir d'action.