Partout, la démocratie étend des effets caustiques. Elle s'est éloignée de la science humaine qu'on lui prêtait pour ne plus être qu'un exercice décrié pour ne plus laisser le terrain libre qu'aux marchands de rêves avec leurs promesses des plus incongrues. L'incapacité des politiciens à trouver des réponses aux attentes des populations a produit un nouvel état du monde pour en faire une coquille vide sinon une planète déréglée.

Le plus significatif des exemples vient de l'Occident, en premier lieu des Etats-Unis jusqu'à inciter une floraison d'organisations décidées à battre en brèche le moindre lien avec ce qu'on entendait platement par la signification actuelle de la démocratie. Des sectes naissent en objecteurs de consciences indéfinissables et ne jurent que par l'obligation faite au monde de changer la cadence de ses pas.

On s'étonne alors de la montée des extrémistes et l'on peste contre la multiplication des dictatures et les prises de pouvoir par la force des mitraillettes. La drôle de confusion présente entre dictature et démocratie a l'effet d'installer une désharmonie planétaire pour que les existences deviennent désemparées. L'aboutissement présagé est que les masses populaires du monde se donnent corps et âme aux mirages et finissent par se convaincre que l'intervalle entre la dictature et la démocratie est réduit.

Il n'y a plus rien de curieux dans la finalité du crêpage de chignon actuel entre les deux candidats à la présidence de la première puissance mondiale. Leurs débats n'ont aucun qualificatif, et la grande démocratie dont ils se targuent indéfiniment pour l'imposer au monde entier, parfois en semant des drames, se suffit d'échanges de clichés contradictoires et d'invectives. Le lexique utilisé dans leurs tirs de barrage échangés est identique à celui des bagarres de rues et l'image adressée à la planète entière donne un tableau réel de ce que le monde est aujourd'hui. Telle qu'elle est comprise et conçue aujourd'hui la démocratie ne serait donc qu'une science de pacotille.