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En attendant de passer à l'acte

par Abdelkrim Zerzouri

Le nouvel ambassadeur pour de la Mission de l'Union européenne (UE) en Algérie, M. Diego Mellado Pascua, a tout dit, ou presque, sur les relations entre les deux parties. Les mots utilisés par l'ambassadeur pour qualifier le niveau de coopération et de partenariat entre l'Algérie et l'UE sont très forts, soulignant que « les destins entre les deux parties sont liés ». Dans ce sillage, il a exprimé, dans une déclaration à la presse lundi, à l'issue de la cérémonie de remise de ses lettres de créance au président de la République, Abdelmadjid Tebboune, « son souhait de voir les deux parties travailler dans le cadre de la solidarité européenne et de tous les Etats membres de l'UE avec l'Algérie qui est un partenaire privilégié, essentiel et fondamental de l'Europe ». Relevant que sa rencontre avec le président Tebboune était l'occasion de passer en revue les relations entre l'Algérie et l'UE, qualifiées de «riches, intenses et diversifiées», citant notamment les échanges commerciaux et les investissements.

D'autres dossiers ont également été discutés lors de cette rencontre, dont «les flux migratoires et l'ensemble des questions qui affectent l'Algérie et l'Europe», ainsi que des «thèmes géopolitiques», notamment en Afrique et au Sahel, a-t-il précisé, qualifiant l'Algérie de «puissance régionale». Quant à l'accord d'association Algérie-UE, qui est au cœur de la relation entre les deux parties, et qui de ce fait ne pouvait pas être en reste dans ces discussions, M. Diego Mellado Pascua a livré à ce propos une réponse très diplomatique. Indiquant avoir évoqué avec le président de la République l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE, ainsi que les voies et moyens d'élargir «les liens d'amitié forts» entre les deux parties. Mais, qu'en est-il de la révision de cet accord d'association ? Forcément, cette question ne pouvait pas être éludée, d'autant que le président de la République a annoncé, le 6 octobre dernier, la révision de cet accord, en 2025, pour l'adapter aux nouvelles réalités économiques de l'Algérie, avait-il souligné. Soutenant à ce propos que « l'Union européenne est ouverte à cette démarche, et nous souhaitons le faire dans un esprit amical sans entrer en conflit ». Mais, ni l'UE ni le nouvel ambassadeur de sa Mission en Algérie n'ont avancé une réponse claire à cette révision de l'accord d'association Algérie-UE, en 2025. L'UE garde le silence face à cette réclamation. Est-ce que la question n'a pas été totalement tranchée entre les pays membres de l'UE ? Pour rappel, cette réclamation concernant la révision de l'accord en question ne date pas d'hier, et elle a toujours rencontré des réticences voire des blocages de la part de certaines parties européennes. Quoique les déclarations diplomatiques de part et d'autre laissent la porte ouverte au dialogue, il reste à passer à l'acte, s'asseoir autour d'une table, et entamer les discussions sur cette révision, dont le bien-fondé repose sur l'intérêt des deux parties.