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L'autre COP sur la biodiversité

par Abdelkrim Zerzouri

La Convention sur la diversité biologique (COP16), se tient du lundi 21 octobre au 1er novembre, à Cali, en Colombie, à l'ombre du thème fort de la précédente conférence, tenue en 2022, à savoir « faire cesser et inverser » l'effondrement de la biodiversité « d'ici à 2030 ».

Encore une COP pour rappeler les menaces qui pèsent sur la biodiversité, au même titre que les menaces étayées par les COP sur le climat, et mettre, surtout, l'accent sur ce qui a été traduit dans les faits depuis l'Accord de Kunming-Montréal de 2022, qui fixe l'objectif de la restauration de 30% des écosystèmes marins et terrestres, mais aussi 30% des terres et 30% des mers protégées, et ce parmi 23 autres mesures destinées à enrayer la destruction des terres, des océans et des espèces. On se trouve, ainsi, presque à mi-chemin de 2030, un moment où l'on se doit d'évaluer ce qui a été réalisé parmi les objectifs fixés par l'accord de Kunming-Montréal, qualifié d'historique et porteur de grands espoirs, mais dont les termes restent à exécuter sur le terrain. Qu'est-ce qui a été fait durant les deux dernières années, en matière de préservation de la biodiversité ?

Pour les spécialistes, la COP16 est un moment de vérité qu'on devrait exploiter pour voir les choses en face. A ce stade, on reste partagé entre optimisme et pessimisme, entre l'espoir de sauver la biodiversité et les craintes de ne pas pouvoir contraindre assez de monde au respect de ce qui a été convenu entre les 196 parties signataires de l'Accord conclu en 2022. Malgré son importance, la biodiversité n'a pas pris la même importance que le changement climatique, peut-être à cause des implications directes des dérèglements climatiques sur la biodiversité, notamment sur le plan de la communication, un enjeu que devrait appuyer ces COP sur la biodiversité. D'où l'importance également de connaître les implications du changement climatique sur l'environnement et la biodiversité et si la correction des dérèglements climatiques sauvegardera la biodiversité. Et, si c'est le cas, pourquoi rajouter des COP pour la biodiversité aux COP pour le climat ? Certains espèrent seulement que les unes et les autres soient porteuses d'espoir pour sauvegarder l'avenir de la planète, et pas seulement de l'humanité mais de toute la diversité du vivant. Car, c'est de l'interdépendance entre tout ce qui vit sur terre que se joue l'avenir de l'humanité. La disparition d'une espèce, comme les abeilles, par exemple, menacerait l'existence humaine en provoquant la disparition de 85 % des plantes qui ont besoin des abeilles pour se reproduire, selon des études scientifiques. D'où l'importance de sauver les abeilles (un exemple parmi des centaines d'autres espèces menacées de disparition), afin de freiner la perte de la biodiversité et la dégradation des écosystèmes. Chose qui n'est pas moins tangible que l'objectif de la réduction des émissions carbone recherché par les COP climat.