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Le
gouvernement égyptien qui a, jusque-là, appliqué à la lettre les conditions du
Fonds monétaire international, dont la forte dévaluation de sa monnaie, la
livre égyptienne, cherche à alléger le fardeau des mesures imposées par
l'institution financière internationale. Dans ce sens, le président égyptien
Abdel Fattah al-Sissi a avoué dans une déclaration
publique reprise par les médias que le programme actuel avec le Fonds monétaire
international se déroule dans des circonstances très difficiles qui ont des
effets négatifs sur l'économie du monde entier. «Cela doit être pris en compte
par les institutions internationales», a-t-il
soutenu. Soulignant la nécessité de revoir la situation avec le FMI pour faire
face aux défis économiques et alléger le fardeau des Égyptiens, le président
égyptien a estimé que «l'accord doit être revu s'il met les gens dans une
situation insupportable». L'appel sera-t-il entendu ? Difficile de s'attendre à
un acquiescement de la part du FMI, qui fait de l'application de ses exigences
une condition sine qua none pour débloquer les prêts. L'on se rappelle dans ce
cadre le bras de fer engagé avec la Tunisie, qui a refusé d'appliquer les
conditions du FMI, qui conduisent inéluctablement vers «l'appauvrissement des
populations», selon le président tunisien, et le niet catégorique du fonds qui
s'en est suivi malgré l'intervention de la cheffe du gouvernement italien, et
d'autres pays de l'UE, en faveur du déblocage du prêt, renseigne sur la
rigidité de l'administration du FMI quand il s'agit de discuter de ses
exigences.
L'Algérie qui en connaît un bout sur les exigences en question après avoir vécu une amère expérience dans le milieu des années 90, a refusé en 2020 et 2021 de recourir à tout emprunt extérieur pour financer le déficit budgétaire de l'Etat afin de protéger «sa souveraineté». En tout cas, notons que c'est la première fois que le président égyptien appelle le FMI à lâcher du lest dans ses conditions accompagnant le programme d'ajustement structurel de l'économie égyptienne. Un appel qui intervient dans un moment où l'Egypte entame en ce mois d'octobre une quatrième révision du prêt du FMI, avec à l'issue des discussions le versement de la nouvelle tranche de 1,3 milliard de dollars, qui aura lieu lors de la réunion du Conseil d'administration du FMI prévue en décembre prochain, selon des sources concordantes. Pour rappel, le total du prêt accordé par le FMI à l'Egypte est de 8 milliards de dollars, qu'elle devrait rembourser jusqu'à 2026; avec un total incluant le service de la dette à la hauteur de 10,2 milliards de dollars. A la fin du remboursement de prêt en question, l'Egypte vise à ne pas entamer un nouveau programme avec le FMI après cette date (2026), a annoncé récemment le Premier ministre égyptien. Doit-on comprendre à travers cet appel qui a très peu d'espoir d'avoir un écho positif que l'Egypte s'apprête à négocier avec le FMI en meilleure position, peut-être parce qu'elle a trouvé d'autres sources de financements extérieurs auprès de ses alliés, particulièrement l'Arabie Saoudite et le groupe des Brics (à travers sa banque) dont elle est membre depuis janvier 2024 ? |